1862 : une année importante pour les travailleurs: La fondation par Lassalle de l’Association Internationale des Travailleurs et la grève des ouvriers de livre qui ouvre la porte à la loi de 1864: la grève n’est plus considérée comme un délit.
L’AIT
« C’est avec un vif intérêt que nous lisons dans plusieurs journaux anglais le compte rendu d’un meeting d’ouvriers qui s’est tenu à Londres il y a peu de jours. »
En France, il n’y a qu’un seul article, dans le journal Le Temps, pour faire mention de la naissance de l’Association Internationale des Travailleurs : « cet enfant venu au monde en France est mis en nourrice à Londres. » Cet enfant né de la conscience « que l’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes, doit aussi être fruit des luttes des peuples pour leur indépendance (Italie, Pologne, etc) ».
« L’Association est constituée pour procurer un point central de communication et de coopération entre les ouvriers des différents pays aspirant aux mêmes buts : le concours mutuel, le progrès et le complet affranchissement de la classe ouvrière. »« Marx, resté à l’écart des préparatifs, va prendre une part décisive à la rédaction des statuts et de l’Adresse inaugurale. L’AIT va démontrer sa capacité de répondre à de multiples attentes en s’implantant en France, en Belgique, en Suisse et en Allemagne, puis en Italie et en Espagne. Sa puissance surestimée, ses divisions (Bakounine et Marx), la nécessité pour le mouvement socialiste de se développer dans des cadres nationaux conduiront à sa disparition. (1872-76).
3 septembre 1856 : un premier congrès de l’Association Internationale des Travailleurs réunit « la Commune révolutionnaire française et l’International Committee ».
1862 – Le voyage d’une délégation ouvrière à l’Exposition Universelle de Londres est financé par l’Empereur soucieux de séduction sur le plan social. Elle y rencontre des représentants des Trade-Unions et y découvre l’efficacité du droit d’association.
L’émancipation progressive de la classe ouvrière
« L’association, voilà le véritable et le plus efficace moyen d’émancipation progressive et pacifique de la classe ouvrière, nous demandons l’abolition de la loi sur les coalitions. » -Les ouvriers typographes en 1862-
La relative clémence de Napoléon III vis à vis de leur grève marque le premier pas ; puis vient la loi du 25 mai 1864 : la grève n’est plus considérée comme un délit en soi ; elle ne tombe sous le coup de la loi que si elle s’accompagne de violences.
Cette loi, tant attendue, votée à une forte majorité ne fait pas l’unanimité : les partisans d’une plus grande fermeté impériale trouvent que c’est trop ; les libéraux et les républicains, que ce n’est pas assez ! Il faudra attendre 1868 pour que les chambres syndicales ouvrières soient tolérées, et 1884 pour qu’elles soient autorisées par la loi.