La guerre de 14-18, fin du XIXe siècle

guerre de 14-18

ordre de mobilisation générale

La mobilisation n’est pas la guerre

« La mobilisation n’est pas la guerre », sauf quand tout le monde la souhaite. L’ultimatum que lance la double monarchie austro-hongroise, très émue par l’assassinat du prince héritier François-Ferdinand et de sa femme, ne peut-être accepté par la Serbie. L’Angleterre n’arrive pas à jouer son rôle de médiateur ; c’est la guerre : la guerre de l’Autriche-Hongrie à la Serbie le 28 juillet ; puis la guerre des ultimatums de l’Allemagne à la Russie, de l’Allemagne à la France ; enfin, les mobilisations.

Le 1er août, l’Allemagne et la France mobilisent et l’Allemagne entre en guerre contre la Russie ; le 2 août, la Belgique refuse l’ultimatum allemand ; l’Allemagne envahit la Belgique le 3 août et déclare la guerre à la France le même jour, enfin la Grande-Bretagne déclare la guerre à l’Allemagne le 4 août.

L’Europe est en guerre ; la seule chose qui a joué correctement : ce sont les alliances.

Les nationalistes exultent ; la guerre, ils la veulent depuis longtemps (récupérer l’Alsace et la Lorraine)  et même les pacifistes se rallient à l' »Union sacrée ». « La guerre à la guerre » échoue, l’incendie est partout ; pour certains, la guerre apparaît « fraîche et joyeuse », courte en tous cas.

Elle sera longue et douloureuse : moralement et économiquement.

La guerre de 14-18 marque la vraie fin du XIXe siècle.

Les étapes vers la guerre de 14-18

guerre de 14-18

Entente cordiale

La conférence de Berlin ouverte, le 15 novembre 1884, entérine ou conforte la situation de cohabitation en Afrique par la signature de l’acte général du 26 février 1885. Alors que dès 1884, le Congo français est constitué, le Congrès de Berlin concrétise la fondation de la future Afrique Équatoriale Française confirmant ainsi les acquisitions du grand pionnier Savorgnan de Brazza.Bismarck, soucieux d’éloigner les Français de la « ligne bleue des Vosges », car beaucoup souhaitent la fin du « cauchemar franco-allemand », est conscient aussi que « l’opinion allemande attache actuellement un tel prix à la politique coloniale que la position du gouvernement à l’intérieur du pays dépend essentiellement du succès de cette politique. »
La conférence de Berlin impose la liberté de navigation sur le Niger ; l’Association internationale est reconnue comme puissance indépendante (Congo -Léopold II), le Portugal conserve une étroite bande de terrain.

Les relations franco-allemandes

La IIIe Républiques sera marquée, au début surtout, par l’esprit de revanche. Le prussien haï, apparaît dans les premiers manuels scolaires comme un barbare, un sauvage, sans foi ni loi. L’Alsace Lorraine ne peut être oubliée. L’affaire Schnaebelé, les écarts du boulangisme, l’affaire Dreyfus, échauffent les esprits. Plusieurs alertes en 1873-1875-1887 confirment l’état de fait.
La préoccupation principale de Bismarck, dans sa diplomatie, tend à orienter la France vers les conquêtes coloniales, ce dérivatif, et à l’isoler. Les systèmes d’alliance visent à ce résultat.
La France ne sort de son isolement que grâce aux emprunts russes et le rapprochement franco-russe coïncide avec la dégradation des relations germano-russes et bientôt anglo-allemandes. C’est l’aurore de nouvelles crises qui précipiteront l’Europe dans la Première Guerre mondiale.
Les rivalités politiques, économiques, coloniales se développent. L’agitation nationaliste reprend. Rares sont ceux qui, parmi les hommes politiques ont le courage, tel Jaurès, de s’y opposer clairement.
L’attentat de Sarajevo déclenche le conflit. En un mois, l’Europe s’embrase. Les alliances fonctionnent parfaitement et les pays se déclarent la guerre successivement. Ils connaîtront quatre ans et demi de guerre. 1,4 millions de morts français, 1,7 million de morts allemands et de nombreux mutilés de chaque côté !

8 avril 1904 : une entente cordiale intéressée
Le rapprochement entre la Grande-Bretagne et la France est dicté par les intérêts des deux pays à s’entendre malgré le peu d’engouement de leur opinion publique. Chacun des deux pays cherche à sortir de son isolement diplomatique.
La visite d’Edouard VII à Paris, bien préparée par Paul Cambon, ambassadeur de France à Londres, ne se passe pas trop mal. En juillet le Président Loubet et Delcassé rendent leur visite à Londres. Cela se passe de mieux en mieux. Les négociations s’engagent : cela se passe bien.
Le journal L’Eclair rend compte le 10 avril : « Le traité est bon et il tiendra. Les Anglais ont été longs à en comprendre le nécessité, mais ils ont à leur tête un roi large d’esprit qui a vu de loin poindre les catastrophes où pouvait périr la grandeur britannique et qui a donné à temps le coup de barre qui la pouvait sauver. Ne vous y trompez pas, ce traité est un grand événement ».
L’accord signé le 8 avril 1904 détermine les zones d’influence, zone d’influence coloniale : France, le Maroc ;
Grande Bretagne, Égypte ; partage du Siam ; condominium aux Nouvelles Hébrides ; zones de pêche : abandon par la France de son privilège à Terre-Neuve.

