Rêves et images du bonheur au XIXe

Patchwork de créations et d’hommes

Ils ont fait rêver le XIXe siècle, leur apportant plaisir et bonheur immédiat ou espérance de mieux-être, souvent déçue dans le futur. Ce tour d’horizon impressionniste des rêves et images du bonheur au XIXe siècle donne le ton des projets, créations et lois qui on façonné le siècle.

Bibliothèque

Bibliothèque Saint Geneviève

1850 : La bibliothèque Sainte-Geneviève

« fonctionnelle » pour le bonheur de lire.

« Les plans sont exécutés en 1843, la première pierre posée le 12 août 1844 et la bibliothèque ouverte le 15 décembre 1850 », relate Labrouste, son architecte. Elle est conçue pour le travail et le bonheur des lecteurs, « fonctionnelle » et pensée pour eux. Une révolution à l’époque. « A la nouvelle matière qui vient de s’offrir à nous, le fer, il faudra de nouvelles formes et de nouvelles proportions » -Leonce Raynaud-. Là aussi Labrouste innove, il adapte la construction aux nouveaux matériaux, c’est l’art de bien bâtir, une conception de l’architecture nouvelle qui fera beaucoup d’adeptes, et pas seulement parmi ses élèves.

Affiche Sarah bernhardt dans La dame aux camélias

Affiche Sarah bernhardt dans La dame aux camélias

1852: La Dame au Camélias, La Traviata…

« L’amour est comme le linge de corps chez les femmes qui se respectent. Il faut en changer souvent si l’on veut qu’il dure. »

La Dame aux camélias, Marie Duplessis dans la vie d’Alexandre Dumas fils, Marguerite Gauthier dans le roman, est une femme d’amour. L’argent n’est pour elle qu’un moyen pour approcher le bonheur, l’ivresse dont elle a besoin pour vivre.

Se soigner ? C’est bon pour les femmes du monde qui ont une famille et des amis. La phtisie la brûle, l’amour l’emporte. Il y a dans cette femme comme de la candeur, comme si elle en était encore à la virginité du vice. Cette héroïne romantique qui vit dans un décor de boulevard n’est pas la catin au grand cœur mais plutôt une femme qui aime à aimer. Elle n’a qu’un seul vice : l’amour.

Fusion entre un grand romantisme lyrique et une observation réaliste, le roman qui fera la fortune de son auteur, est une des premières comédies de mœurs. Adapté pour le théâtre, puis pour l’Opéra (La Traviata de Verdi), il coïncide avec le début du réalisme à la scène.

1879: Maison de poupée de Ibsen : la minorité a toujours raison.

« L’esprit de vérité et de liberté, voilà les soutiens de la société », écrit Ibsen. Dans Maison de poupée, l’héroïne refuse d’être le jouet des conventions sociales. Elle n’admet pas non plus de ne pouvoir se dégager de son passé et souffre de ne pouvoir payer une dette qui devient plus morale que concrète, même si elle a fait la faute d’emprunter malhonnêtement pour aider son mari. Mais surtout elle l’a fait maladroitement et par là, elle pèche contre les valeurs bourgeoises. Sa révolte intérieure la conduit à tout abandonner, mari, enfants, foyer, justifiant ainsi son aspiration à la liberté.

Drame de la communication, mais aussi de la fragilité du bonheur et de la vulnérabilité de l’imaginaire pour résoudre les problèmes humains.

La femme héroïne quitte ses poupées et plonge dans le sordide du quotidien; les Scandinaves luthériens se révèlent insupportables au sens strict et l’individu qu’Ibsen semble exalter n’a pas sa place dans une telle société. Un piège et surtout un drame humain, qui va au delà de la thèse et qui explique le succès mondial de l’œuvre.

1884 : La loi Waldeck-Rousseau sur les syndicats: une loi plutôt mal accueillie dont les effets se mesureront plus tard.

Depuis la suppression des corporations et des confréries en 1791, le triomphe de la « pensée libérale » a permis d’interdire une « liberté » : celle de s’associer. Le Code pénal napoléonien renforcé par la loi d’avril 1834 interdit toute association de plus de 20 personnes formée sans l’autorisation du gouvernement. Le Second Empire, qui autorise la grève, maintient ce délit.

Mais la défense des intérêts professionnels et le besoin de solidarité se développent avec l’industrie : coopératives de production, sociétés de secours mutuels, chambres syndicales.

L’association « sous toutes ses formes », c’est la forme que prend, sous l’Empire, le rêve du bonheur ouvrier.

