Puériculture, bébé nécessite votre attention

bebebConseils de puériculture

Il est né, vous vous émerveillez mais, surtout si c’est le premier, vous vous posez tant de questions.

Tout le monde vous prodigue des conseils, vous avez acheté tous les guides, tous les livres de puériculture, vous avez surfé sur le Web et ce trop plein d’informations, parfois contradictoires vous panique plutôt qu’il ne vous rassure.

J’ai patiemment rassemblé pour vous:

les conseils simples d’un pédiatre pour résoudre les problèmes les plus courants que vous allez rencontrer.

– Quelques plantes utiles pour sa santé et conseils de préparation.

les éléments qui vont vous aider à suivre le développement de votre enfant de la naissance à l’âge de trois ans, c’est à dire pendant cette période où, faute de pouvoir communiquer clairement par le langage, on manque souvent d’éléments d’appréciation.

les recherches sur la communication non verbale du nourrisson.

Les conseils du pédiatre

Le Docteur G.P. donnait aux parents des fiches simples qui suffisaient au quotidien et qui aidaient à diagnostiquer l’urgence de la visite ou de l’appel au médecin.

C’était il y a plusieurs décennies. Il y a des modes en matière de soins aux nouveaux-né. Si ces modes font suite à de nouvelles recherches et études, c’est bien, si ce ne sont que des modes parfois dictées par quelques médecins en recherche de notoriété, ou par quelques impératifs politiques ou par les intérêts de laboratoires pharmaceutiques, c’est moins bien…

Bref, j’ai trié dans toutes les fiches et conseils ce qui reste « intemporel », même si on vous donne d’autres recettes, celles-ci sont très efficaces.

1 – En cas de diarrhée

Diarrhée = selles liquides et fréquentes

Ce qu’il faut faire :

–       arrêter toute alimentation lactée

–       mettre l’enfant uniquement à la soupe de carottes

Recette de la soupe de carotte

EN ATTENDANT QUE LA SOUPE  SOIT PRÉPARÉE
•    donner soit de l’eau sucrée à 5% : un morceau de sucre pour 100g d’eau minérale non gazeuse
•    soit de l’eau salée à 9 pour mille : 2 cuillères à café arasées pour 1 litre d’eau minérale
Dans le cas où il vous est impossible d’avoir des carottes fraîches donner
•    soit de la « carotte pure » en pot diluée à moitié avec de l’eau minérale
•    soit de la gélopectose à 10% (3 cuillères à café rases pour 100 g d’eau minérale non gazeuse
•    soit du coca-cola dégazéifié
Mais pour votre budget et la santé de votre bébé, votre soupe de carotte est ce qu’il y a de mieux et l’efficacité est garantie.

2 – Soins du siège

Siège normal

Nettoyer les fesses avec de l’huile d’amande douce, ou un lait de toilette pour bébé.

Chez les filles nettoyer d’avant en arrière pour éviter de ramener des matières fécales sur la région génito-urinaire (c’est valable pour les mamans lorsqu’elles s’essuient…..) et bien insister au niveau des plis puis appliquer de la pommade Mitosyl ou Senophile ou autres marques plus à la mode.

Siège irrité

–       Surtout ne mettre NI POMMADE NI TALC : les pommades ne sont pas stériles et les pommades à base d’antibiotiques risquent de créer pour l’avenir des sensibilisations et de toutes façons, elles empêchent la cicatrisation à l’air. Et le talc irrite la peau qui a perdu sa protection épidermique.

–       Il faut SUPPRIMER l’occlusion par la culotte imperméable et le frottement des couches cellulosiques. L’idéal est de laisser les fesses à l’air. Si ça n’est pas possible, langer l’enfant peu serré et changer fréquemment. Il faut éviter que la peau de macère au contact d’urines ou de matières trop fortes : acides ou alcalines. Les couches ont fait énormément de progrès et aujourd’hui, changer fréquemment est la meilleure solution.

–       LÉSIONS MINIMES : Après toilette à l’eau minérale non gazeuse et séchage en tamponnant et non en frottant, appliquer à chaque change une solution alcoolique d’éosine à 2%. Si les lésions suintent, la remplacer par de la solution aqueuse d’éosine à 2%. Je sais l’éosine n’est plus à la mode et on se met du rouge partout, mais c’est diablement efficace!

–       LÉSIONS ÉTENDUES : Après toilette à l’eau minérale et séchage en tamponnant, deux fois par 24 heures

  • après s’être soigneusement lavé les mains
  • savonner le siège du nourrisson avec une solution de Septivon dilué, juste avant l’usage à raison d’une cuillère à café dans un litre d’eau tiède
  • rincer dans un bain tiède de permanganate de potassium à 1/10 000 soit 2 sachets de 0,25 g pour 5 litres d’eau et ) 37 degrés
  • ATTENTION : les sachets doivent être complètement dissous avant de plonger le nourrisson dans le bain car il y a risque de brûlure si des particules de permanganate se collent à la peau
  • durée du bain : 5 à 10 minutes
  • étendue : ce bain de siège doit dépasser largement les lésions cutanées
  • sécher en tamponnant. Pendant le séchage, maintenir les plis écartés
  • après le bain, sur la peau complètement sèche, appliquer la solution de MILLIAN (violet de gentiane, vert de méthyl 0,25 g,  eau distillée : 100 g)
  • Pour la nuit, après une toilette  à l’eau minérale, appliquer largement sur le siège du DAKTARIN gel dermique.

REMARQUE : Aujourd’hui, avec les progrès de la qualité des couches, si on change fréquemment son nourrisson, on ne devrait plus jamais en arriver là!!!!

