Comment se remettre de ses parents?

dévorer ses enfants

Ugolin et ses fils – J.B. Carpeaux (Musée d’Orsay)

Certes seize questions, c’est bien peu pour vous aider à faire le point sur vos relations avec vos parents. Peut-être avez-vous perdu l’un de vos parents ou les deux, mais vous vous souvenez…très fort!

Peut-être vos relations avec chacun de vos parents sont-elles très différentes, surtout s’ils sont séparés, mais au delà de la distinction « papa-maman », les parents restent une entité.

J’ai passé trois ans à écrire un livre sur les relations mère-fille, sur l’impuissance de l’amour devant une vie qui s’en ce qui m’a amené à mettre à jour les reproches, les regrets, les malentendus, les cicatrices des blessures passées gravées en négatif dans le noir des mots, à essayer de comprendre pourquoi je n’existais pas d’avoir trop existé pour mes parents. À l’approche le ma mort de ma mère, j’ai essayé de lui pardonner de m’avoir surprotégée et enfermée dans mon enfance. Ces Dialogues de sourds ont suivi Exécuté à Blanc, que j’ai mais aussi trois ans à écrire: histoire du fils qui se brûle les ailes à essayer d’exister en tant que héros comme son père alors qu’il n’existait pas pour lui.

N’hésitez pas à plonger dans ce sujet « chaud », difficile à dépassionner pour comprendre comment vous vous « remettez de vos parents », comment vous avez géré ou gérez votre convalescence, comment vous avez réussi (ou pas) à ne pas vous faire dévorer.

Voici toutes les questions que vous pouvez vous poser sur vos parents et sur vos relations avec eux:

Vous voyez vos parents

jamais, vous êtes brouillés – pour les rendez-vous rituels minimum – séparément pour semer la zizanie – le moins possible…si vous pouvez éviter – vous les appelez régulièrement pour le plaisir de les voir.

Vos parents vieillissent et (ou) des maladies s’installent:

vous essayez de refiler le soin de s’en occuper aux autres membres de la famille – vive les maisons de retraite…vous leur rendrez des visites régulières – vous les prenez chez vous – vous refusez de les voir dans cet état – vous sacrifiez votre vie pour vous en occuper chez eux, c’est à votre tour

Lorsque vous parlez de votre mère…

c’est le moins possible – c’est pour la plaindre – c’est avec rancœur, tout est de sa faute – vous en avez honte – c’est en termes admiratifs

Lorsque vous parlez de votre père…

c’est le moins possible – c’est avec respect et crainte – c’est avec rancœur, tout est de sa faute – c’est un raté – c’est en termes admiratifs

Les amis de vos parents, dans l’ensemble…

vous exaspèrent – vous sont indifférents – vous trouvez qu’ils leur consacrent trop de temps et pas assez à vous – ils vous les cachent bien – vous les aimez bien

Vous aimeriez que vos parents soient:

plus riches – plus intelligents – plus drôles et moins coincés – plus distingués et élégants – plus jeunes

Vous regrettez qu’ils ne vous aient pas apporté:

la permission de tout faire – des discussions intéressantes – les sanctions méritées – la belle vie – l’affection

Qu’aimeriez-vous que vos parents disent de vous?

que vous êtes un voyou – que vous êtes intelligent(e – que vous êtes beau (belle – que vous ne leur ressemblez pas – que vous réussirez dans la vie

Lorsque vos parents vous critiquent violemment…

vous claquez la porte – vous raisonnez – vous répondez aussi violemment – vous vous vous moquez d’eux – vous pleurez

Si l’un de vos parents vous appelle à l’aide:

vous l’envoyez chier – vous prenez les choses en main parce que vous leur devez bien – vous dites que vous verrez quand vous aurez le temps – vous bottez en touche en lui conseillant un autre recours – vous accourez et vous vous mettez en quatre pour l’aider

Quel est le principal défaut que vous reprochez à votre mère?

la curiosité – la soumission – le souhait de tout régenter – la bêtise – le manque de tendresse

Quel est le principal défaut que vous reprochez à votre père?

l’injustice – la sévérité – le souhait de tout régenter – la violence – le manque d’affection

Quand vous voyez les parents des autres  vous pensez que:

vous n’avez vraiment pas eu de pot – ils sont tous pareils – vous avez envie de secouer les vôtres – la présence des parents infantilise – vous l’avez échappé belle

Si tout était à refaire :

je reprendrais surtout pas ceux-là – bof, ceux –là ou d’autres…  – j’essaierais bien un couple homo (deux mères !) – je préfèrerais ne pas en avoir du tout – sans hésiter, je reprendrais les mêmes !

