Botanique
La pivoine, un des plus beau modèle de Manet!
Les pivoines réunies sous l’appellation de pivoine officinale sont spontanées en Europe (Grèce, Yougoslavie) et en Asie Mineure. Plantes herbacées de 60 à 80 cm, elles fleurissent en avril-mai, présentant une belle grande fleur inodore, en forme de coupe et généralement rouge : c’est la « rose de la Pentecôte » ou « herbe de Saint Georges ». Au fur et à mesure que les feuilles se fanent, les carpelles grossissent, se couvrant de poils roux.
La pivoine ou herbe Sainte rose ou herbe chaste ou roses royales, Paeonia officinalis de la famille des Ranunculaceae et une plante vivace à grosses racines pivotantes, tige souterraine très courte, rameaux glabres et striés de rouge.
Feuilles alternes, charnues, pétiolées, bipennées, vertes au dessus, un peu blanchâtre au dessous.
Fleurs régulières, grandes, terminales, d’un beau rouge vif, longuement pédonculées. La pivoine fleurit en mai-juin-juillet. La fleur est composée de 5 sépales inégaux et persistants, de 5 pétales caducs, sans onglet, libres, arrondis vers le haut et rétrécis vers le bas. Une trentaine d’étamines, 2 à 5 ovaires couronnés par les stigmates.
Fruit : 2 à 3 follicules ovales, couverts de poils renfermant des semences nombreuses, rouges ou noir selon leur variété, de la grosseur d’un pois. La variété dites pivoine mâle à graines rouges est la plus estimée.
Usages
La médecine traditionnelle employait ses graines (dites « pois de Saint Gérard » en Belgique), ses fleurs et sa racine.
Dès le IVe siècle av. J.-C., les grands médecins Hippocrate, Galien et Théophraste en faisaient leur remède de choix contre l’épilepsie. Au XIIe s, Sainte Hildegarde de Bingen ajoute à cette vertu, celle de dissiper les fièvres intermittentes et la paralysie. La médecine actuelle retient de la pivoine ses propriétés antispasmodiques et sédatives.
Les pivoines à fleurs simples sont plus actives que celles à fleurs doubles et la racine est plus active fraîche que sèche.
Aucune toxicité n’a été nettement démontrée.
Sa racine a été employée comme aliment de pénurie malgré un goût irritant.
Composition chimique et usages actuels
La racine contient :
– des glucides notamment des oses et des osides (15 à 20 % d’amidon, cellulose, gomme)
– des lipides : des acides gras
– des matières minérales dont le calcium et le potassium
– des composés phénoliques représentés par :
. des flavonoïdes : des flavonols (dérivés du kaempférol) ; des anthocyanidines
. des tanins : tanins galliques
– des alcaloïdes dont la pérégrine
– 0,4 % d’huile essentielle
– de la paéonine et paéoniflorine
La paéoniflorine contenue dans la racine confère à la pivoine des propriétés sédatives du système nerveux central. Etant donné sa teneur en ce principe actif, la pivoine est réputée analgésique et anti-inflammatoire.
Grâce à la paéonine, elle possède des activités antispasmodiques et
emménagogues.
Elle est également antibactérienne.
Usages pharmaceutiques
La pivoine est utilisée en cas de toux spasmodique, de congestion hépato-biliaire, de convulsions, mais aussi contre l’émotivité.
Usages cosmétiques
Les extraits de pivoine ont des propriétés adoucissantes, restructurantes et reminéralisantes. Ils sont également conseillés pour leur vertus antiseptiques et astringentes.
De plus, les extraits de pivoine sont renommés pour contrôler la prolifération bactérienne à la surface de la peau.
Folklore
Pivoine viendrait du grec « paionia » dérivé soit du nom de « Paeon », médecin des dieux qui, d’après Homère, découvrit les propriétés de la pivoine et en guérit Pluton, soit de celui de la nymphe « Péone » qui, ayant attenté à la pudeur, fut transformée en pivoine ; cette dernière aurait conservé la rougeur du visage de la nymphe sur sa corolle. Depuis elle est devenue le symbole de la honte.
Dans la tradition populaire, la pivoine semble avoir pris la place de la mandragore. Talisman physique, affectif et mental, elle était portée par les femmes au corsage ou à la ceinture. Dans le jardin, elle éloignait à jamais grêle ou orage dévastateurs.
La pivoine, jusqu’à des temps récents, était réputée préserver des pollutions nocturnes causées par le désir de femme.
La feuille glissée dans le soulier aurait eu des vertus anticonceptionnelles et l’on dit que les jeunes filles allant aux kermesses avec un amoureux entreprenant, ne manquaient pas d’observer cette règle.
Recettes
Décoction contre les crises convulsives
Faites bouillir
30g à 60 g de racine si possible fraîche
par litre d’eau
Pour aider à calmer toute crise convulsive (épilepsie, toux spasmodique, coqueluche).