3 – Fièvre et coup de chaleur

Risques

La fièvre est une réaction de défense de l’organisme. On dit qu’il faut « 40 coups de fièvre à un enfant pour qu’il construise son immunité ». Certaines recherches récentes tendrait même à prouver que l’augmentation des allergies chez es enfants seraient dues au combat systématique de la fièvre. En coupant trop rapidement l’infection, on empêche le système immunitaire de se développer.

Cependant il faut être vigilant: une fièvre importante, surtout chez un nourrisson de moins de trois mois peut entraîner  une déshydratation et des convulsions. Il faut donc la surveiller attentivement et la combattre si elle est trop élevée (plus de 39°C), avant même d’emmener votre enfant voir le pédiatre. Si elle s’accompagne de vomissements, d’apathie et d’éruptions, consultez immédiatement votre pédiatre.

Déshydratation

La perte d’eau est de 20 ml par kilo et par degré au-dessus de 37°.

Elle se fait par transpiration et par évaporation pulmonaire (polypnée). Elle permet la thermolyse, d’où la nécessité de faire boire l’enfant et de le découvrir.

Parfois un enfant très fébrile a les extrémités froides et légèrement bleutées : surtout ne pas le couvrir sous prétexte « qu’il ne prenne pas froid », ce phénomène  est dû à une vaso-constriction de la circulation périphérique destinée à réserver la majeure partie du capital liquidien à l’irrigation des organes profonds vitaux : cerveau, reins, foie, etc.

Une perte liquidienne brutale de 10% du poids du corps impose une perfusion et en conséquence l’hospitalisation, une perte de 15% met la vie en danger.

4 – Convulsions

Chez tout enfant en dessous de 3 ans, la fièvre, quelle que soit son origine peut, si elle dépasse brutalement 39°, déclencher des convulsions qui peuvent entraîner des dommages cérébraux.

Conduite à tenir

–       prévenir le pédiatre

–       découvrir l’enfant

–       augmenter sa ration liquidienne : lui faire boire de l’eau sucrée glacée

–       lui administrer un médicament anti-thermique*

–       le plonger dans un bain anti-thermique (ça n’est plus à la mode, mais c’est pourtant efficace) : ce bain doit être à 2° en dessous de la température rectale de l’enfant. Immerger les membres et le tronc pendant 10 minutes. Pendant ce temps (en cas de température à 40°), la température du bain doit descendre progressivement à 37° puis 36° et celle de l’enfant à 38°. Si ce résultat n’est pas obtenu, recommencer le bain pendant 20 minutes

–       les enveloppements frais peuvent remplacer ou compléter le bain. Utiliser des serviettes éponges trempées dans de l’eau à 37° puis les essorer et les appliquer sur les membres, le tronc et le cuir chevelu. Elles seront changées toutes les heures jusqu’à obtenir un abaissement de la température à 38°.

QUELLE QUE SOIT LA TECHNIQUE EMPLOYÉE, LA TEMPÉRATURE RECTALE DE L’ENFANT DOIT ÊTRE CONTROLÉE TOUTES LES DEMI-HEURES.

* médicaments anti-thermiques: demandez conseil à votre pédiatre et ayez-en toujours avec vous.

Bien entendu, vous aurez prévenu votre pédiatre avant car s’il faut éviter immédiatement à la fièvre de monter, il faut évidemment en traiter la cause.

5 – Les vaccins

Attention, la législation sur les vaccins change début 2018: 11 vaccins seront maintenant obligatoires en plus de : Tuberculose, Diphtérie-Tétanos-Coqueluche-Poliomyélite vous devrez faire vacciner vos enfants contre le virus de l’hépatite B, la bactérie Haemophilus influenzae (responsable de méningites), le pneumocoque, le méningocoque C et les virus de la rougeole, des oreillons, de la rubéole.

Suivez les conseils de votre pédiatre et vérifiez que le vaccin n’entraîne pas de poussée de fièvre, donc surveillez la température et reportez vous aux conseils en cas de fièvre.

Mais Attention aux vaccins multiples dans lesquels on vous rajoute des vaccins non obligatoires sous prétexte de rupture de stock des vaccins de base. Onze, c’est déjà beaucoup!

6 – Stérilisation familiale

– Première étape

Biberon

–       rincer à l’eau froide tout de suite après la tétée

–       bien goupillonner avec une eau savonneuse

–       rincer très soigneusement à l’eau froide

Capsule et tétine

–       rincer, retourner la tétine, savonner (avec des mains savonneuses, ne pas utiliser directement le savon), rincer à nouveau très soigneusement

– Seconde étape

Version économique

–       Mettre le biberon à plat dans une casserole emplie d’eau froide au 2/3, quand l’eau bout, rajouter la capsule et laisser bouillir 10 minutes (casserole couverte)

–       Prélever la capsule avec une fourchette très propre et l’adapter sur le biberon préalablement égoutté.

–       Utiliser dans les 24 heures.

Tétines

–       ne pas laisser les tétines séjourner dans l’eau, les conserver dans un récipient réservé à cet usage.

–       Stériliser la tétine toujours quelques minutes avant de l’employer, la jeter dans une casserole d’eau bouillante et laisser bouillir 10 minutes (casserole couverte)

Version moderne

Utiliser un appareil soxhlet ou une cocotte minute munie d’un panier alvéolé pour stériliser les biberons de 24 heures.

Placer les biberons goulots en bas, mettre 10 cm de hauteur d’eau dans l’appareil, ajouter les tétines et capsules+combinés placés dan une compresse ou carré de toile.

