Cours de théâtre: mémoire et mémoires

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Le comédien sur scène utilise trois sortes de mémoire

Les types de mémoires utilisées pour arriver à exprimer une émotion et la faire partager:

la mémoire émotionnelle

pour « faire remonter » une émotion affective déjà vécue. Elle libère l’imagination à condition de l’entraîner (exercices de décontraction, exercices permettant de libérer tout ce qu’on a en soi, sur un texte ou une improvisation. Ce type d’exercices à la Strassberg ne doivent être faits qu’avec un public, en cours.

Improviser demande beaucoup d’imagination, de la rapidité de réaction et de mobilisation de sa mémoire émotionnelle, une faculté d’association libre, une maîtrise du jeu corporel, une parfaite écoute de l’autre: il ne s’agit pas de balancer sa réplique, il s’agit de rebondir sur ce que l’autre fait ou dit.

la mémoire sensorielle

Retrouver des sensations visuelles, auditives, olfactives ou tactiles.

La mémoire cérébrale

Elle très utile pour retenir un texte, encore que certains acteurs ne retiennent un texte qu’après l’avoir articulé.

Le jeu avec l’accessoire, une manière d’amener l’émotion

– On peut se servir d’un objet pour amener un sentiment. Prendre l’objet, arrêter le mouvement, bloquer la respiration, amener le sentiment, puis reprendre le mouvement machinalement, après avoir changé d’axe s’il y a changement d’idée. Pour replacer le sentiment une seconde fois, revenir sur l’objet en faisant une rupture.

1 – Rupture à l’intérieur du sentiment, amour du travail bien fait : on n’en avait pas terminé avec cet objet : sauve le personnage.

2 – On fait la même rupture, mais au lieu de retourner s’occuper de l’objet, on revient vers soi: le personnage n’en n’a rient à faire, ce qui le rend peu sympathique.

– Lorsqu’on joue avec un objet, ne pas s’occuper de la situation, mais du sentiment: le fait de s’intéresser uniquement à l’objet aide le comédien à jouer plus vrai.

– Pour jouer avec un accessoire, il faut pouvoir faire deux choses à la fois: se concentrer sur l’énergie physique que l’on déploie pour jouer avec l’objet, et se concentrer sur le sentiment à faire passer (essayez de traduire l’amour en jonglant!). En général la dépense d’énergie physique empêche la concentration psychique. Il faut donc se servir de l’objet comme médiateur de la concentration (ces boules avec lesquelles vous jonglez sont justement la métaphore du difficile équilibre dynamique de l’amour).

– Tout accessoire qui ne joue pas est inutile. Prendre l’accessoire sur un temps fort, avant un axiome par exemple et dire le texte le plus simplement du monde.

– Le jeu avec accessoire doit être très précis, sinon, le texte devient flou aussi.

– Entraînement : prendre un objet : en égoïste, en égoïste qui s’en fout, comme quelqu’un qui a peur de se tromper, comme si c’était le plus grand des trésors, en voleur, etc.

S’entraîner à jouer comme si on était dans le noir et qu’on tenait une lanterne pour se guider : la coordination des mouvements de la tête, des yeux et du bras qui tient la lanterne sont très difficiles.

Voir aussi: théâtre, une synthèse de dix ans de cours

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