Quels parents êtes-vous?

dessins réalisés pour le Mémorial de Caen

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Faire la différence entre sanction et punition

Jusqu’à six mois, le nourrisson ne comprend pas la sanction, ça serait juste de la cruauté d’essayer. Mais préparez-vous à ce qu’il fasse rapidement des caprices, qu’il transgresse vos interdictions et si vous-même ne faites pas la différence entre sanction et punition, vous ne pourrez jamais l’éduquer.

Quelques règles générales

« Les enfants ont besoin de connaître les sentiments qu’éprouvent leurs parents afin de pouvoir modifier leur façon d’agir lorsqu’elle devient inacceptable pour leurs parents » Parents efficaces, Thomas Gordon.
Il est indispensable de laisser un temps de parole à votre enfant pour lui permettre de s’exprimer et pour l’écouter.
Écouter ne veut pas dire tout permettre. Les parents doivent se positionner clairement en définissant ce qui est non négociable. « Pour affermir sa personnalité, l’adolescent a besoin de se confronter à des adultes qui tiennent la route, qui savent dire la loi, qui savent résister aux tentatives de manipulation. » Le jeune, l’éducateur et la loi, J.-M. Petitclerc.
« Les enfants apprécient les adultes qui savent se définir sans culpabiliser, sans reprocher, sans accuser. » T’es toi quand tu parles, Jacques Salomé.
Comment le jeune pourra-t-il intégrer les lois de la République, plus tard, si on ne lui a pas montré le sens des règles de la vie en communauté ? « Ce qui caractérise la délinquance ce n’est pas tant la transgression des lois : c’est bien plus la non-perception des lois comme limites », Hervé Ott.

Se maîtriser, se réfugier dans le groupe, se tenir à distance, écouter, réparer, se réconcilier, sont les six attitudes types que l’on rencontre devant un conflit…Laquelle adoptez-vous le plus souvent?

Quel parent êtes-vous? Faites le test de la permission de minuit

Vous avez donné à votre fille la permission de minuit, il est deux heures du matin, elle n’est toujours pas rentrée, vous n’arrivez pas à dormir. Elle rentre sur la pointe des pieds à 3 heures. Que faites-vous ?

En tant que parent, Vous êtes au lit, furieux(se), mais vous ne vous levez pas et ne reparlez pas de l’incident pour éviter un nouveau conflit.
Vous pensez Qu’il n’est pas indispensable de réagir.

Contrariété rentrée. Est-ce qu’on peut dire que vous maîtrisez bien vos émotions ? Ne pas réagir au point de s’en contrarier en silence, voilà qui doit donner lieu à des explosions de temps en temps, non ? La peur du conflit, la difficulté à trouver la bonne distance… Vous n’irez tout de même pas jusqu’à la démission totale ? Donnez votre mouron aux petits oiseaux. Attention ! Votre fille ne pourra pas prendre conscience de vos sentiments si vous ne les lui montrez pas. Si vous ne réagissez pas, ou trop mollement, elle pensera que la règle n’est pas très importante et qu’elle pourrait disparaître. L’adolescent, au risque d’entrer dans une spirale d’insécurité de plus en plus grande, va sans cesse tester ses parents pour connaître les véritables limites. Si vous ne lui montrez pas que le contrat passé est rompu, si vous ne lui expliquez pas le sens de cette contrainte (arriver à minuit) ainsi que les sanctions prévues, vous risquez d’assister à des récidives et à des transgressions de plus en plus importantes. Les limites et les frustrations sont structurantes pour un jeune si celles-ci ont du sens et si elles peuvent évoluer. Lui dire la peur que vous avez ressentie pour elle est essentiel. Sinon, comment pourra-t-elle se sentir aimée et apprendre que les autres éprouvent des sentiments pour elle ? Pour elle, il est important de les entendre et d’apprendre à en tenir compte. Vous êtes pour la règle, mais votre fille la connaît-elle si vous ne parlez pas. La règle garantit la sécurité ainsi que la place et la part attribuée à chacun, sinon il y a impossibilité de toute vie commune et de toute rencontre. Comment le jeune pourra-t-il intégrer les lois de la République, plus tard, si on ne lui a pas montré le sens des règles de la vie en communauté ? Comment la loi sera-t-elle respectée s’il n’y a pas de sanction prévue en cas de transgression ? Si vous ne lui montrez pas que le contrat passé est rompu, si vous ne lui expliquez pas le sens de cette contrainte (arriver à minuit), vous risquez d’assister à des transgressions de plus en plus importantes. Les limites et les frustrations sont structurantes pour un jeune si celles-ci ont du sens et si elles peuvent évoluer.