Inopinément, vos parents vous passent par la tête…

c’est lancinant – ce n’est pas un problème – vous pensez qu’eux ne pensent pas à vous – inopinément ? c’est très rare – cela me réconforte

Vous découvrez que vos parents vous ont caché un secret capital:

vous ne voulez plus les revoir : ils ont trompé votre confiance

Agressivité et hostilité. Certes, les questions précédentes et cette dernière question, suivies de réponses pré-formulées, dont certaines vous ont agacées, donnent une image incomplète de vos relations avec vos parents ! Mais…votre histoire familiale justifie-t-elle toute l’agressivité que vous avez choisi d’exprimer ? Une hostilité si répétitive, si bloquée ? Inutile de vous servir maintenant un discours pacificateur, expliquant qu’avec l’âge on se calme. Vous ne voyez aucune raison de décolérer… et si cela vous permet de vous épanouir, tant mieux ; mais si votre colère sans relâche entretient du même coup une souffrance en vous, elle aussi sans relâche, alors vous gagneriez à changer, fût-ce un peu, de point de vue. Quand vous avez lu et exclu des réponses conciliantes qui ne vous convenaient pas, il vous a traversé l’esprit que c’était là comme des perches tendues… mais que vous ne voulez pas saisir. Vous avez un compte à régler, indéfiniment, obstinément. En psychologie, pour décrire les moyens dont nous disposons lors de conflits angoissants à l’intérieur de notre pensée (concernant l’irruption de nos pulsions ou des éléments perturbants de l’environnement) on distingue plusieurs mécanismes de défense contre l’irruption de cette angoisse: le refoulement, le déni, le déplacement, la somatisation…. A travers vos réponses, le mécanisme qui semble jouer un rôle prévalent, c’est la Projection : Cela consiste principalement à attribuer à l’autre, en face de vous, de mauvaises intentions à votre égard. Utilisé dans d’autres circonstances à bon escient, ce dispositif vous a permis de vous méfier, et de ne pas vous faire avoir. Il vous joue des tours quand il vous enferme dans des convictions inébranlables, ce qui est le cas sur ce sujet très sensible… Bon gré, mal gré, vous serez toujours l’enfant de vos parents ; certains se tapent la tête contre le mur de cette évidence, sans prendre le temps de passer par le côté. Connaissez-vous l’un de ces jeux avec bouts de ficelle et morceaux de bois imbriqués, des casse-tête qui se résolvent en fait par un contournement de la difficulté la plus apparente ? Vous n’aimez pas ? Choisissez : qu’est-ce ce qui vous définirait le mieux, à ce moment de votre vie ? Est-ce fragment de réalité ancienne, soigneusement gardé dans le coffre-fort de votre mémoire une fois pour toutes ? N’est-ce pas plutôt ce film en cours de tournage et de montage, ce feuilleton, ces bandes d’actualités au jour le jour, qui racontent votre errance interne vis-à-vis de ce passé… mythique. Elizabeth Tessier, qui rédige chaque semaine votre horoscope à votre intention dans TV Magazine, que vous le lisiez ou non, vous l’a déjà bien dit elle aussi plusieurs fois : « Natifs du premier au troisième décan, l’influence de Pluton devrait vous inciter à tourner sept fois votre langue dans votre bouche avant usage. » Quand vous résoudrez-vous à écouter ce poncif, qui n’est que du bon sens élémentaire ?

