La dictature de la médecine statistique et des protocoles
Rien n’a changé depuis Molière…et tout a changé.
Ce qui n’a pas changé :
– Le jargon utilisé afin d’éviter au patient de comprendre et ce qu’il a et ce qu’on lui fait, de façon à l’assujettir au pouvoir médical. Ce jargon est de plus en plus sophistiqué, scientifique et ce n’est pas en cherchant sur Internet qu’un non spécialiste peut arriver à le comprendre. Les médecins ne faisant aucun effort pour expliquer, le patient se retrouve aussi démuni que si on lui expliquait la mécanique quantique relativiste, or il s’agit de sa vie.
– Les heures d’attentes pour vous mettre en position de faiblesse. L’impossibilité d’avoir un dialogue humain et précis (surtout avec les spécialistes).
Ce qui a changé:
– Les méthodes d’analyse et d’imagerie qui donnent des informations précises, encore faut-il faire faire ces analyses à bon escient et au bon moment…pas trop tard. L’absence de vue holistique du patient et de la maladie. La santé du patient se trouve comme une automobile sur une chaîne de montage, chacun s’occupant d’un acte sans savoir ce que font les autres. La grosse différence avec la chaîne de montage, c’est que là, il n’y a aucun coordonnateur, aucun plan précis donc la santé du malade a toute les chances d’être bonne pour la casse.
– Les protocoles, payés par les laboratoires pharmaceutiques, dont personne n’ose sortir par peur d’être attaqué. Ces protocoles sont validés par la statistique et tout les monde a les mêmes, d’autres protocoles existent, mais les intérêts pour les financer ne sont pas suffisants. Hors de la statistique, pas de salut, pas de santé. Très peu de spécialistes ont l’intelligence et le courage de répondre aux questions, de discuter des alternatives possibles : le protocole, c’est le protocole!
– La surmédication: le traitement, plus le traitement des effets secondaires, plus le traitement des conséquences des effets secondaires: 15 pilules différentes par jour! On se demande comment un corps humain peut y survivre, tout ça pour gagner, statistiquement, 2 à 6 mois de médiane de vie.
– Le temps consacré au patient et l’absence d’examen clinique : en vingt minutes à peine, un spécialiste n’a plus le temps de juste examiner le patient : prendre la tension, la température, etc. bref de vérifier le niveau d’huile et d’essence.
L’histoire édifiante d’un parcours médical parfait vers la mort
1 – Les oeillères
Un médecin qui suit un patient pour une pathologie précise se focalise sur cette pathologie, oubliant, même si cela concerne sa spécialité, de regarder le patient dans son ensemble. Dans l’exemple détaillé ici : le patient de 72 ans était suivi par un urologue pour un kyste bénin sur l’artère rénale. Il voyait donc cet urologue tous les six mois pour des examens d’imagerie, pour le kyste bien sûr. PSA à 10 : normal c’est la vieillesse…et pas de toucher rectal. L’urologue ne s’est intéressé qu’au kyste et il est passé à côté du cancer de la prostate.
2 – L’apparition de maux de dos : des symptômes courants peuvent masquer une pathologie grave
Six mois après, apparition de maux de dos. Tout le monde à mal au dos : voyez un kiné, ou un ostéopathe. Des amis médecins se demandent s’il n’y a pas un début de Parkinson. Le médecin généraliste : mais non, mais non voyons, c’est votre mal de dos qui vous rend raide. Or il y avait bien un syndrome parkinsonien qui n’a été identifié que un an plus tard.
3 – Le diagnostic
Six mois plus tard, douleurs de dos persistantes. Le généraliste, devant l’insistance du patient fait quand même faire une analyse de sang : PSA à 310. Biopsie et scintigraphie osseuse : cancer de la prostate grade Gleason 9 avec métastases osseuses : médiane de vie entre 6 mois et 14 mois.
4 – La prise en charge: protocoles et statistiques
La prise en charge en oncologie n’admet aucune discussion: il y a des protocoles soigneusement testés en double aveugle et on n’a pas vraiment le choix. C’est le protocole américain Charteed : chimio plus hormonothérapie.
Or un cancer gleason 9 n’est en général pas sensible à l’hormonothérapie.
5 – Une fois de plus, les oeillères
Au cours de la quatrième chimio, le coeur battait à 140. Question à l’oncologue : ça ne vous inquiète pas? Réponse, mais non, mais non.
Au cours de la cinquième chimio, le coeur battait à 140. Question à l’oncologue : ça ne vous inquiète pas? Réponse, mais non, mais non. On exige un électrocardiogramme : le patient avait un flutter qu’il a fallu opérer entre deux chimios.
