Cochléaire © Secrets de plantes
La cochléaire, cranson, herbe aux cuillères, Cochlearia officinalis , de la famille des Brassicaceae, est une modeste crucifère (ancien nom des Brassicaceae) des terrains salés.
Cultivée dans les régions septentrionales, elle se retrouve souvent loin de ses origines maritimes, mais toujours sur des sols riches en sel ; elle prouve son adaptabilité en continuant à fleurir sous les glaces de Sibérie.
Plante herbacée bisannuelle de 10 à 25 cm de haut, à feuillage persistant, elle est ramifiée dès la base. Ses feuilles charnues, lisses, bien luisantes, sont vert sombre à la face supérieure ; les radicales sont épaisses, charnues, concaves, longuement pétiolées et elles jaunissent facilement. Les fleurs en grappes odorantes, blanches ou rosées, s’épanouissent d’avril à juillet et même août sur la côte bretonne. Le fruit est une silicule globuleuse ovoïde qui contient des graines petites, brun clair, rugueuses. Broyée, tout la plante dégage une odeur piquante.
Usages
On employait ses feuilles fraîches récoltées juste avant la floraison.
C’était le remède de choix du §scorbut§ et à cet effet, on l’employait tout simplement en l’ajoutant à la nourriture.
Elle agit au niveau des rhumes, des affections bronchiques, des plaies, des §ulcérations§ de la bouche et des gencives mais jamais s’il y a inflammation, toux sèche, §hémorroïdes§, maux de tête. On l’a employée contre la §tuberculose§ pulmonaire, certaines maladies chroniques de la peau et selon certains, elle serait amaigrissante.
En usage externe, la plante fraîche écrasée et arrosée d’eau-de-vie était appliquée sur les contusions. La cochléaire fraîche était donnée pour améliorer l’état des gencives.
L’herbe aux cuillères est alimentaire : elle assaisonne les salades ou est dégustée sur des tartines de pain beurré. Pour atténuer sa saveur piquante, on lui ajoute des éléments adoucissants (lait, bouillon de veau) ou acides (feuilles d’oxalis, oseille, épine-vinette).
Composition chimique et usages actuels
Les parties aériennes fleuries renferment :
– des glucides plus particulièrement des osides (pectine)
– des protides dont des enzymes (myrosine)
– des matières minérales telles que le potassium
– des acides organiques : 0,7 à 1,8 % d’acide ascorbique dans la plante sèche (vitamine C)
– des dérivés soufrés
– des résines
– environ 0,05 % d’huile essentielle composée pour 94 % des glycosides de thiocyanate de butyle et de thiocyanate de benzyle
– du raphanol
– du glucocochléaroside (hétéroside sulfuré générateur d’isothiocyanate de butyle)
La cochléaire a des propriétés anti-rhumatismales, dépuratives et antibactériennes. Elle possède par ailleurs des activités apéritives, stomachiques et fortifiantes.
Usages pharmaceutiques
Dotée de vertus anti-inflammatoires, on la recommande en usage externe en cas d’arthrite, de rhumatismes et de douleurs musculaires.
Elle est traditionnellement employée au cours des affections bronchiques aiguës ainsi que dans les maux de gorge ou les enrouements passagers.
Usages cosmétiques
La partie hydrosoluble et l’huile essentielle ont des propriétés similaires. Elles sont antiseptiques, rubéfiantes et astringentes. Elles ont par ailleurs une activité détergente et purifiante. Elles ont en outre une fonction de stimulant capillaire.
Les extraits ainsi que l’huile essentielle de cochléaire sont recommandés dans des :
– produits pour le soin du corps et des mains (crèmes stimulantes pour massage)
– produits capillaires (lotions et après-shampooings pour cheveux mous et plats, fins, abîmés et fragiles)
– produits de soin du visage pour peaux grasses à tendance acnéique, fatiguées et ternes
Folklore
Les feuilles de la base de la cochléaire étant arrondies en forme de cuillère, les botanistes du XVIe s. lui ont attribué le nom de cochlearia dérivé du latin « cochlear », cuillère.
Recettes
Vin antiscorbutique
Ingrédients
1 poignée de cochléaire fraîche
vin rouge
Faites macérer la cochléaire dans le vin pendant 2 nuits.
Ne jamais faire bouillir ni dessécher la cochléaire qui perd alors toutes ses propriétés.