vous n’avez plus confiance et vous vous en tenez au strict minimum de relations

Distance (plus ou moins) bien ajustée. Les quelques moments que vous venez de passer à hésiter devant certaines réponses, suspendu un instant à des évocations personnelles, à des souvenirs, sont la partie la plus intéressante de ce que le questionnaire peut vous apporter ! Quand vous avez lu et immédiatement exclu les réponses qui ne vous convenaient pas il vous a traversé l’esprit que c’étaient là des situations vraiment très différentes de la vôtre : par comparaison avec d’autres, vous ne voulez pas dramatiser. Vis-à-vis du problème que vous posent vos parents vous avez déjà pris de la distance. Beaucoup. Vous n’êtes pas satisfaits pour autant de cet éloignement relatif : les petits reproches que vous leur faites encore soulignent à quel point vous en êtes toujours … proches. Il vous a fallu du temps pour agir envers en eux en adulte, c’est-à-dire pour devenir capable de repenser à votre enfance avec moins d’affects et de plus en plus d’objectivité. Votre situation par rapport à vos parents n’est rien d’autre que l’histoire de l’évolution de cette réflexion et de cette reconnaissance. Vous avez de bonnes raisons de penser que vous vous en sortez plutôt bien. En psychologie, pour décrire les moyens dont nous disposons lors de conflits angoissants à l’intérieur de notre pensée (concernant l’irruption de nos pulsions ou des éléments perturbants de l’environnement) on distingue plusieurs mécanismes de défense contre la montée de cette angoisse: par exemple le refoulement, le déni, le déplacement, la somatisation… A travers vos réponses, les mécanismes qui semblent jouer un rôle prévalent sont l‘idéalisation et la ritualisation : le premier mécanisme transforme la frustration d’une relation fusionnelle en plaisir de la nostalgie et admiration ; la ritualisation complète votre stratégie en posant des repères stables et rassurants. Surtout rassurants. Dans le problème de vos relations avec vos parents, de la bonne distance à trouver et à respecter, le dispositif qui illustre le mieux votre position c’est le bon vieux pont-levis de château-fort : vous êtes prêt à laisser passer, à rester ouvert mais vous voulez aussi rester maître ce cette décision et pouvoir refuser une éventuelle intrusion hostile ou invasion. Elizabeth Tessier, qui rédige chaque semaine votre horoscope à votre intention dans TV Magazine, que vous le lisiez ou non, vous l’a déjà bien dit elle aussi : « Natifs du premier au troisième décan, l’influence de Pluton devrait vous inciter à remuer sept fois votre langue dans votre bouche avant usage. » Quand vous résoudrez-vous à nous écouter (vos parents, l’astrologue et le psychologue

vous piquez une grosse colère et leur dites tout ce que vous avez sur le cœur

Du mal à sortir de la dépendance. Votre méfiance par rapport à un questionnaire de ce genre ne vous a pas permis de répondre de façon vraiment détendue : certaines blessures narcissiques sont encore vives et vous avez du mal à admettre qu’on puisse plaisanter sur un tel sujet ; car les choses n’ont pas été faciles pour vous et ne le sont toujours pas. Des hauts et des bas, des aller-retour, beaucoup d‘hésitations et de revirements, à chaque fois parfaitement justifiés, bien sûr ! Une parole de trop de leur part, un oubli envers vous, vous réagissez vite et fort ! Quand vous avez lu et immédiatement exclu les réponses qui ne vous convenaient pas, il vous a traversé l’esprit que c’était là des situations vraiment très différentes de la vôtre : par comparaison avec d’autres, vous ressentez alors tout le poids d’un statut de dépendance (affective) dont vous n’arrivez pas à sortir. Dans le problème de vos relations avec vos parents, de la bonne distance à trouver et à maintenir, vous en êtes resté à la construction d’un château de sable, face à la marée montante : vous savez très bien que la mer ne va pas s’arrêter devant vos frêles murailles, mais quel plaisir de rejouer à ce jeu…. En psychologie, pour décrire les moyens dont nous disposons lors de conflits angoissants à l’intérieur de notre pensée (concernant l’irruption de nos pulsions ou des éléments perturbants de l’environnement) on distingue plusieurs mécanismes de défense contre l’irruption de cette angoisse: par exemple le refoulement, le déni, le déplacement, la somatisation… A travers vos réponses, les mécanismes qui semblent jouer un rôle prévalent sont la régression et le retournement contre soi : tout un programme que vous ne connaissez que trop bien ! pour aller de l’avant et commencer à vous faire moins mal sur le sujet, il faudrait peut-être commencer par plus de prudence verbale : les paroles blessantes, vous savez les leur reprocher, mais les vôtres, pourrez-vous toujours les justifier ? Elizabeth Tessier, qui rédige chaque semaine votre horoscope à votre intention dans TV Magazine, que vous le lisiez ou non, vous l’a déjà bien dit elle aussi : « Natifs du premier au troisième décan, l’influence de Pluton devrait vous inciter à remuer sept fois votre langue dans votre bouche avant usage. » Quand vous résoudrez-vous à écouter ce poncif, qui n’est que du bon sens élémentaire ?