1907, la Triple Entente

Cronstadt, 1891 : le Tsar Alexandre III écoute debout et tête nue la Marseillaise. Les emprunts russes lancés en 1888 se renouvellent chaque année avec succès. La France se rassure : le « rouleau compresseur » russe est de son côté.
L’alliance franco-anglaise est consacrée par l’Entente cordiale en 1904. Enfin l’Angleterre, opposée à la Russie en Asie, se rapproche d’elle en 1907. Les différends coloniaux sont réglés.
C’est la Triple Entente France – Grande Bretagne – Russie qui fait face à la Triplice (ou triple alliance) constituée dès 1882 entre l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie. En août 1914, elles fonctionneront très bien et conduiront à la Première Guerre mondiale.

La guerre au XIXe

« C’est au cours des guerres de la Révolution, et surtout au cours des campagnes de Napoléon que la guerre a atteint le degré d’acuité que nous considérons comme sa loi naturelle. » Ainsi parle le général prussien Clausewitz.
La guerre est devenue l’affaire du peuple. Elle a mis au jour une volonté nouvelle : détruire les forces de l’ennemi au lieu de composer avec lui. Enfin, la défense est apparue comme « la forme de guerre la plus forte ». Jaurès s’en souviendra en écrivant L’Armée nouvelle.
Pourtant, toutes les guerres du XIXe siècle ne se laissent pas ramener au modèle analysé par Clausewitz. D’abord parce que ce siècle est aussi celui des guerres civiles, en particulier des guerres sociales où les amis de l’ordre et de la propriété se mobilisent contre « la canaille ».
La force qui écrase, c’est tantôt la garde nationale, tantôt l’armée. Avec la guerre de Sécession, les États-Unis aussi ont leur guerre civile qui durera quatre ans.
Et la guerre coloniale, celle qu’on déguise en général sous le nom de « pacification » ? Ce n’est pas non plus une guerre à la Clausewitz. La conquête de l’Algérie, les expéditions du Tonkin et de Madagascar, ne font pas l’unanimité. « Pas un sou, pas un homme », crient les socialistes.
Restent les « vraies » guerres, celles qui ont leur nom. On les appelle aussi guerres nationales. Car, quels que soient leurs motifs, elles mettent en présence des armées modernes et des objectifs nationaux : guerre d’Italie, Prusse contre Autriche, Allemagne contre France, Russie contre Japon, Bulgares contre Turcs. En 1914, au cœur de l’été, commencera celle qu’on appelle encore la Grande Guerre.

Relations franco-anglaises au XIXe

Brouilles et réconciliations alternent sous Louis-Philippe. Assez léger sous Napoléon III, le contentieux devient plus lourd sous la IIIe République .

La neutralité britannique pendant la guerre franco-prussienne n’a guère été appréciée, les tensions coloniales sont constantes, particulièrement en Afrique au moment de l’occupation militaire de l’Egypte par l’Angleterre, et lors des « partages » de l’Afrique noire. La concurrence commerciale est très vive, et le conflit des pêches au large de Terre-Neuve n’arrange rien.

Delcassé passe outre à l’humiliation de Fachoda et entreprend de se rapprocher du Royaume-Uni. L’Angleterre qui a éprouvé son isolement pendant la guerre du Transvaal lui prête une oreille attentive. Après de longues négociations, l’entente cordiale est scellée officiellement le 8 avril 1904. Il n’y a pas de liens militaires -on pourra le regretter en 1914-, mais un climat bien meilleur s’instaure entre les deux pays ; donnant donnant, l’Egypte sous influence anglaise, le Maroc sous influence française, reconnaissent l’un et l’autre.

Les bons offices de la France, alliée à la Russie depuis 1893, permettent de fermer le triangle d’alliance par un accord anglo-russe en 1907 duquel naît la « triple entente ». Elle jouera pleinement à la déclaration de guerre en 1914.

Quelles sont vos tranchées?

Chaque fois que l’on célèbre l’armistice de la guerre de 14-18, faites le point:

– Pour quelle cause seriez-vous capable de subir un enfer semblable à celui des tranchées?

– Vous seriez-vous porté(e) volontaire? Si non, auriez-vous pris le risque de déserter pour ne pas partir?

– Avez-vous déjà vécu un enfer, enfer de souffrance physique ou enfer moral, c’est à dire une épreuve dont vous pensiez ne jamais voir la fin et qui vous semblait absurde, injuste et au-delà des forces humaines?

Si on note 10/10 l’enfer de la guerre de 14-18, quelle note donneriez-vous à votre expérience la plus infernale?

Petite analyse de texte

partir comme en 14

partir comme en 14

Petite analyse de texte :
Partir comme en 14 : avoir été convaincu par les politiques qu’il faut partir au casse-pipe avec enthousiasme….sans savoir l’horreur qui vous attend.
En clair : se faire berner  !

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