Version à froid

Liquide MILTON en bain de trempage d’au moins une heure et demi peut également être utilisé, en prenant bien soin de rincer biberon, tétine et capsule à l’eau d’Evian ou à l’eau bouillie avant usage.

7 – Précautions

Préparer les repas de l’enfant dans une pièce propre (aspirée, lavée), sur une table propre, utiliser toujours les mêmes ustensiles (casseroles, assiettes, cuillères, etc.)

Bien se laver les mains et se brosser les ongles avant chaque préparation de biberon.

8 – Conseils généraux

La ration liquidienne par kg et par 24 heures (à voir avec votre pédiatre)

–       De la naissance à 10 jours : 60 à 100 ml/kg/24 heures

–       De 10 jours à 3 mois : 150 ml/kg/24 heures au minimum, mais elle peut atteindre 200ml/kg/24 heures

Cette ration est habituellement répartie en 6 tétées ou biberons, mais elle peut être donnée en 5 ou 7 repas selon le bébé, qu’il s’agisse d’allaitement maternel exclusif, mixte ou artificiel avec les laits industriels : laits secs en poudre entiers ou partiellement écrémés, acidifiés ou non, concentrés homogénéisés non sucrés, ou sucrés et laits maternisés.

De la naissance à 3 mois, le nourrisson est allaité soit au sein, ce qui est préférable si possible (et vivement conseillé au moins pendant un mois), en complétant si nécessaire par du lait industriel.

Dans tous les cas, l’alimentation doit être souple et s’adapter aux besoins réels du nourrisson qui dépendent en fait de sa croissance staturale, éminemment variable d’un enfant à l’autre, et de la mise en route de ses rythmes circadiens (rythme biologique sur 24 heures, commandé par l’horloge interne humaine située dans le cerveau – zone de l’hypothalamus-).

En pratique, l’alimentation doit être effectuée un peu à la demande : avec le lait maternel et avec les laits industriels actuels, il n’y a aucun risque de surcharge alimentaire à condition de respecter les règles de reconstitution du lait industriel qui sont en moyenne de 15%.

Ainsi, si le nourrisson dort profondément, il n’est pas souhaitable de le réveiller parce que c’est l’heure de la tétée. On n’est pas à 1/4 heure ou 1/2 heure près.

D’ailleurs, alimenter un enfant dont les sécrétions gastriques n’ont pas été stimulées par la faim, entraînée elle-même par la vacuité de l’estomac, expose à une mauvaise digestion.

L’alimentation de bébé

Ce qui compte en fait, c’est l’obtention d’une croissance staturale et pondérale régulière : la courbe de croissance pondérale doit être parallèle à celle de la croissance staturale et basée sur cette dernière : on nourrit un enfant comme on l’habille, en se basant sur sa taille et non sur son âge.

En moyenne le gain pondéral doit être de 30 g par jour, mais ceci est une moyenne.

Un jour le nourrisson peut ne prendre que 10 g et le lendemain 50g.

Il importe de peser l’enfant toujours dans les mêmes conditions, avec la même balance.

Prévenir le pédiatre en cas de chute de poids brutale et vérifiée ou de courbe de poids stationnaire.

Les vitamines sont un complément indispensable de l’allaitement artificiel :

–       vitamine D : antirachitique ADEGIC : 5 gouttes par jour (à diluer dans le biberon), tous les jours jusqu’à 2 ans, car la période de 0 à 2 ans est une période de grande croissance ( la première année 24 cm et la seconde année 12 cm en moyenne).

–       Vitamine C : soit sous forme de jus de fruits frais (orange, mandarine, citron) préparé au maximum 5 minutes avant l’administration car cette vitamine est détruite rapidement par oxydation à l’air et à la lumière. Donner le jus pur ou dilué et sucré si nécessaire, aux doses suivantes :

  • 1/2 cuillère à café à partir de 15 jours
  • 1 cuillère à café à 1 mois
  • 2 cuillère à café à 2 mois
  • 3 cuillère à café à 3 mois, etc.

Donner ce jus si possible une heure avant le prochain biberon (le lait et l’acidité du jus de fruit ne faisant pas bon ménage).

C’est ce qu’il y a de plus sain, mais parfois les jus de fruits sont mal tolérés, donner alors 1/2 à 1 cuillère à café par jour de sirop à la vitamine C (voir avec votre pédiatre : il y a un tel arsenal de sirops pour nourrissons survitaminés !)

Certes la panoplie de petits pots, de laits et de farines est impressionnante. Demandez conseil à votre pédiatre. Mais votre enfant mérite bien un peu de temps : même si vous ne le faites pas tous les jours, les purées faites maison avec fruits ou légumes frais sont les bienvenues.

En matière de petits pots, regardez bien les compositions et choisissez le plus naturel possible.

9 – Les risques principaux pour un nourrisson : l’infection et la déshydratation

Le péril infectieux est moindre chez l’enfant nourri au sein (au moins pendant un mois et de préférence 3 mois) que chez celui soumis à l’allaitement artificiel.

La faiblesse de leur défense immunitaire humorale explique la sensibilité du nourrisson de moins de 6 mois :

–       aux infections virales courantes et contre lesquelles il n’existe pas de traitement spécifique bien adapté au nourrisson d’où l’intérêt de les éviter dont d’éviter le contact avec des adultes ou enfants grippés, etc….