Vous l’attendez et emporté(e) par la colère, vous lui donnez une gifle. Vous pensez Que les châtiments corporels sont efficaces!

Vous êtes impulsif.
Un tempérament sanguin, coléreux et impulsif, voilà le portrait-robot du gifleur. En général le gifleur dit qu’il a lui-même été giflé. Et que ça ne l’a pas empêché d’aimer son gifleur. Vous ne vous reconnaissez pas dans ce cliché ? Vous ne souhaitez pas que votre fille devienne une gifleuse ? Vous savez ce qu’il vous reste à ne plus faire… Votre colère est effectivement légitime et la gifle est peut-être préférable à la démission et à l’indifférence, cependant elle ne permet pas à votre enfant de comprendre le sens de la règle ni de ressentir votre inquiétude. La gifle peut soumettre votre enfant qui craindra de récidiver. Mais y recourir trop souvent risque de banaliser et de normaliser dangereusement l’acte violent. La gifle entraîne l’obéissance par intérêt ou par peur. Elle n’entraîne que rarement l’adhésion à la règle, mais plutôt la soumission. Il est préférable de choisir des méthodes d’éducation cohérentes avec la finalité poursuivie. Le devenir de nos enfants repose précisément sur les méthodes d’éducation que nous utilisons à leur égard. Donner une gifle puis s’en mordre les doigts, tout ça n’arrange pas la main. Ni la conscience. Ni l’image de vous, qui manque de cohérence et paraît peu crédible. Attention ! Si sous le coup de l’émotion vous êtes passé(e) à l’acte, la parole peut rétablir la relation. L’adulte qui s’excuse d’avoir perdu le contrôle de soi ne se discrédite pas aux yeux de l’enfant car il fait preuve d’authenticité. Peut-être devriez-vous lui expliquer la loi que vous avez érigée. Sans loi, toute rencontre, toute vie commune est impossible. Comment le jeune pourra-t-il intégrer les lois de la République si on ne lui a pas montré le sens des règles de la vie en communauté? Comment la loi sera-t-elle respectée s’il n’y a pas de sanction prévue en cas de transgression ? Si vous ne lui montrez pas que le contrat passé est rompu, si vous ne lui expliquez pas le sens de cette contrainte (arriver à minuit), vous risquez d’assister à des transgressions de plus en plus importantes. Les limites et les frustrations sont structurantes pour un jeune si celles-ci ont du sens et si elles peuvent évoluer.

Vous criez : « J’en ai assez. Je ne peux jamais avoir confiance en toi. Tu te moques de nous. Tu n’es jamais capable de tenir tes engagements.
Vous pensez Qu’il est bon d’exprimer sa colère

Direct et sincère, vous aimez dire ce que vous avez sur le coeur. Mais vous situez-vous à la bonne distance ? C’est moins sûr. Votre souci de convaincre l’emporte quelquefois sur l’envie d’écouter l’autre… Criez-vous de colère ou de désespoir de n’être pas entendu ? Heureusement, vous aurez à coeur (le coeur, toujours le coeur) de rétablir des liens de confiance mutuels. Avec des repères moins affectifs ? Bien que vous aimiez votre fille et que vous vous inquiétiez pour elle, votre colère est utile ici pour dire ce que vous n’acceptez pas. Si vous ne réagissez pas, ou trop mollement, l’adolescent pensera que la règle n’est pas très importante. L’adolescent, au risque d’entrer dans une spirale d’insécurité de plus en plus grande, va sans cesse tester ses parents pour connaître les véritables limites. Il faut à tout prix éviter de rompre la relation. L’apparition dans une discussion des mots « toujours » et « jamais » signale un dérapage vers l’attaque personnelle. Les messages utilisant le « tu » sont des messages d’agression. Ils provoquent presque toujours un effet de résistance, des discussions parce qu’ils portent un jugement sur l’autre. Même si votre colère est légitime et préférable à la démission et à l’indifférence, elle porte atteinte à l’intégrité de la personne et ne permet pas la compréhension du sens de la règle. Votre réaction risque de provoquer une attitude de soumission par passivité ou par crainte mais n’entraînera pas une adhésion délibérée. Cette démarche ne conduit pas à plus de responsabilité et à plus d’autonomie. Comment la loi sera-t-elle respectée s’il n’y a pas de sanction prévue en cas de transgression ? Si vous ne lui montrez pas que le contrat passé est rompu, si vous ne lui expliquez pas le sens de cette contrainte (arriver à minuit), vous risquez d’assister à des transgressions de plus en plus importantes. Les limites et les frustrations sont structurantes pour un jeune si celles-ci ont du sens et si elles peuvent évoluer.