vous leur demandez des explications

Fuir l’attachement. En se fondant sur des expériences comme la vôtre on pourrait dire que la vie se partage en trois grandes périodes : Enfance, Adolescence et Convalescence : de n’être plus un enfant, d’avoir été un adolescent, il reste à l’adulte… d’arriver à s’en remettre. Enfance et adolescence doivent cicatriser ; la vitesse de cicatrisation et le fait qu’il reste ou non des traces visibles, n’ont rien à voir avec la profondeur des blessures réelles initiales : on nage en plein imaginaire. Dans le problème de vos relations avec vos parents, de la bonne distance à trouver et à maintenir, vous avez choisi des options radicales ! certains font du sur-place, se prennent les pieds dans des répétitions sans fin : quand vous avez lu et immédiatement exclu les réponses qui ne vous convenaient pas, il vous a traversé l’esprit qu’il existe des situations de dépendance vraiment à l’opposé de la vôtre. Vous avez pris le large et vous maintenez que la meilleure distance c’est tout simplement la plus grande : cela ressemble fort à une fuite… Pour fuir un attachement ressenti comme dangereux, vous avez préféré d’autres dépendances, au risque que certaines deviennent des addictions…. En psychologie, pour décrire les moyens dont nous disposons lors de conflits angoissants à l’intérieur de notre pensée (concernant l’irruption de nos pulsions ou des éléments perturbants de l’environnement) on distingue plusieurs mécanismes de défense contre la montée de cette angoisse: par exemple le refoulement, le déni, l’introjection, la somatisation… Sans jouer sur les mots, on peut dire que les mécanismes qui prévalent dans vos réponses, ce sont le déplacement et l’évitement : au sens de l’éloignement, mais aussi du report sur un autre point de fixation . Se remettre de son enfance, si vous en acceptez l’idée, consisterait pourtant à avoir le courage de s’y remettre, c’est-à-dire pouvoir affronter la possibilité du conflit de manière dépassionnée. Faire étape dans cette crique, sans l’éviter à tout prix (le prix à payer dans les autres ports, ne le méconnaissez-vous pas ?) ne présente plus maintenant de vrai danger : ni votre mère, ni personne ne va vous dévorer. Elizabeth Tessier, qui rédige chaque semaine votre horoscope à votre intention dans TV Magazine, que vous le lisiez ou non, vous a déjà bien prévenu elle aussi : « Natifs du premier au troisième décan, l’influence de Pluton devrait vous inciter à remuer sept fois votre langue dans votre bouche avant usage. » Quand vous résoudrez-vous à nous écouter? (vos parents, l’astrologue et le psychologue) ?

vous ne dites rien et vous pleurez en cachette

Positiver et sublimer. Merci d’avoir répondu, malgré vos réticences…Sceptique sur ce que l’on peut tirer de ce genre de questionnaire, vous avez été surpris par la virulence de certaines réponses proposées : quand vous avez lu et immédiatement exclu celles qui ne vous convenaient pas, il vous a traversé l’esprit qu’il existe des situations de dépendance et des réactions passionnées à l’opposé de votre façon de voir et d’agir envers vos parents. Enfance, Adolescence et Convalescence : de n’être plus un enfant, d’avoir été un adolescent, il ne reste plus à l’adulte… qu’à s’en remettre. Ce que vous avez fait. Enfance et adolescence doivent cicatriser ; la vitesse de cicatrisation et le fait qu’il reste ou non des traces visibles, n’ont rien à voir avec la profondeur des blessures initiales: on nage en plein imaginaire. Dans le problème de vos relations avec vos parents, de la bonne distance à trouver et à maintenir, vous en êtes arrivés à un compromis satisfaisant, sans amnésie ni obsession. En psychologie, pour décrire les moyens dont nous disposons lors de conflits angoissants à l’intérieur de notre pensée (concernant l’irruption de nos pulsions ou des éléments perturbants de l’environnement) on distingue plusieurs mécanismes de défense contre l’irruption de cette angoisse: par exemple le refoulement, le déni, le déplacement, la somatisation… A travers vos réponses, les mécanismes qui semblent jouer un rôle prévalent sont l’identification et la sublimation. De manière très positive, vous avez donc réussi à intégrer les données de la filiation et de l’éducation: vous avez reçu assez de confiance pour en donner en échange. Ce qui aurait pu donner lieu à ressentiment, vous l’avez minimisé, métabolisé, transformé en élément constructif. Bravo. Pour autant, cela ne vous permet pas de venir en aide facilement auprès de ceux qui s’embourbent… Elizabeth Tessier, qui rédige chaque semaine votre horoscope à votre intention dans TV Magazine, que vous le lisiez ou non, vous a déjà prévenu elle aussi : « Natifs du premier au troisième décan, l’influence de Pluton devrait vous inciter à remuer sept fois votre langue dans votre bouche avant usage. » Vos parents, l’astrologue, le psychologue et vous, nous sommes tous d’accord, n’est-ce pas ?

1 comment for “Comment se remettre de ses parents?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.