Botanique
Le karité, Butyrospermum parkii Kotschy, de la famille des Sapotaceae est un arbre d’Afrique tropicale.
Haut de 12 à 20 m, il possède des branches épaisses, courtes, à l’écorce grisâtre, rouge dans la partie interne, profondément fendillée et dont le liège se divise en petits prismes quadrangulaires irréguliers qui opposent une grande résistance aux feux de brousse.
Les rameaux florifères, plus ou moins étalés, sont courts, épais, avec des bourrelets annulaires, portant des feuilles à leur extrémité seulement, quand ils n’en sont pas dépourvus.
Ils se terminent par une inflorescence aux fleurs nombreuses, groupées en corymbes arrondis.Les feuilles sont grandes, isolées, membraneuses et couvertes d’un duvet brunâtre quand elles sont jeunes, coriaces et glabres lorsqu’elles deviennent adultes.
Le fruit est une baie sphérique ou ellipsoïdale, jaune verdâtre.
Usages
Ce sont les fruits qui sont utilisés
Le karité est surtout réputé pour le beurre produit à partir des fruits.
Les indigènes en consomment la pulpe qu’ils apprécient blette.
Dans le monde occidental, le karité est utilisé pour préparer des margarines végétales ou dans la préparation de certains chocolats, préalablement débeurrés du beurre de cacao, remplacé par du beurre de karité.
Composition chimique et usages actuels
Le fruit contient :
– 50 % de lipides, particulièrement :
. des triglycérides constitués d’acides gras tels que :
. acide laurique
. acide linoléique (3 à 8 %)
. acide linolénique
. acide myristique
. acide oléique (30 à 50 %)
. acide palmitique (3 à 7 %)
. acide palmitoléique
. acide stéarique (35 à 45 %)
. 3 à 17 % d’insaponifiables renfermant :
. des phénols : tocophérols
. des triterpènes (amyrines et en particulier alpha-amyrine, lupéol, butyrospermol, parkéol) et des stéroïdes (campestérol, stigmastérol, beta-sitostérol, alpha-spinastérol, delta 7 avénastérol)
. des alcools terpéniques
. des hydrocarbures : karitène
– des acides organiques : acide cinnamique
Le beurre de karité présente des propriétés cicatrisantes et anti-vergetures.
On lui reconnaît par ailleurs des vertus anti-ichtyosiques et anti-prurigineuses.
Utilisations alimentaires
Le beurre de karité est employé dans l’industrie alimentaire (margarines, pâtisseries, chocolats). Il est souvent un élément de substitution du beurre de cacao.
Utilisations pharmaceutiques
Le beurre de karité est recommandé dans le traitement des courbatures et des rhumatismes mais aussi dans le soulagement des rhumes car il décongestionne les muqueuses nasales.
Il sert également à soigner les foulures et les plaies. Il est enfin utilisé dans certaines régions d’Afrique pour la cicatrisation du cordon ombilical des nouveaux-nés.
C’est également un actif utilisé contre les vergetures.
Utilisations cosmétiques
Le beurre de karité est un régénérant cellulaire, ce qui lui confère des vertus anti-âge.
On lui attribue aussi des propriétés adoucissantes, hydratantes et restructurantes.
En formulation, le beurre de karité participe à l’élaboration de la phase grasse et s’utilise en tant qu’agent épaississant.
C’est un bon conditionneur capillaire et un agent filmogène apprécié.
Il présente par ailleurs une protection contre les UV grâce à la présence d’acide cinnamique.
Ces propriétés en font un actif de choix dans :
– des shampooings nourrissants pour cheveux secs et cassants, abîmés et fragiles
– des soins pour les cheveux des bébés
– des crèmes anti-rides destinées aux peaux matures et abîmées et notamment pour le contour des yeux
– des produits de massage pour le corps
– des crèmes anti-vergetures
– des crèmes émollientes pour peaux sèches, sensibles et délicates
– des produits après-soleil
– des baumes à lèvres
– des crèmes adoucissantes pour les mains
Folklore
Le karité n’a été connu en Europe qu’à la fin du XVIIe siècle. Son nom d’espèce (Parkii) vient du nom de l’explorateur britannique Mungo PARK qui, le premier, en fait la description botanique, et de celui de Kotschy qui a établi qu’il s’agissait là d’un genre nouveau. Il lui a d’ailleurs donné son nom en fonction de la principale utilisation de l’arbre : le beurre (butyrum en latin).
Mungo PARK écrit en 1797 dans Voyage dans l’intérieur de L’Afrique « …Indépendamment des esclaves et des marchandises qu’ils portent pour les blancs, les marchands amènent sur la côte de Gambie du fer natif, des gommes odorantes et du shétoulou, ce qui signifie littéralement « beurre d’arbre » ou beurre végétal. Ce beurre est extrait d’une espèce de noix, par le moyen d’eau bouillante, ainsi que je l’expliquerai par la suite. Il ressemble au beurre ordinaire et en a la consistance… Les populations locales en font une grande consommation et par conséquent il est toujours très recherché… …Les habitants étaient toujours occupés à recueillir les fruits de l’arbre « shea »…. Cet arbre…n’est pas planté par les habitants, mais on le trouve croissant naturellement dans les bois. »
Il est à noter que ce sont des arbres spontanés qui sont encore exploités actuellement, les cultures de karité ayant toujours échoué.