–       aux infections microbiennes à germes même banaux, qui autrefois, avant l’emploi des antibiotiques à dose suffisante et surtout régulièrement réparties sur 24 heures, avaient à cet âge de la vie une évolution très grave, voir foudroyante (comme dans le cas des laryngites)

Quelques précautions élémentaires qui éviteront bien des ennuis :

–       toute personne « grippée » s’occupant des soins, de la toilette ou de l’alimentation du nourrisson doit porter d’un masque en papier sur le nez et la bouche, renouvelé toute les demi-heures.

–       Une personne porteuse d’un furoncle ne doit pas s’occuper d’un nourrisson

–       Le bébé ne doit être approché que par ses parents et la personne qui s’en occupe et doit être manipulé le moins possible.

–       Interdire de façon draconienne toute « visite » d’une personne « enrhumée »

–       Dans la mesure du possible, éviter tout contact intime avec des enfants souvent porteurs sains de germes pathogènes, ou en incubation d’une maladie contagieuse (témoin en sont les maladies fréquentes des enfants à la crèche)

–       Veiller à la propreté de la peau : après sa cicatrisation, l’ombilic doit être nettoyé tous les jours avec un coton-tige imprégné d’alcool à 60°, en ne craignant pas de pénétrer en profondeur afin de bien désinfecter tous les replis profonds (il n’est pas normal de voir encore aujourd’hui des nourrissons mourir de septicémie suite à une infection par le cordon ombilical).

–       TOUTE SUPPURATION OMBILICALE DOIT ÊTRE IMMEDIATEMENT SIGNALÉE AU PÉDIATRE, il en est de même pour toutes les infections cutanées.

–       En cas d’érythème fessier, voir les soins du siège (plus haut)

–       En cas de « rhume », faire toutes les deux heures, sauf la nuit, des pulvérisations nasales de neomycine simple ou soframycine simple O.R.L. Si pas d’amélioration, prévenir le pédiatre.

–       Prévenir la déshydratation (voir plus haut)

10 – Hygiène générale

–       La bande ombilicale n’est plus nécessaire dès que l’ombilic est complètement cicatrisé.

–       Si hernie ombilicale, empêcher la sortie de l’ombilic lorsque l’enfant crie par l’application locale d’un bouchon en plastic d’une bouteille d’eau de Vittel magnum, préalablement désinfecté à l’alcool à 90°. On maintient le bouchon par une bande elastoplast hypoallergique que l’on change quotidiennement. La fermeture de l’anneau ombilical est ainsi favorisée. Elle se fait spontanément, l’étranglement herniaire ombilical est exceptionnel.

–       Toute hernie inguinale doit être signalée au pédiatre. Chez la fille, l’apparition, dans la région inguinale, d’une petite boule ferme, indolore qui rentre facilement, doit être signalée : il peut s’agir d’une hernie de l’ovaire, dont l’opération chirurgicale peut s’imposer.

–       Bains : ne pas faire de bains tant que la cicatrice ombilicale n’est pas parfaitement nette (15e au 21e jour). Ensuite, faire prendre des bains à 37 ° dans une pièce à 20 à 22°

–       Chaussons inutiles sauf pour les sorties

–       Le bonnet est à réserver aux sorties l’hiver et par temps frais ou venté

–       Sortir l’enfant par tous les temps sauf brouillard et grand vent (et sauf bien sûr s’il est malade)

–       Sommeil : le nouveau-né dort à peu près 24 h sur 24, le bébé de 3 mois dort 19 h sur 24 en moyenne. Lors des trois premiers mois, le nourrisson dort aussi bien dans la lumière que dans l’obscurité et il est peu gêné par le bruit.

–       Les voyages : éviter les moyens de transport collectifs de longue durée (risque d’infection par contamination. Le transport en avion pressurisé est sans danger et idéal du fait de sa brièveté. Lors des montées et descentes, faire déglutir avec une tétine stérile. Le transport en voiture est le plus fréquemment employé : ne jamais mettre le bébé sur les genoux de la mère, utiliser un berceau bien calé à l’arrière et si vous avez les moyens, les super matériels bien markettés….Voyager de préférence la nuit. Ne pas rouler par les grosses chaleurs : l’été, voyager avant 10 heures du matin ou après 5 heures du soir.

–       Dans l’ensemble, éviter, pendant les six premiers mois de la vie, les changements brefs et répétés de domicile et de personne chargée de s’occuper de l’enfant.

11 – Dangers à éviter

–       jouets dangereux : trop petits, comportant des parties détachables, métalliques à forme anguleuse, jouets peints avec de peintures non parfaitement homologuées.

–       Attention aux perles, boutons, lacets, pièces de monnaie, épingles à nourrice, même fermée, bouillottes, colliers, chaînes, bracelets : un collier serré par le nourrisson au réflexe de préhension spontané, ils peuvent comprimer le sinus carotidien.

–       Dès que l’enfant se déplace, mettre hors de portée médicaments et produits ménagers (un des plus dangereux est la rubigine qui avalée, entraîne une hypocalcémie redoutable et rapide)

–       En cas d’intoxication, ne donner aucune antidote : transporter l’enfant d’urgence dans le service de pédiatrie le plus proche. Au besoin, téléphoner au centre anti-poison.

–       Pas de cacahuètes avant 4 ans l risque de fausse route dans la trachée et dans les bronches

NE JAMAIS LAISSER UN NOURRISSON SEUL dans la maison ou l’appartement.

Surveillance du développement de votre enfant :

guide de la naissance à 3 ans

Le ministère de la santé publie régulièrement, à l’usage des médecins, des  guides de surveillance neurologique du nourrisson pour aider au diagnostic précoce des handicaps.

Des médecins et chercheurs comme le docteur Saint-Anne Dargasses ont largement étudié ce domaine.