Avec l’arrivée des Républicains au pouvoir et malgré la répression de la Commune, les syndicats se développent très vite, même à Paris. Les premières fédérations nationales, apparaissent, toujours dans l’illégalité !

Il est temps d’agir. Waldeck-Rousseau va attacher son nom à une loi débattue pendant huit ans ! La loi du 21 mars 1884 :

– abroge les interdits et les mesures répressives ;

– autorise les « syndicats professionnels » à se constituer sans autorisation, à ester en justice, à employer les sommes provenant des cotisations, à posséder les immeubles nécessaires à leur fonctionnement ;

– autorise – ce fut fort difficile à obtenir – les unions locales ou nationales de syndicats d’un même métier ou de métiers différents : c’était ouvrir la voie à des solidarités plus larges, voire à la solidarité de classe.

Sur le moment, les syndicats prennent pourtant fort mal l’obligation de faire connaître leurs statuts et le nom de leurs responsables, qu’on leur interdise la « politique », mais à long terme, la loi aura des effets très bénéfiques.

1887 : Le Requiem de Gabriel Fauré, un hymne à la miséricorde et au bonheur

« Dans le petit cimetière, les cercueils sont enfouis en plein sol. Un rosier rampe au long de la grille. Les cigales chantent dans les hauts cyprès et l’été, le soleil chauffe tant la terre qu’elle semble bienfaisante aux morts. »

« Donne leur le repos éternel », ainsi commence le Requiem de Fauré grave et majestueux, une berceuse de la mort. « Païen », lui reprochent certains. Fauré réplique : « Mon Requiem? on a dit qu’il n’exprimerait pas l’effroi de la mort…mais c’est ainsi que je sens la mort, comme une délivrance heureuse, une aspiration au bonheur d’au-delà plutôt que comme un passage douloureux…Peut-être ai-je d’instinct cherché à sortir du convenu, voilà si longtemps que j’accompagne à l’orgue des services d’enterrement. J’ai voulu faire autre chose. »

Fauré, dans son Requiem, veut oublier la terreur divine et ne croire qu’à la miséricorde et au bonheur qu’elle assure dans l’au-delà.

Edvard Munch

Le Cri, Edvard Munch

1893 Le Cri d’Edvard Munch

Un cri traversant la nature

Ce Cri, symbole de l’homme moderne qui ne croit plus en Dieu et auquel la civilisation matérialiste n’apporte aucun bonheur.

Comment le pousser ce cri et grâce aux impulsions lumineuses et colorées, produire une sensation sonore ? Par la perspective éclatée ?

Munch « n’a pas besoin d’aller à Tahiti pour voir et ressentir ce qu’il y a de primitif dans la nature humaine. Il porte en lui son propre Tahiti. » -Un ami à Berlin-

La réalité devient une simple matière première à travers laquelle sont transposés les sentiments… »le besoin qu’a l’homme d’ouvrir son cœur. » « Mes peintures sont ce que je dois apporter ; sans elles, je n’existe pas. » Telle est la vérité de Munch.

1911 : Taylor et l’organisation scientifique du travail: la meilleure façon de marcher

Pour augmenter la production, augmentons les rendements, pour le bonheur de tous. Les principes de direction scientifique des entreprises sont le résultat de milliers d’observations effectuées par Taylor sur son lieu de travail (une usine de fabrication métallurgique).

Les études ont porté, sur l’outillage, les temps, les mouvements et aboutissent aux grands principes :

– on définit la forme optimale de chaque outil.

– on décompose en temps élémentaires chaque opération et l’on chronomètre.

– on supprime les mouvements inutiles en améliorant l’environnement de travail.

On obtient ainsi « the one best way ». : « la meilleure façon de marcher » ce qui résout les conflits sociaux, et garantit harmonie et bonheur.

Tout le monde ne partage pas cet optimisme. Certains parlent d' »organisation du surmenage » et les Temps Modernes de Chaplin laisseront planer quelques doutes sur l’épanouissement de l’homme dans ces conditions de travail.

L'annonce faite à Marie de Paul Claudel

L’annonce faite à Marie de Paul Claudel

1912 : L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel

« Ah, il était si triste et j’étais si heureuse »

« Connais le feu dont je suis dévorée ! » (Violaine)

L’Annonce est par excellence la pièce claudelienne : il en a le projet en 1892 ; il écrit en 1901 la Jeune Fille Violaine. L’Annonce, en 1912, n’est qu’une nouvelle écriture de cette parabole. Elle connaîtra plusieurs versions et Paul Claudel commentera avec soin leur mise en scène (encore en 1948).

