Nice et la Savoie deviennent françaises

La Savoie devient française

La Savoie devient française

Légitimation par acclamation

Le dimanche 15 avril 1860, la ville de Nice est pavoisée aux couleurs françaises. Une masse de campagnards de tous les points, précédés du curé de la paroisse et portant inscrit sur leur chapeau un immense « OUI ». Ce jour-là, Nice est devenue ville française, par 25 743 oui et 252 non. C’est un vote par acclamation !
Une semaine plus tard, le 22 avril, a Savoie par 130 533 oui et 235 non vote à son tour le rattachement à la France. « Jamais, écrivait Thouvenel à l’Empereur Napoléon III, la légitimité d’une transaction internationale ne fut plus solidement établie ! »Le droit des peuples à disposer d’eux-même
C’est au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ce principe nouveau, que se font les premières réunions de territoires. Ainsi les Avignonnais déclarent-ils en 1791 que : « Le seul fondement légitime de toute acquisition et revendication de la souveraineté est le libre consentement du peuple » attesté par un plébiscite loyal.

« Partout où nous voyons des liens de contrainte entre des nations, nous défendons résolument et inconditionnellement, sans prôner le moins du monde la sécession obligatoire de chaque nation, le droit pour chacune d’elle de déterminer son destin politique, c’est-à-dire de se séparer » -Lénine, 1913-.
La contradiction entre ce principe et les annexions à venir est évidente. Elle renforce finalement le désir d’autodétermination qui se manifeste, y compris contre la France, dans nombre de territoires, au début du XIXe siècle. Traduite en allemand et en hongrois, la Marseillaise est retournée contre ses auteurs. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes va se confondre avec le mouvement des nationalités en lutte, à travers l’Europe, pour leur unité (l’Italie, l’Allemagne) ou leur indépendance (la Pologne, la Bulgarie, la Bohême, l’Irlande) sans qu’on se préoccupe désormais de plébiscite ! La guerre, la diplomatie, deviennent les vecteurs du « droit des peuples » lorsque celui-ci aboutit. Les nobles parfois, les bourgeoisies urbaines, conduisent ces luttes.
A la veille de la guerre, Lénine défend le principe de l’autodétermination nationale, non pas en soi, mais comme clé de la Révolution en Russie.

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