Comme toujours, rien ne remplace l’œil d’un spécialiste, mais pour des parents, il est précieux de découvrir, au fil des mois l’évolution de leur enfant et de s’émerveiller de toutes les facultés qu’il acquiert.

Ces pages vous donnent des repères qui vous permettront de mieux observer votre enfant, de vous inciter à alerter votre pédiatre si vous constatez que le développement de votre enfant ne correspond pas à son âge réel (ou corrigé s’il s’agit d’un prématuré, par exemple, un nourrisson de cinq mois, né avec deux mois d’avance, doit être comparé avec un nourrisson normal âgé de trois mois et né à terme).

Avant de prendre en compte les informations qui suivent, assurez-vous, auprès de votre pédiatre de l’âge fœtal exact de votre enfant (le poids de l’enfant à la naissance et la date des dernières règles maternelles ne sont pas suffisants).

L’enfant, de sa naissance à l’âge de trois ans se caractérise par une grande mouvance due à la rapidité de succession des acquisitions,

Il faut prendre du temps pour observer un enfant sous tous les angles, psychique, physiologique et moteur.

Le temps que vous lui consacrez n’est-il pas la meilleure preuve de l’amour que vous lui portez ? Il est indispensable de passer du temps à cette observation parce que des anomalies passagères peuvent être dues à une maladie ou à un désintérêt pour ce que vous voulez lui faire faire.

Il semble invraisemblable que des parents ne s’aperçoivent que très tard de la surdité de leur enfant par exemple.

Le premier mois de la vie

Le premier mois de la vie est une étape fondamentale : il transforme le nouveau-né en un nourrisson qui s’ouvre au monde extérieur, commence à apprendre à connaître ses proches et déjà, sommairement, à entrer en communication avec eux.

Cette ouverture, du domaine psycho-affectif est rendue possible par l’entrée en jeu des fonctions sensorielles, visuelles, auditives et tactiles.

Fonctions visuelles : cela commence avec la vision d’un objet, placé latéralement et agité, puis entre en jeu la poursuite oculaire de cet objet, déplacé latéralement dans le champ visuel de l’enfant.  A un mois, cette poursuite oculaire s’effectue dans les quatre directions (haut, bas, gauche, droite) et entraîne des mouvements de tête adaptés. Le regard est aisément accrochable et déjà expressif, vous avez l’impression qu’il vous regarde.

Mimiques et vocalises apparaissent et un vrai sourire (et non une réaction réflexe) peut déjà survenir lorsque l’enfant reconnaît la voix de sa mère : ce vrai sourire naît dans les yeux (et n’est pas seulement un rictus des lèvres) et de là, va illuminer tout le visage en n’atteignant la région de la bouche que secondairement.

A trois mois

–       la qualité du regard : suivre les objets dans les quatre directions, soutenir l’attention, regarder l’environnement avec intérêt.

–       La charge affective du sourire : celui-ci apparaît vers six semaines, mais sa qualité compte plus que la mimique : le sourire naît de « l’accrochage » du regard de l’enfant par celui de sa mère et résulte de cet échange intense : c’est le début d’une vraie communication.

–       Le nourrisson, soutenu en position assise, tient sa tête droite et l’oriente librement vers toute source d’intérêt.

–       Jeux de mains : le nourrisson voit sa main passer dans son champ visuel et joue à la fixer dans l’espace pour l’agiter et l’observer à loisir : c’est le début du jeu.

–       Jeux de mains, suite : il aime faire entrer ses mains en contact, il ouvre les doigts lorsqu’un objet effleure sa main : c’est la préhension au contact. Mais l’important est qu’il soit intéressé par sa prise : qu’il la regarde avant de la porter à la bouche.

–       Mouvement de convergence des yeux : lorsqu’un objet est approché lentement de la racine du nez, on voit apparaître la convergence du regard (léger strabisme normal). Cette convergence est preuve de la qualité de l’attention et de l’intérêt.

Ce qui compte, c’est plus la bonne qualité des fonctions qui apparaissent plus que leur date précise d’apparition ou leur chronologie. Il ne faut pas s’alarmer, mais il faut être vigilant en cas d’absence, de pauvreté ou de gros retard dans les acquisitions psycho-affectives, en cas d’absence ou d’insuffisance de tenue de la tête, de signes d’irritabilité persistants (sursaut au moindre bruit ou attouchement), ou de régurgitations abondantes.

A six mois

Deux faits essentiels :

–       Activité des bras et surtout des mains. Passé l’âge de 3 mois, l’enfant garde les mains ouvertes et actives dès qu’il est réveillé. S’il conserve les poings fermés, c’est un signe d’alarme. Il garde l’objet que l’on place dans sa main et le regarde spontanément, immédiatement. En manière de jeu, il amène ses mains dans son champ visuel et joue à mobiliser tous ses doigts. Très vite après l’âge de 3 mois, il approche ses deux moins de l’objet qu’on lui tend. A 5 mois, il sait saisir, à 6 mois, il passe l’objet d’une main dans l’autre. L’enfant ne doit plus se contenter de saisir un objet pour le porter à sa bouche et s’en tenir là : il doit le manipuler et l’utiliser pour jouer.

–       Le renforcement du tonus musculaire au niveau du tronc fait suite au renforcement des muscles du cou survenus avant 3 mois. Vers 4 mois, lorsque l’enfant est couché sur le dos, il suffit de le tirer légèrement par les poignets pour qu’ils fasse des efforts actifs afin d’atteindre la position assise. A 5 mois, il conserve quelques instants cette position. A 6 mois, il la maintient seul en prenant appui sur ses mains placées latéralement : son dos reste encore très incliné vers l’avant.

