Désobéissance, bonne pomme ou non?

désobéissance

dire non

Le courage de dire non

Imaginez-vous que vous êtes  élève de seconde en lycée. Le professeur d’histoire-géographie se moque régulièrement des élèves. Quand ils se trompent en répondant à une question, le prof ironise sur eux devant toute la classe. Certains rigolent.

Vous vous demandez si c’est bien correct. Auriez-vous le courage de dire non et de vous opposer à l’injustice et à la violence? Après avoir pris connaissance des deux exemples de désobéissance vous pourrez faire un test conçu dans le cadre de la rénovation du mémorial de Caen.

Quelques exemples de désobéissance

Désobéissance civile en Pologne en novembre 1939.

A l’exception des écoles primaires et de certains centres d’apprentissage technique, toutes les écoles et tous les établissements scolaires furent supprimés. Les institutions scientifiques, la radio, les théâtres furent fermés. Dans ce contexte d’agression généralisée contre la culture d’un peuple, la résistance polonaise se donna pour tâche de sauver ce qui pouvait l’être. Des cours clandestins furent organisés à une vaste échelle. Un « ministère » de l’Éducation fut créé dans le cadre de l’État clandestin et les enseignants furent payés grâce à des fonds reçus du gouvernement en exil. 70 % des lycéens de l’époque ont été scolarisés de cette façon. Au total, près de 100 000 élèves, écoliers, lycéens, étudiants, suivirent des cours clandestins pendant la guerre. Ni les tracts, ni les attentats, ni les sabotages n’ont été aussi féconds que cette dernière manifestation de la conscience nationale. Elle a sauvé en effet la société d’une catastrophe au moins égale à la destruction de Varsovie : la perte de cinq classes de bacheliers, ingénieurs, architectes, médecins, professeurs. D’après Jacques Sémelin, Sans armes face à Hitler, Editions Payot.

Une stagiaire a dû désobéir à la « loi du silence » pour que la situation se débloque.

« Des stagiaires pour la plupart qui, de peur des représailles, ne vont pas oser dénoncer les dérapages de leur supérieur. Ainsi, l’une après l’autre, elles vont subir les mains baladeuses, les bisous volés et les avances de cet homme tout-puissant brandissant, à chaque fois qu’il sera repoussé, la menace du licenciement. Des pratiques habituelles qui prendront fin l’été 98, quand l’une des victimes franchit le pas et dénonce les harcèlements dont elle a fait l’objet. D’autres vont lui emboîter le pas et l’une d’elle ira jusqu’à reconnaître qu’elle a été violée à plusieurs reprises. »

« Un directeur trop zélé et un couple dans le box », L’Indépendant du 13 mars 2000, Jean-Michel Salvador.

Bonne pomme…jusqu’où?

Comment réagissez-vous à la situation décrite plus haut : le professeur de seconde qui se moque des élèves en difficulté?

vous ne dites rien parce que vous ne voulez pas être collé(e)

Soumission par peur des représailles. A court terme, cela semble permettre d’éviter le conflit mais si cette attitude devient habituelle et systématique, des conséquences encore plus désagréables peuvent surgir très vite. Humilier les élèves devant la classe est une erreur grave, même si elle est répandue. Celui qui est victime perçoit cette humiliation comme une violence. Peut-on rester complice ? Il existe beaucoup d’adultes (professeurs, éducateurs, parents) qui pensent que : « Non, l’enseignant n’a pas le droit d’humilier les élèves. » La violence et l’injustice, cela peut provoquer des problèmes personnels ! La soumission signifie étymologiquement « se mettre dessous », généralement parce que l’on se croit le plus faible. C’est une attitude passive qui permet à quelqu’un ou à un système de nous contrôler avec ou sans violence apparente. Quand le soumis se révolte et cherche à renverser le rapport de force en exprimant sa colère, avec violence éventuellement, il peut désobéir et même essayer de se venger. L’obéissance signifie comprendre en profondeur. Elle suppose l’adhésion libre à un projet ou à un système de valeurs qui ont du sens pour nous. Elle suppose la capacité de désobéissance si nous n’adhérons plus à ce que l’on nous demande. Nous assumons alors les risques de cette attitude, notamment les sanctions en cas de transgression d’une loi. Cette dernière attitude peut être vue comme celle d’un citoyen responsable.

vous ne dites rien parce que vous seriez incompris(e)

