Militantisme, quel militant êtes-vous?

Jean Jaurès au Pré Saint Gervais en 1912
Jean Jaurès au Pré Saint Gervais en 1912

Avez-vous encore le cœur à militer pour changer le monde ?

Vous devenez fataliste, voire cynique. Essayez de retrouver votre enthousiasme.

Méditez sur ce que vous aimeriez changer dans le monde et essayez d’y croire au moins pendant une semaine. Certaines luttes ne sont pas restées vaines, même suivies d’effets pervers !

Pour quelle cause iriez-vous manifester ?

Militez pendant toute la semaine pour cette cause, arguments à l’appui  et conviction au ventre.

Au bureau, en famille et pourquoi pas dans la rue, manifestez votre puissance de conviction, proposez des solutions concrètes. Fabriquez un tract que vous diffuserez (sur les pare-brise des voitures par exemple) et une affiche à placer chez les commerçants, sur les murs, sur le panneau d’affichage de votre entreprise,

Vous n’êtes pas forcé de vous attaquer à une tâche impossible sur laquelle vous n’avez aucune prise, l’évolution commence parfois par un changement d’attitude minuscule.

Par exemple, vous pouvez faire le calcul de la consommation d’énergie supplémentaire que représentent les capsules Nespresso par rapport à la même quantité de café en paquet (quantité de déchets supplémentaires à retraiter en particulier) puis faire le calcul du surcoût pour un ménage et battez-vous sur Twitter contre ce gaspillage.

Les formes de militantisme ont bien changé depuis le XIXe siècle et depuis 1968.

Pour quelles causes militeriez-vous aujourd’hui? Vous posez-vous la question de savoir si, en militant pour certaines causes, vous ne risquez pas de blesser ou de priver certains de leurs petits plaisirs bien mérités?

Prenons l’exemple du Nespresso, cité plus haut.

Mes cousins, retraités après des années de dur labeur à la campagne, m’ont rendu de nombreux  services. Ils m’invitent souvent. Et à chaque fois, au moment du café, j’ai eu droit au rituel du Nespresso : ma cousine apporte une boîte dans laquelles les différents cafés possibles sont présentés avec un luxe de pacotille, elle pose sur la table un autre présentoir, sorte de tour comportant plusieurs colonnes dans laquelles les petites dosettes colorées sont empilées et descendent à la demande. A chaque fois, il faut s’émerveiller, commenter la diversité formidable, exprimer ses goûts et son choix. Chacun choisit sa dosette et en un clin d’œil les cafés arrivent. A nouveau émerveillement, dégustation. Tout le monde est très content.

Je ne me vois vraiment pas leur détailler les économies d’énergie qu’ils feraient en utilisant une cafetière normale, ni leur dire « vous pouvez vous la mettre au cul et George Clooney avec !!». Ce serait militant,  mais cela me fâcherait sans doute gravement avec des gens charmants.

Quel militant êtes-vous?

Faites ce test, conçu par Philippe Roussel, psychologue.

En groupe (famille, amis…) lorsqu’une discussion politique commence à s’animer:

Vous allez titiller et contredire celui ou celle qui semble d’un avis le plus opposé au vôtre

Militant de base. Vous êtes capable de vous engager très sérieusement pour quelque chose, sur la base de vos principes. L’action collective, avec toute la résolution et l’obstination nécessaire, ne vous fait pas peur et vous semble au contraire la meilleure façon de remédier, tôt ou tard, aux diverses inégalités et injustices qui provoquent votre indignation. Dans le domaine des idées et des opinions, vous n’aimez pas les emballements passionnés et sans suite, les idées vagues, les individus qui se mettent en avant. Vous préférez le concret, l’action méthodique, les résultats tangibles. La tendance actuelle, liée au désenchantement idéologique, pousse plutôt à se mobiliser ponctuellement selon l’aspiration du moment, mais ce n’est pas votre idéal : lorsque vous aurez trouvé (si ce n’est pas déjà le cas !) le parti ou l’organisation qui vous convient, vous lui serez fidèle, car pour atteindre l’efficacité vous êtes prêt à renoncer à la petite part individualiste qui reste en vous. L’action en groupe organisé vous rassure, comme si c’était une façon de certifier la vérité que vous recherchez.

Vous vous abstenez d’exprimer vos opinions intimes et vous contentez des phrases dominantes

Idéaliste naïf. L’ennui et la monotonie ne sont pas votre tasse de thé. Vous voudriez vraiment que ça bouge ; il vous est pourtant arrivé déjà de vous emballer pour quelque chose et d’être déçu par la suite, mais cela n’entame pas votre fougue intérieure. La chute des grandes idéologies et la période de transition que nous vivons sont propices aux actions ponctuelles spectaculaires et cela vous convient mieux qu’une affiliation docile et bureaucratique dans la longue durée. Vous préférez les coups d’éclats au coup d’état .. mais vous avez aussi conscience des risques encourus par des excès minoritaires ou solitaires (vous vous efforcez de brider ce qui, dans votre expression, a une fâcheuse tendance à déborder); vous aimeriez que le lyrisme et la subjectivité (de type artiste) prennent plus de place dans les échanges et la communication. Si vous vous engagez, ce n’est pas pour une petite cause ou un petit intérêt personnel : en vous, le coeur prime souvent la raison.

Vous dites ce que vous pensez, que cela plaise ou non

Anarchiste de droite?. Votre penchant pour les réponses-pirouettes reflète plus sérieusement une position d’individualiste sur la défensive, Vous avez le sens de l’humour, c’est indéniable. Votre grande méfiance envers les groupes et les organisations va bien au-delà du désenchantement actuel vis-à-vis des idéologies qui ont structuré les conflits pendant plusieurs décennies. Cette période de transition n’est pas pour vous déplaire : vous aimez tant penser de façon autonome. Il est difficile d’avoir de la suite dans les idées, et vous êtes par conséquent obligé d’assumer un certain nombre de contradictions… Dans une fable, Schopenhauer décrit les rapports entre les membres d’une colonie de porc-épics, partis en migration vers le pôle Nord : le froid les incite à se rapprocher les uns des autres, mais les piquants de chacun les font se repousser aussitôt. Cela vous ressemble, non ? Difficile de trouver la bonne distance, difficile d’agir de concert : pourquoi ne pas profiter des nouvelles formes d’agit’prop (internet, actions spectaculaires..) pour sortir de votre bulle et renouer ponctuellement avec votre envie d’exprimer vos ressentiments ?

Vous allez poliment dans le sens des personnes que vous ne voulez surtout pas contrarier

Humaniste de gauche. Quelqu’un de très sociable : voilà l’image que vous aimez donner de vous. Dans votre façon de voir, l’engagement ne s’envisage pas sous un angle abstrait, avec des grands mots creux, mais concrètement avec des personnes qui agissent ensemble et pour les autres. Cet altruisme et cette sensibilité par empathie vous amènent quelquefois à ressentir trop vivement les choses (sentiment d’indignation très vif) ou à donner plus que votre part (de temps, d’énergie), mais vous êtes heureusement peu comptable de ces désagréments ; vous passez à l’étape suivante et il vous arrive de ressentir une sorte de grande satisfaction intérieure à la pensée de vous rendre utile. Vos colères ne sont que des feux de paille et vous n’avez pas de penchant pour le désordre ou le désespoir. Persuadé que le pire n’est jamais sûr, vous avez décidé de maintenir votre confiance en vos semblables. Voire plus si affinités.

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