C’est l’histoire de deux sœurs, la bonne et la violente, l’histoire du sacrifice le plus haut : celui de l’amour de Violaine, de son corps, de sa vie. Violaine embrasse le lépreux Pierre de Craon, pour laisser son fiancé, Jacques, à sa sœur, Mara. Elle ressuscitera l’enfant de Mara, et, par sa mort, réconcilie tous les siens, et trouve la paix et le bonheur.

Mystère en quatre actes et un prologue. Lumière et architecture – pas d’accessoires. Aucune recherche du pittoresque. Tout est subordonné à l’interprétation dramatique.

 

Maeterlink

L’oiseau bleu de Maeterlink – V. Kornoukov dans le rôle du pain. Théâtre d’art de Moscou

1909 : L’oiseau bleu de Maurice Maeterlinck

Une partie de cache-cache ingénue et formidable

Féérie en six actes et douze tableaux, publié en français par l’éditeur Fasquelle, L’Oiseau bleu du dramaturge belge Maeterlinck est monté d’abord dans sa traduction anglaise à Londres en 1890, joué sur la scène du Théâtre artistique de Moscou en 1908.

Une parenté « animale » lie cette pièce à celle d’Edmond Rostand, Chantecler, créé quelque temps après à Paris. Il y a là presque toute la ménagerie de l’arche de Noé, histoire merveilleuse de deux enfants Tyltyl et Myltyl qui partent à la recherche de l’oiseau bleu, symbole du bonheur et du savoir que l’on peut donner à l’autre ; les hôtes feuillus de la forêt, les éléments incarnés, les produits fabriqués pensent et parlent dans la langue des hommes, une interprète personnifie même le rhume de cerveau !

Mystère de l’existence, interrogation sur la réalité du bonheur, cette quête initiatique ressemble à un conte, une vraie leçon de bonté « suavement mélancolique, délicatement émouvante ».

Les plus grands bonheurs de quelques célébrités du XIXe

Tourgueniev

Ivan Tourgueniev

Tourgueniev Ivan, écrivain russe

1818 (Orel) – 1883 (Bougival)

« Mon plus grand bonheur aura été d’avoir rapproché mon pays du public européen », ce bilan qu’il fait lui-même de sa vie, est la plus belle des épitaphes.

Le 3 septembre 1883, le plus français des écrivains russes s’éteint en sa datcha de Bougival près de Paris. Aujourd’hui, cette maison restaurée héberge un musée mémorial.

Malgré ses voyages et son exil définitif en 1871, il demeure fidèle à la Russie centrale, à sa patrie, au domaine familial de Spasskoïé « son parc et ses jeunes chênes », comme il dit.

Il décrit la nature de ce pays de façon inoubliable, mais heurté par la dureté de sa mère à son égard et vis-à-vis de ses serfs, il se fait le dénonciateur de l’injustice sociale. Ami de Flaubert, qui trouve dans ses romans et récits « un parfum âcre et doux, une tristesse charmante ». Il aura, toute sa vie, un attachement passionné pour la cantatrice Pauline Viardot (sœur de la Malibran chère à Musset).

Bougival est devenu un des salons de la culture française, rendez-vous aussi des peintres et musiciens.

Dans les Récits d’un chasseur, aucun naturaliste ne trouvera d’erreur dans la description d’un oiseau ou d’une plante ; dans Pères et fils ou dans Terres vierges, nul historien ne trouvera d’erreur sur le nihilisme et le socialisme russe. Qui aime bien, châtie bien. Ce patriote ardent a su se moquer, comme nul autre, de l’orgueil chauvin de ces savants russes qui croient, à tort, avoir tout inventé, pour qui « 2 et 2 font 4, mais un 4 russe, plus crâne ! »

1852 : Récits d’un chasseur

1854 : Un mois à la campagne, (pièce de théâtre)

1860 : Premier Amour, nouvelle

1862 : Pères et fils, roman

1870 : Le Roi Lear de la Steppe, conte

1872 : Eaux printanières, conte

 

Ibsen

Ibsen, le docteur Stockmann

Ibsen Henrik, auteur dramatique norvégien

1828 (Skien) – 1906 (Christiania)

Pour lui, la liberté signifie libération : le droit de l’individu au bonheur même contre les conventions sociales (Maison de poupée).