Soumission par fatalisme. A court terme, cela semble permettre d’éviter le conflit mais si cette attitude devient habituelle et systématique, des conséquences encore plus désagréables peuvent surgir très vite. Humilier les élèves devant la classe est une erreur grave, même si elle est répandue. Celui qui est victime perçoit cette humiliation comme une violence. Peut-on rester complice ? Il existe beaucoup d’adultes (professeurs, éducateurs, parents) qui pensent que : « Non, l’enseignant n’a pas le droit d’humilier les élèves. » La violence et l’injustice, cela peut provoquer des problèmes personnels ! La soumission signifie étymologiquement « se mettre dessous », généralement parce que l’on se croit le plus faible. C’est une attitude passive qui permet à quelqu’un ou à un système de nous contrôler avec ou sans violence apparente. Quand le soumis se révolte et cherche à renverser le rapport de force en exprimant sa colère, avec violence éventuellement, il peut désobéir et même essayer de se venger. L’obéissance signifie comprendre en profondeur. Elle suppose l’adhésion libre à un projet ou à un système de valeurs qui ont du sens pour nous. Elle suppose la capacité de désobéissance si nous n’adhérons plus à ce que l’on nous demande. Nous assumons alors les risques de cette attitude, notamment les sanctions en cas de transgression d’une loi. Cette dernière attitude peut être vue comme celle d’un citoyen responsable.

vous ne dites rien puisque ça ne tombe pas sur vous, vous rigolez même

Fuite. Humilier des élèves devant la classe est une erreur grave, même si elle est répandue. Il est probable que celui qui en est victime perçoit cette humiliation comme une violence. Peut-on rester complice ? On peut rire autrement qu’en se moquant de quelqu’un.
1. Cela peut t’arriver à vous aussi.
2. Attention ! La violence et l’injustice, cela peut provoquer des problèmes personnels !
Vous avez choisi une attitude d’évitement. Quand nous avons affaire à plus fort que nous, c’est souvent ce que nous faisons. Fuir ou éviter les problèmes sont souvent la meilleure solution dans un premier temps.

vous protestez contre cette injustice

Désobéissance ouverte
1. C’est grâce à des comportements comme le votre que l’ambiance peut s’améliorer dans les établissements scolaires. C’est une attitude responsable.
2. Grâce à cette attitude (savoir dire non), on met en échec la « loi du silence » qui règne dans certains établissements vis-à-vis du racket ou d’autres violences, qu’elles viennent des jeunes ou des adultes.
3.Vous allez prendre encore plus confiance en vous.
4. Vos copains doivent vous apprécier. Bon courage.
Vous avez choisi une attitude de désobéissance. C’est une manière efficace de s’opposer à la violence. Vous avez le courage de dire non ! C’est une grande qualité. Il est important de pouvoir conserver une capacité d’indignation notamment pour s’opposer à l’injustice et à l’arbitraire. De plus vous restez calme. Cette attitude est le signe d’une confiance en vous précieuse pour votre équilibre personnel et pour la qualité de vos relations avec votre entourage. Et si l’on vous demandait la différence entre soumission et obéissance ?

vous protestez et interpellez le prof violemment

Révolte.
1. Cette qualité (savoir dire non) a un revers quand elle est accompagnée de colère. Dans l’énervement et l’émotion, chacun peut être amené à se laisser emporter et à répondre à la violence par la violence dans un cycle qui n’en finit pas.
2. Votre colère peut vous mettre en difficulté. Elle sera sans doute ressentie comme une agression et peut entraîner des conséquences désagréables.
Vous avez choisi une attitude de révolte. Vous avez le courage de dire non ! C’est une grande qualité. Il est important de pouvoir conserver une capacité d’indignation notamment pour s’opposer à l’injustice et à l’arbitraire. En haussant le ton vous manifestez votre colère avec éclat. Il existe d’autres manières de ne pas se soumettre : autour de la notion de désobéissance qui ressemble à la révolte mais sans agression.

vous allez avec le délégué de classe protester auprès du prof

Désobéissance contrôlée
1. C’est grâce à des comportements comme le votre que l’ambiance peut s’améliorer dans les établissements scolaires. C’est une attitude responsable.
2. Grâce à cette attitude (savoir dire non), on met en échec la « loi du silence » qui règne dans certains établissements vis-à-vis du racket ou d’autres violences, qu’elles viennent des jeunes ou des adultes.
3. Vous allez prendre encore plus confiance en vous.
4. Vos copains doivent vous apprécier.
Bon courage.Vous avez choisi une attitude de désobéissance. C’est une manière efficace de s’opposer à la violence. Vous avez le courage de dire non ! C’est une grande qualité. Il est important de pouvoir conserver une capacité d’indignation notamment pour s’opposer à l’injustice et à l’arbitraire. De plus vous restez calme. Cette attitude est le signe d’une confiance en vous précieuse pour votre équilibre personnel et pour la qualité de vos relations avec votre entourage. Et si l’on vous demandait la différence entre soumission et obéissance?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.