Vous lui dites votre inquiétude et votre colère devant son comportement. Vous lui demandez d’expliquer les raisons de son retard. Vous reprenez cette discussion le lendemain.
Vous pensez Qu’il faut que l’enfant sache à quel point il vous fait du mal

Trop modeste? Bien sûr, pendant ces heures d’insomnie, vous aviez eu le temps de réfléchir (vous aimez réfléchir avant d’agir) jusqu’à deux heures du matin mais quand même, quel calme ! quelle maîtrise de votre inquiétude et de son expression ! quelle belle détermination à intervenir avec discernement ! … et modeste en plus ? Revenons à cette fameuse soirée. Dire l’intensité de votre peur montre à votre fille l’amour que vous ressentez pour elle. Elle peut comprendre les conséquences de ses actes. Peut-être n’en avait-elle pas conscience ? Même si elles sont insuffisantes, des paroles authentiques ont autant d’effet qu’une punition. Laisser à votre fille un temps de parole peut permettre d’éviter une injustice. Des raisons objectives peuvent expliquer ce retard. Le dialogue permet de rétablir le lien. L’adulte qui donne au jeune la possibilité de s’expliquer ne renonce pas pour autant à la sanction. Il faudra probablement rappeler à votre fille dans le cadre de la famille, la règle garantit à chacun sa place, sa part. Sans règle, toute rencontre, toute vie commune est impossible. Comment le jeune pourra-t-il intégrer les lois de la République si on ne lui a pas montré le sens des règles de la vie en communauté? Comment la loi sera-t-elle respectée s’il n’y a pas de sanction prévue en cas de transgression ? Si vous ne lui montrez pas que le contrat passé est rompu, si vous ne lui expliquez pas le sens de cette contrainte (arriver à minuit), vous risquez d’assister à des transgressions de plus en plus importantes. Les limites et les frustrations sont structurantes pour un jeune si celles-ci ont du sens et si elles peuvent évoluer.

Vous lui dites votre décision de supprimer les prochaines sorties.

Vous pensez Que toute transgression de la règle doit être punie

Irréaliste. La sévérité de la punition annoncée (vous la tiendrez combien de temps ?) correspond bien à l’intensité de votre inquiétude. Mal dissimulée sous le masque de la dureté sans discussion. Avez-vous vraiment besoin de jouer un tel rôle ? La hantise de paraître faible ? Que cela ne vous empêche pas de rétablir au plus vite le dialogue… Des remords ? Des doutes ? Des explications et des excuses de la part de votre fille ainsi que l’écoute de ses besoins pourraient permettre de rétablir le lien, une meilleure compréhension de part et d’autre ainsi qu’un réajustement éventuel de la règle. La punition donnée dans l’émotion ne va pas permettre à votre fille de comprendre et d’accepter les règles. Dans la mesure où votre réaction dépasse le cadre de la loi enfreinte, elle risque de provoquer une attitude de soumission par passivité ou par crainte. Cette démarche ne conduit pas à plus de responsabilité et à plus d’autonomie. La sanction est le moyen de faire respecter la loi. Si vous ne montrez pas à votre fille que le contrat passé est rompu, si vous ne lui expliquez pas le sens de cette contrainte (arriver à minuit), vous risquez d’assister à des transgressions de plus en plus importantes. Les limites et les frustrations sont structurantes pour un jeune si celles-ci ont du sens et si elles peuvent évoluer. La punition, elle, risque d’être disproportionnée par rapport à la transgression. Elle est empreinte de l’idée de vengeance : « Tu as fait du mal, tu dois avoir mal »

Interrogez-vous sur votre attitude. Pensez-vous que vous avez cherché surtout à garder de bonne relations avec votre fille ou lui signifier que le contrat était rompu. Pour faire progresser les choses pensez-vous avoir fait ce qu’il fallait pour la rendre plus responsable, pour qu’elle prenne conscience de ce qu’elle a fait, pour lui permettre de s’expliquer.

Pour faire progresser les choses pensez vous qu’il devrait exister une loi pour réglementer les sorties des enfants, ou qu’il faut que les enfants apprennent le sens de la contrainte, ou que la notion de transgression devrait être enseignée à l’école.

Êtes-vous de ceux qui pensant que les enfants sont incapables de responsabilité et d’autonomie, qu’il ne faut pas exprimer ses sentiments devant eux, qu’il faut éviter des dialogues stériles ou bien franchement exprimer son mécontentement, exiger des explications ou encore punir sans perdre de temps à écouter des justifications mensongères?

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