–       NE PAS S’INQUIÉTER : si, lorsqu’on tient son enfant debout vers 5 ou 6 mois, il ne peut plus maintenir cette position (alors qu’il la maintenait plus tôt), il reste effondré our étend et fléchit les jambes comme dans un saut : c’est le stade du sauteur. C’est normal car l’enfant, dès 4 mois rentre dans une phase d’hypotonie qui touche exclusivement les quatre membres et non le tronc. L’extensibilité est telle que l’enfant porte facilement ses pieds à sa bouche.

–       S’INQUIÉTER au contraire si on constate à cet âge une persistance de la raideur des membres inférieurs.

A neuf mois

Vers 7 à 8 mois, la station assise est pratiquement acquise, le tronc est vertical et l’équilibre est suffisant pour permettre à l’enfant des mouvements d’inclinaison et de rotation actives.

A 7 mois, le nourrisson, placé debout, et maintenu par les deux mains, soutient activement le poids de son corps mais il ne sait pas encore, en général, mobiliser ses pieds.

Il se sert de ses membres supérieurs pour parer les chutes : en position assise, une pulsion latérale déclenche l’extension rapide du membre supérieur situé du même côté que l’impulsion et la main s’applique au plan résistant sur lequel l’enfant est assis.

Cette « aptitude statique » des mains s’accompagne d’une autre fonction, la « réaction parachutiste » : lorsqu’on abaisse brusquement l’enfant, tenu horizontalement, il étend les deux bras et ouvre les mains.

Vers 9 mois, l’enfant peut observer et saisir un tout petit objet entre le pouce et l’index (c’est à ce moment là qu’il faut faire attention aux perles et autres petits objets….). Il lâche un objet pour en prendre un autre. Il manifeste sa sympathie pour certains proches et son antipathie ou sa crainte pour les inconnus.

Il discerne donc la sécurité procurée par ses familiers et le sentiment de danger devant tout inconnu.

Ses réactions sont excessives parce qu’il ressent son impuissance : c’est la « phase d’angoisse » physiologique caractéristique de cet âge de 9 mois.

Il faut s’alerter si la pince pouce-index n’est pas opérationnelle à 9 mois et si les mains sont trop souvent fermées.

Le cap des 9 mois est décisif : l’évolution soit va poursuivre en général son cours normal soit va stigmatiser les anomalies détectées.

A douze mois (un an)

Vers 10 mois,  l’enfant apprend à se mettre debout tout seul, en s’aidant d’un appui et à se maintenir dans cette position grâce à ses mains.

A 11 mois, il commence à effectuer les pas de la marche  lorsqu’il est placé debout à l’appui et que cet appui est poussé ou se déplace.

A 12 mois, son vocabulaire comprend deux à trois mots simples qu’il utilise à bon escient : c’est déjà un langage de communication efficace.

Il est capable de jeux plus organisés, structurés.

Le bilan à un an est important car ce n’est qu’à cet âge que l’on pourra vraiment diagnostiquer le problème si problème il y a (autisme, infirmité motrice, débilité).

Heureusement, les problèmes sont rares, mais cela ne dispense pas de découvrir les merveilles de l’évolution d’un nourrisson normal et sans problèmes, et de comprendre son évolution.

Le pédiatre surveille la courbe évolutive du nourrisson en particulier le périmètre de la tête prise dans son plus grand diamètre : plus l’enfant est jeune, plus sa tête se développe rapidement et une augmentation excessive ou trop réduite du tour de tête de l’enfant constitue une alerte.

Les normes du périmètre céphalique

– naissance      34 à 36 cm

– 2 mois            40 cm

– 4 mois            43 cm

– 6 mois            45 cm

– 8 mois            46 cm

– 1 an                 47 cm

– 18 mois           48 cm

– 3 ans                50 cm

15 à 18 mois

Le stade du nourrisson est achevé. L’enfant devient de plus en plus indépendant, par conséquent, c’est aussi l’âge des accidents domestiques !

–       Autonomie motrice : l’âge de la marche varie considérablement d’un enfant à l’autre : il oscille entre 10 et 18 mois.

  • Il est plus important de comprendre la cause profonde d’un retard important plutôt que de chiffrer ce retard en mois par rapport à l’âge moyen où apparaît cette fonction motrice.
  • Cette cause peut être psychique ( peur de la chute, état de fond anxieux) ou liée à un trouble de l’équilibre statique (impossibilité de rester debout sans appui), ou due à un trouble des fonctions motrices complexes (contrôler sa possibilité de se relever seul et sans appui, de saisir un objet à terre dans rompre son équilibre en position verticale sans soutien, de varier les postures : assis, couché, à quatre pattes).
  • Quel que soit l’âge d’apparition de la marche, doivent ensuite survenir l’aptitude à la marche rapide, à la course, à enjamber un rebord de trottoir, à grimper sur un meuble bas.

–       L’activité des mains, l’agilité des doigts pour accomplir un geste fin (enfiler une grosse perle sur une tige flexible, comprendre et réaliser la série de gestes complexes à faire pour utiliser efficacement une cuillère (la remplir et la porter à la bouche) sont encore plus importantes que la marche car l’activité des membres supérieurs est étroitement liée aux fonctions psychiques, de plus en plus élaborées. La qualité des gestes peut être observée et stimulée à travers divers jeux qui exigent des opérations mentales : mettre et enlever le capuchon d’un stylo, retourner une tasse pour y cacher ou y retrouver un objet caché dessous par exemple. Vous saurez en inventer bien d’autres.