6 – Le patient doit être ainsi que le dit la statistique et la littérature, pas de salut hors de la médication lourde
Objectif zéro douleur : rien n’est proposé autre que la pompe à morphine. Or le patient avec ostéopathie et gymnastique réussit à ne plus être douloureux, sans morphine. Le spécialiste : ce n’est pas normal que vous n’ayez pas mal.
Constipation : le spécialiste : vous prenez bien tous les médicaments prescrits contre la constipation (dont les effets secondaires ne sont pas négligeables). Le patient : non je prends des graines de psyllium blond. Le spécialiste : et ça marche, vous m’épatez!
7 – Le protocole ne marche pas, continuons le protocole!
Devant l’échappement du cancer à l’hormonothérapie, l’oncologue poursuit l’hormonothérapie : rajoute même le blocage androgénique des hormones secrétées par le cerveau : blocage androgénique total, donc évidemment plus de désir (faut pas rêver quand même dit le spécialiste!)…Mais aussi plus d’envie de se battre contre la maladie, ni contre le cancer, ni évidemment contre Parkinson où la volonté doit prendre le relai de l’automatisme.
Une des dernières molécules d’hormonothérapie qui est administrée est le Zytiga associé à la prednisone. Au bout d’un mois, elle s’avère inefficace mais l’oncologue décide de la continuer quand même. Le patient se plaint de maux de tête intenses.
Changement d’oncologue : le nouveau dit qu’il faut effectivement arrêter l’hormonothérapie et refaire de la chimio par comprimés, ce qui sera plus efficace….mais ce sera trop tard…
8 – Les effets secondaires statistiques
Le Zytiga associé à la prednisone est connu pour avoir comme effet secondaire des poussées hypertensives. Le patient est par ailleurs traité depuis longtemps pour de l’hypertension.
Face aux maux de tête intenses:
– Le neurochirurgien qui a fait la cimentoplastie demande un scanner cérébral qui s’avère normal
– L’oncologue dit qu’il n’y a pas de métastases dans le cerveau donc pas de raison d’avoir mal à la tête
– Le neurologue qui suit le patient pour Parkinson ne dit rien
– Un autre neurologue chargé de la prise en charge de la douleur dit : votre mère avait des migraines, ça doit être des migraines.
AUCUN n’a pris la tension du patient qui finit par acheter un tensiomètre à la pharmacie : tension à 25.
Cardiologue en urgence : mais en fait le traitement n’a pas été suffisent et la tension a été trop haute trop longtemps
Conséquence : mort par hémorragie cérébrale.
Voici la réponse de l’oncologue qui avait prescrit le Zytiga, à l’annonce du décès:
Quand l’hypertension est traitée, le risque de développer des poussées d’hypertension maligne est limité (< 5%).
Donc pour 5%, c’est inutile de perdre du temps à prendre la tension lorsque le patient se plaint de maux de tête!!!!
Faites-vous confiance aux médecins?
Vous prenez l’avion, vous montez dans votre voiture, vous habitez chez vous avec des canalisation de gaz. Vous avez tous en tête des exemple d’explosion d’une conduite de gaz, d’accidents dus à la mauvaise réparation d’une voiture ou à une malfaçon, et de crash d’avion…Vous avez aussi tous en tête des erreurs médicales.
Il y a celles qu’on connaît, évidentes, mauvais diagnostic, traitements incompatibles, etc., mais il en est de plus sournoises.
Par exemple, quelqu’un est suivi médicalement pour une maladie (diabète, hypertension, surveillance d’un kyste, etc), il se croit bien surveillé, mais pas du tout!
Le médecin qui l’examine est focalisé sur la maladie qu’il suit et ne sera pas attentif aux autres symptômes, aux signes d’appel, même si on lui signale. Il passera facilement à côté d’un cancer naissant, ou de tout autre chose. On est exactement dans le cas des accidents d’avion qui arrivent suite à un a-priori du pilote.
Si vous avez un signe d’appel (c’est à dire un symptôme nouveau que vous n’avez jamais eu), insistez auprès de votre médecin ou voyez-en un autre.
Faites-vous une confiance aveugle en la médecine?
Prenez-vous un double avis lorsqu’on vous annonce que vous êtes atteint(e) d’une maladie? Choisissez-vous votre médecin et sur quels critères?
Posez-vous des questions à votre médecin?
Allez-vous voir sur Internet pour comprendre ce qu’on vous dit?
Attention il y a tant de choses fausses sur Internet que si vous le faites, choisissez les sites de la HAS ou AMELI (même si ils dispensent un discours politiquement correct, leurs informations sont sérieuses) ou encore si vous connaissez un peu la matière médicale, la base CISMeF du CHU de Rouen.
C’est utile de le faire pour réveiller le sens critique du médecin qui souvent sombre dans la routine et reste obnubilé par la statistique.