Chaque année, dans les Alpes, plus d’un millier de personnes sont emportées dont une centaine par des avalanches. Les études théoriques, les simulations en laboratoire et l’expérience ancestrale des habitants et guides de montagne permettent d’éviter le plus souvent les conséquences meurtrières de ces catastrophes dont la fréquence risque d’augmenter au rythme des désordres climatiques. Les avalanches sont meurtrières: des masses de neige se détachent des flancs de la montagne et dévalent à grande vitesse (jusqu’à 300 km/h), entraînant boues, pierres…et tous êtres se trouvant sur leur chemin: c’est la mort blanche.
Mécanisme
Une couche de neige fraîche ou ancienne déposée sur un plan horizontal ou faiblement incliné subit une force de compression qui n’a aucun effet notoire sur le comportement de cette couche.
Lorsque cette même couche se trouve déposée sur un plan plus fortement incliné, elle est alors soumise à des contraintes qui tendent à l’entraîner vers le bas. Ces contraintes sont la résultante de la masse (le poids réel) et de l’inclinaison. Elles sont d’autant plus marquées que le support de la couche est glissant (sol ou sous couche fragile) et peuvent entraîner, lorsqu’elles augmentent, un déséquilibre brutal donnant lieu à un glissement plus ou moins rapide de la couche ou d’une partie de celle-ci : l’avalanche.
Évaluation du risque d’avalanche
0n ne peut jamais prédire de façon certaine la formation d’avalanches mais on peut évaluer le risque.
Pour évaluer le risque d’avalanche, on doit considérer le passé, le présent et la prévision de paramètres classés en trois domaines principaux:
Météorologiques
Précipitation de pluie et de neige, températures, vents
Nivologiques
Hauteur totale de neige, stratification, métamorphose, profil, dureté, résistance ou cisaillement, température, aspects extérieurs, phénomènes observables
Topographiques
Altitude, orientation, inclinaison, dimension, proximité de crête, nature du sol, végétation.
Protection et prévention contre les avalanches
Malgré les progrès effectués dans la connaissance des mécanismes déclenchant les avalanches, il est souvent difficile de prévoir avec certitude le comportement d’une pente de neige. Nul ne peut donc prétendre connaître exactement la neige et à fortiori être infaillible face aux risques d’avalanche.
observation.
– Humilité: face à la nature qui garde tous ses droits et pouvoirs.
– Modestie: face aux autres dont le regard, les propos et les comportements peuvent influencer à tort son propre jugement.
– Curiosité: continuer à apprendre pour tenter de mieux connaître et mieux comprendre la neige.
– Prudence: faire appel avant tout à l’observation et à la réflexion avant de prendre une décision.
Protections collectives (dépendent des pouvoirs publics)
Permanentes :
– Bulletin d’évaluation de risque d’avalanche (quotidien) établi par les centres départementaux de Météo France.
– Ouvrages passifs et actifs. Pour arrêter une avalanche, il faut résister à une pression de plusieurs tonnes par mètre carré, aucun ouvrage de protection n’est donc parfait. Mais on réduit beaucoup le risque avec les ouvrages de protection passive: palissades, végétation, tunnels, et avec des ouvrages destinés à stabiliser la couche neigeuse.
Temporaires
-Déclenchements artificiels (Gazex: Système automatique de déclenchement d’avalanches. Une explosion générée dans une chambre creusée dans la montagne donne naissance à une onde de compression, transmise par une conduite à un tube qui émerge au sommet de la pente avalancheuse.
L’onde provoque le départ des couches instables).
– Interdictions (par arrêté préfectoral ou municipal).
– Fermetures de routes.
-Évacuations de zones habitées.
Protections individuelles (dépendent des comportements de l’individu)
Afin de pouvoir : détecter, analyser et minimiser le danger (adopter les comportements les plus sûrs).
Respect et utilisation des protections collectives.
Connaître la neige et les avalanches.
Améliorer son expérience par la pratique et le vécu.
Gérer le risque avant et pendant la sortie :
– par l’étude de l’itinéraire et des conditions,
– par l’observation et la vigilance permanente.
– par un équipement correct (ARVA principalement)
Le secours en avalanche
La meilleure chance de survie pour une victime ensevelie sous une avalanche est d’avoir eu la chance qu’un témoin ait assisté au drame.
Appareils de recherche de victimes en avalanches:
Le Recco est un dispositif de recherche de victime d’avalanche.
Une petite pastille placée dans les vêtements ou les chaussures du skieur peut être détectée par les sauveteurs des stations équipées de l’émetteur-récepteur adapté (250 stations dans le monde)
Attention : les RECCO ne sont pas détectables par des ARVAS.
L’ARVA est un appareil de recherche de victimes en avalanche, petit émetteur récepteur à brancher dès le départ de la randonnée, sans oublier d’y mettre des piles en bon état. Lors d’une avalanche, les appareils des témoins seront mis en position recherche. Pour qu’ils soient opérationnels en situation réelle, l’utilisation des Arvas demande un peu d’entraînement.
Sondes de battage: sonde dont l’extrémité inférieure pointue (angle de 60°) permet de mesurer par enfoncements progressifs, à l’aide d’une masselotte, la résistance des couches de neige superposées.
Les engins de transport terrestres ou aériens.
Les secours individuels
Ils font appel à l’intervention rapide (immédiatement après l’avalanche) du ou des témoins, à l’aide d’ARVA et de sondes ou de moyens de fortune pour sonder (dans le cas où les victimes ne seraient pas équipées d’ARVA).
Ce sont ces secours qui, lorsqu’ils interviennent efficacement, apportent le plus de chance de survie aux victimes ensevelies.
(Extrait du CD-ROM Montagnes, passion, évasion, émotion, réalisé par Maryvonne Pellay avec l’ENSA de Chamonix)