–       La propreté diurne est seule importante. Elle dépend beaucoup de l’entraînement qui ne doit commencer qu’après l’âge de un an et ne doit, au début, que solliciter la compréhension et la participation partielle de l’enfant. Si vous êtes aidé par l’été, éviter l’usage permanent et systématique de couches pendant la journée pour que l’enfant arrive à contrôler progressivement ses sphincters.

–       Le langage est, à cet âge, très souvent limité à 5 à 10 mots, rarement associés deux à deux. Le retard de langage n’est pas inquiétant à ce stade…A CONDITION :

  • D’être certain de la perception auditive à la voix parlée (et non à un simple bruit)
  • De vérifier qu’il y a progression dans l’enrichissement du vocabulaire, celui-ci étant stimulé par les proches parlant à l’enfant.

3 ans

C’est l’entrée dans la période pré-scolaire

–       la propreté de jour doit être bien acquise. Elle témoigne de l’autonomie de plus en plus grande. En cas de retard, faites votre examen de conscience, avez-vous bien éduqué votre enfant, ne lui avez-vous pas laissé des couches pendant trop longtemps pour avoir la paix ?

–       le langage de compréhension et d’expression est pratiquement acquis. Il peut cependant être encore très pauvre car tous les enfants, même normaux, n’ont pas la même vitesse d’acquisition pour chacun des domaines de leur développement.

  • Si le langage est trop pauvre, il faut envisager la possibilité d’un trouble auditif et aller consulter un spécialiste.
  • L’articulation des mots utilisés doit être correcte car si la surdité est facile à dépister, l’hypoacousie l’est difficilement, or elle est plus fréquente, très gênante et doit être détectée tôt pour éviter les troubles de caractère et de comportement qu’elle entraîne.

–       l’activité ludique est en permanence un moyen indispensable à l’enfant pour :

  • épanouir le « moi » et l’individualité, à travers la phase physiologique de l’opposition
  • permettre les initiatives qui vont l’aider à savoir enfin jouer seul
  • développer son activité psychique pour ouvrir les facultés plus intellectuelles : attention, compréhension, raisonnement, déductions logiques, mémoire
  • se lancer dans le graphisme d’imitation : il sait, après démonstration, dessiner un ballon. Le rond n’est souvent qu’un hélicoïde mal fermé : il ne sera bien fermé qu’un peu au-delà de 3 ans, mais l’important est que le concept du cercle soit acquis.

–       a cet âge, la motricité est intégrée, mais il est encore normal :

  • d’être malhabile dans les gestes fins comme de boutonner un gilet
  • de ne pouvoir faire les marionnettes (l’exécution rapide de mouvements alternatifs étant commandée par le cervelet dont le développement est plus lent)
  • de ne pas pouvoir encore sauter sur un seul pied (tonus musculaire non encore parfaitement établi)

La communication préverbale du nourrisson

1 -Les cris du nourrisson : bébé pleure

On identifie facilement le cri de naissance, très particulier, le cri de faim, le cri de douleur et à partir de l’âge de 4 mois, le cri de plaisir.

NE PAS LAISSER PLEURER UN NOURRISSON LA NUIT (en dessous de 3 mois) sous pretexte de le « dresser » : tout dressage demande une mémorisation avec intégration corticale.

Or en dessous de trois mois, un nourrisson est sous-cortical comme le montre l’existence normale des réflexes archaïques, qui vont justement commencer à disparaître à partir du troisième mois lorsque le cerveau va prendre la commande du système neuro-sensoriel.

Lorsqu’un bébé âgé de moins de 4 mois pleure la nuit, il ne s’agit jamais d’un « caprice » ni d’un cri de plaisir.

Vous apprendrez rapidement à identifier les cris de votre bébé :

–  il a mal ou  il est mouillé ou irrité ou gêné par des coliques ou des vêtements trop serrés : le vérifier

–   il a soif : cause fréquente en été ou dans les appartements surchauffés sans humidification suffisante : lui donner de l’eau sucrée, à raison d’un morceau de sucre pour 100 g d’eau minérale non gazeuse. Si peu de temps après, il pleure de nouveau en suçant ses poings c’est que :

–  il a faim : dans ce cas, lui donner sans aucune crainte une tétée ou un biberon supplémentaire.

–  Ce n’est qu’après l’âge de quatre mois que le nourrisson ajoutera à sa panoplie les cris de « caprice » et pour qu’on s’intéresse à lui et de plaisir lorsqu’on s’occupe de lui.

Les études sur les relations mère-enfant montent que les nourrissons qui ont, à la fin de la première année, des canaux de communication bien développés, étaient ceux qui pleuraient peu et dont la mère répondait vite et de façon adaptée aux cris-pleurs.

« L’activité bucco-phonatoire de l’enfant n’est au début qu’une réaction circulaire autonome greffée sur des phénomènes réflexes. Elle est auto-entretenue essentiellement par des perceptions kinesthésique, puis s’ajoute l’autostimulation par l’audition. C’est ce qui permettra la substitution de l’auto entretien par les reproductions verbales des parents. Rapidement, l’enfant remarque que ses émissions phonatoires, comme ses autres activités,  provoquent des réactions sur autrui. Dès lors, cette productions verbale va se dédoubler : d’une part elle garde son caractère d’activité ludique, autonome ou non, d’autre part elle devient la communication d’un appel. » (Alarchos Llorach)

1 mois : Petits sons gutturaux

2 mois : Vocalises : c’est au cours de cette activité qu’il se trouvera face à l’émission de sons nouveaux qui sont souvent le fait du hasard. Ce sont souvent des activités répétitives qui sont des imitations auditives. L’enfant regarde l’a figure et les lèvres de l’adulte qui en est l’inducteur et tente de l’imiter. La ténacité de l’enfant à se préparer à l’émission est étonnante. Le jeu d’imitation peut se prolonger de 5 à 10 minutes et l’interlocuteur est obligé d’arrêter par crainte de conditionnement.