Norvégien avant tout, encombré de ses « brumes du nord », homme de théâtre et de génie, Ibsen a écrit une œuvre poétique et dramatique très variée. Il aborde les thèmes les plus divers, conscient que l’homme est la proie de violents antagonismes intérieurs.

Commis d’apothèque, rédacteur dans une revue, Ibsen fait ses classes d’auteur et de metteur en scène au Théâtre norvégien et, en 1857, devient directeur artistique du nouveau théâtre de la capitale.

Devant les difficultés du théâtre et celles qu’il rencontre dans la propre construction de sa vie tiraillée entre la création artistique et la recherche d’un bonheur temporel, il note : « Fade, est la tâche de chaque jour ».

L’homme est pessimiste, même s’il croit aux vertus de la volonté.

Il est homme surtout. Son théâtre n’exprime pas des thèses mais des êtres humains et des destinées humaines.

Ibsen n’aime pas la « compacte majorité », « le mensonge vital » (Peer Gynt). Il réclame que l’individu navigue sous son propre pavillon.

1850 : Catalina, 1ére pièce, un drame historique

1856 : La Fête de Solhang  – Olaf Liljekrans

1857 : Madame Inger de Ostraat

1858 : Les Guerriers de Helgeland

1859 : La Comédie de l’amour  – Poème : Sur les hauteurs

1863 : Les Prétendants à la couronne

1866 : Brandes

1867 : Peer Gynt

1873 : Empereur et Galiléen

1879 : Maison de poupée

1881 : Les Revenants

1888 : La Dame de la mer

1890 : Hedda Gabler

 

Paul Claudel

Paul Claudel

Claudel Paul, poète et dramaturge français

1868 (Villeneuve-sur-Fère) – 1955 (Paris)

Après 1904, il trouve dans le mariage chrétien et la famille un bonheur plus calme. « C’est à ce moment là que j’ai été sauvé, de quelle manière vraiment affreuse. »

Lorsque sa famille s’installe à Paris en 1882, le lycéen Paul Claudel s’inquiète de son entrée en Rhétorique. Sa sœur, Camille, l’entraîne.

L’année 1886 amène dans sa vie de profonds bouleversements, la lecture de Rimbaud et la conversion le jour de Noël, à Notre-Dame de Paris : « en un instant mon cœur fut touché et je crus » -près du second pilier, à l’entrée du choeur, à droite du côté de la sacristie-.

Paul Claudel s’essaie à la poésie et s’inscrit en sciences politiques. Il fréquente les mardis de Mallarmé , compose Tête d’Or et entre aux Affaires étrangères.

Diplomate, catholique et poète, Claudel sera tout à la fois pendant quarante-cinq ans !  De la carrière, il connaîtra les tâches obscures et les horreurs, homme d’action plus que d’état-major.

En 1899, sur le bateau qui le conduit en Chine, il rencontre celle qui sera Ysé dans le Partage de Midi, l’amour qui « a force de nécessité ». Mais la rupture intervient en 1904.

Il  écrit pour le théâtre. Poète, mais aussi prosateur, Claudel s’essaie à la critique d’art, à la théorie poétique, aux essais politiques, aux méditations. La « conversation et la parabole » lui offrent une forme littéraire qu’il apprécie et qui convient à sa pensée, son penchant à la bouffonnerie et à une certaine grandiloquence, son refus de la démonstration logique.

« Tu n’expliques rien, ô poète… mais toutes choses par toi nous deviennent explicables. »

Écoutez votre frère Paul Claudel qui a parlé pour nous avec toutes les voix ensemble.

25-12-1886 : révélation de la foi catholique

1889 : Tête d’or

1890 : La Ville

1891 : Violaine

1893 : en poste aux États-Unis

1894 : L’Échange

1895-1909 : en poste en Extrême-Orient – Connaissance de l’Est, reportage poétique sur la Chine

1904 : Art poétique

1906 : Partage de midi

1908 : Cinq Grandes Odes

1912 : L’Annonce faite à Marie

1914 : Le Pain dur

1924 : Le Soulier de satin, publié en 1929

1942 : Présence et prophétie

1946 : élu à l’Académie française

1952 : L’Apocalypse

 

Tchaikovsky

Piotr Tchaikovsky

Tchaïkovski Piotr Ilitch, compositeur russe

1840 (Votkinsk)  – 1893 (Saint-Pétersbourg)

« Le fatum, une force du destin qui nous interdit d’être heureux ; il faut  se résigner à une tristesse sans issue… se réfugier dans le rêve, ô joie, le tendre rêve apparaît enfin, le bonheur est là, mais non, le destin nous réveille. »

La première cantate de Tchaïkovski, Ode à la joie, augure bien d’une carrière que le musicien a débuté au ministère de la Justice.

Une belle admiratrice qu’il ne rencontrera jamais lui verse à partir de 1878 et pendant quatorze ans une pension annuelle qui lui permet de vivre libre pour sa musique.

Chef d’orchestre, compositeur, il a un immense succès aux Etats-Unis où il orchestre lui-même ses propres œuvres. « Le plus slave des musiciens russes », dit Stravinski. Tchaïkovski est aussi le  plus romantique et  ne nie  pas avoir été influencé par la musique  allemande ; certaines complaisances, une sensibilité qui le porte à la sentimentalité indiquent ce besoin d’épanchement qui le distingue des « cinq », compositeurs russes beaucoup plus descriptifs.

Six symphonies, plusieurs ballets, Le Lac des cygnes,   La Belle au bois dormant, Casse-Noisette, des œuvres lyriques, Le Prince Igor, Boris Godounov, Eugène Oneguine, La Dame de pique.

Dans toutes ces œuvres, l’homme est aux prises avec le destin.

Tchaïkovski est un hypersensible savant, qui domine les formes de l’écriture et qui ne refuse pas les influences ; le cosmopolitisme qu’on lui reproche souvent explique son succès international.

Études de droit

1859 : secrétaire au ministère de la Justice et études musicales au Conservatoire

1863 : il quitte l’administration

1866 : professeur d’harmonie au Conservatoire de Moscou – 1re symphonie

1869 : Roméo et Juliette

1875 : Le Lac des cygnes

1877-78 : Eugène Onéguine

1888 : La Belle au bois dormant

1890 : La Dame de pique

1891 : il part aux Etats-Unis

1892 : Casse-Noisette

1893 : Symphonie pathétique

 

Pierre Bonnard

Pierre Bonnard

Bonnard Pierre

1867 (Fontenay-aux-Roses) – 1947 (Le Cannet), peintre français

Le « retardataire » ou l’expression de la joie de vivre ? Surtout, le bonheur de peindre. »

J’espère que ma peinture tiendra, sans craquelures. Je voudrais arriver devant les jeunes peintres de l’an 2000, avec des ailes de papillon »

Bonnard souhaite utiliser les  ressources de la couleur pour « rendre vivante la peinture ». Mais, c’est au théâtre que Bonnard se forme une optique personnelle ; d’où, dans ses décors, l’impression que la construction se fait à partir d’une toile de fond : plongée (contre-plongée), jeu de lumières, art de situation, art de dramaturgie.

Bonnard aime aussi les nus (Marthe, sa femme, est son modèle préféré -elle passait sa vie dans des bains ! -) et les paysages.

« Le seul terrain solide du peintre, c’est la palette et les tons, mais dès que les couleurs réalisent une illusion, on ne les juge plus et les bêtises commencent » écrit-il dans une lettre à Matisse.

Il se lie avec le groupe des Nabis, Vuillard et Serusier. Il est graveur, affichiste, illustrateur de livres (Verlaine, Renard, Longus), paysagiste. Il expose aux Indépendants en 1891, chez Durand-Ruel en 1896. On l’appelle le « Nabi japonais ».

De celui que certains ont appelé le « retardataire », Matisse dit : « Mais vous avez raison, de nous tous, c’est Bonnard le plus fort ».

Quand Bonnard sort, sa palette s’éclaire – c est la période 1905 -1910. Puis dans le Midi, les couleurs deviennent plus fortes, encourageant son lyrisme panthéiste. Jusqu’à la fin de sa vie, ses thèmes -paysages, nus, coins d’atelier- expriment toujours la joie de vivre

1888 : il fréquente l’académie Julian

1891 : Salon des indépendants

1892 : Le peignoir

1894 : affiche de La Revue blanche

1896 : exposition chez Durand-Ruel

1900 : il illustre Parallèlement de Verlaine

1908 : Nu à contre-jour

1911 : Paysage de Saint-Tropez

1917 : L’Esterel

1919 : Nu devant la cheminée

1925 : La Table

1936 : Le Jardin – Le Nu dans le bain

1941 : Le nu sombre

1947 : L’amandier en fleurs

Extraits du CD-Rom  1848-1914, Toute une Histoire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.