3-4 mois : Le regard est fréquemment associé à l’explosion sonore. Le signal verbal fait partie des séquences d’appel ou des premiers « a-reu ». Dès qu’il obtient une réponse de l’adulte, il lui associe des signaux d’appel plus complexes.

4 mois : Phase du « bel canto » donné en alternance avec des décharges motrices. L’enfant étant seul, les vocalises se déroulent comme des litanies, vécues par l’adulte comme des monologues interminables. Le bel canto est pure expression d’un plaisir : le plaisir du fonctionnement.

2 – Que se racontent la mère et l’enfant

– De la naissance à l’âge de 3-4 mois : du monologue à l’interaction

L’adulte surestime les capacités de dialogue du nourrisson de moins d’un mois, il lui parle comme s’il comprenait, il plaque des intentions sur les émissions du bébé…et heureusement car au cours des premiers mois de sa vie, le nourrisson et sa mère se construisent progressivement, dans un jeu de miroir mutuel et une vie fantasmatique de plus en plus riche. Vers 3-4 mois, le nourrisson ne fait pratiquement que regarder. Petit à petit, les mouvements et les expressions spontanées du nourrisson se mettent peu à peu au service des activités expressionnelles. D’une première phase de monologue seul à seul on passe à une phase de dialogue véritable où chaque partenaire modifie son action en réponse au « feed-back » provenant de l’autre.

La synchronisation de l’activité de la mère sur son enfant, son projet par rapport à lui, vont permettre la naissance du dialogue au travers divers types d’échanges : le contact peau à peau, l’oralité, les cris et pleurs, le regard, le sourire, les vocalises, le dialogue tonico-postural (ex : tourner la tête pour refuser de manger).

Avant 6 mois, le bébé peut paraître passif mais il déploie une activité énorme de vigilance et d’attention à l’égard de l’adulte qui le manipule. L’adulte, le croyant passif, répond assez peu à ses signaux.

–  À 6-7 mois : autolocomotion et postures, un arsenal de moyens de communication qui désempare l’adulte

L’adulte continue à s’adresser à l’enfant sur un mode simple, essentiellement verbal, mais l’enfant utilise d’autres types de signaux : la manipulation des objets dont il fait un jeu, les postures, le déplacement, qui vont en quelque sorte signifier à l’adulte quelle doit être sa réponse.

A partir de l’âge de 6 mois, bébé se déplace tout seul. La faculté de choisir son partenaire, de rompre une interaction qui ne lui plaît pas représente un stade capital. Les déclencheurs du déplacement : s’approprier un jouet, éloigner un jouet d’un autre, suivre quelqu’un, jeu de poursuite, s’éloigner pour préserver son bien.

L’adulte ne sait pas quoi répondre à cette nouvelle panoplie de moyens et met plusieurs mois à utiliser dans sa communication les nouveaux signaux proposés par l’enfant, en jouant lors de l’habillage ou en introduisant des objets pour le distraire

–  Apprentissage de l’alternance entre 9 et 12 mois, la communication se rééquilibre

L’enfant commence à être capable d’anticiper la réponse du partenaire et de faire la différence entre animé et inanimé.

Ce sont les jeux de « coucou », les vocalises en réponse à l’adulte.

L’adulte, lui, parvient par exemple à habiller l’enfant tout en tolérant certaines de se prouesses motrices et en utilisant les découvertes de l’enfant pour accomplir leur tâche sans trop de heurts. C’est parfois difficile car les enfants tolèrent de plus en plus mal cette situation contraignante.

3 – « la bonne mère », une idée reçue à combattre, un hommage à Irène Lézine.

–       A la naissance, la rencontre mère-enfant n’est pas évidente d’emblée, elle passe par des tâtonnement et des hésitations, ce qui est normal.

–       Il existe, après l’accouchement, un sentiment de flou, de vide ou d’indifférence, ce qui ne signifie pas automatiquement dépression post-partum.

–       Les mères sont sensibles à l’odeur de leur enfant (et inversement), mais cette reconnaissance olfactive ne justifie pas pour autant l’octroi d’un label supérieur de compétence maternelle aux « mères renifleuses ».

–       Il est aberrant de qualifier systématiquement le jouet favori d’un enfant « d’objet transitionnel », notion psychanalytique et seul un psychanalyste pourrait le confirmer.

Au moment où l’on prône l’usage des porte-bébés (héritage occidental du maternage traditionnel indigène), certains disent qu’il ne faut surtout pas porter son bébé contre soi mais à distance pour favoriser son autonomie….

Et maintenant, un petit jeu

parler bébé

parler bébé

Pendant toute la semaine, essayez de communiquer avec tous les enfants de moins de deux ans que vous rencontrez, dans la rue, dans les transports, chez vous. Soyez à l’écoute et découvrez la richesse de l’interaction qui peut s’engager. Vous pouvez utiliser la parole, les mimiques, les gestes, les onomatopées, les objets. l’important est de faire réagir le bébé et de comprendre ce qu’il a voulu vous exprimer, quelle couleur il préfère, par exemple.

2 comments for “Puériculture, bébé nécessite votre attention

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