Botanique
Le maté, que l’on appelle aussi herbe de Saint Barthélémy, thé du Paraguay ou thé des Jésuites, Ilex paraguariensis, de la famille des Aquifoliaceae est un arbuste ou petit arbre de 4 à 8 m de haut. Il pousse à l’état sauvage ou est cultivé en Argentine, au Paraguay, au Chili, au Pérou, au Brésil.
On en trouva des feuilles dans les sépultures des anciennes civilisations d’Amérique du Sud et centrale.
Sa culture fut à la fois le fait de missions jésuites au XVIIe et XVIIIe siècle et vers 1910 de colons suisses. Son écorce est lisse, blanchâtre ou vert cendré. Ses feuilles, persistantes, sont dentées, glabres, coriaces. Les fleurs, blanches, sont groupées à l’aisselle des feuilles et le fruit est une petite drupe, violet noir à maturité, renfermant 4 grains.
Usages
Le maté est d’un usage général en Amérique du Sud.
C’est un breuvage tonique en raison de la caféine qu’il contient.
Son usage médicinal repose sur ces propriétés toniques, dans le domaine nerveux et musculaire et il est aussi utilisé comme un stimulant rafraîchissant et un diurétique.
Freinant l’appétit, il a une action amincissante.
Il est utile aussi lors de constipation, de problèmes digestifs, dans les cas de fatigue: il a une action stimulatrice sur le cerveau.
Composition chimique et usages actuels
La feuille renferme :
– 4 à 5 % de matières minérales
– des acides organiques : acide ascorbique (vitamine C)
– des composés phénoliques parmi lesquels :
. des acides phénoliques : environ 10 % d’acide chlorogénique, acide néochlorogénique, acide isochlorogénique, acide caféique
. des flavonoïdes, principalement des tanins condensés : 12 % de tanins catéchiques
– des triterpènes : saponines : acide ursolique
– des alcaloïdes puriques : 1,2 % de caféine, environ 0,2 % de théobromine
– des vitamines B : vitamine B1 (thiamine), vitamine B2 (riboflavine)
– de la choline
– des traces d’huile essentielle
– des résines
Le maté est un tonique nerveux et musculaire. Il présente également des activités diurétiques et anti-rhumatismales. Il est réputé d’autre part veinoprotecteur.
La caféine, comme les autres dérivés xanthiques, lui confère des propriétés amaigrissantes. L’activité amaigrissante des dérivés xanthiques provient de leur action sur la lipolyse des triglycérides stockés dans les adipocytes par inhibition de la phosphodiestérase.
Usages pharmaceutiques
Des infusions de feuille de maté sont couramment utilisées en Amérique du Sud pour préparer des boissons stimulantes qui étanchent la soif et freinent l’appétit. Le maté s’emploie comme succédané du café ou du thé.
Le maté est traditionnellement utilisé dans les états de fatigue passagers, pour faciliter la perte de poids en complément de mesures diététiques et favoriser l’élimination rénale de l’eau.
Usages cosmétiques
Les extraits de maté présentent des activités amincissantes. Ils sont également considérés comme protecteurs solaires et jouissent de vertus anti-radicalaires, anti-oxydantes et anti-couperose. Ils sont en outre réputés tonifiants.
Les extraits de maté entrent dans la préparation de :
– produits capillaires pour cheveux mous et plats, abîmés et fragiles
– produits tonifiants pour le corps
– crèmes amincissantes
– soins anti-radicalaires pour peaux matures, couperosées et abîmées
– crèmes de massage pour les pieds et les jambes lourdes
Folklore
Ilex vient de ilon mot hébreu désignant le chêne et paraguariensis signifie venant du Paraguay.
En Amérique du Sud, la plante est appelée yerba, l’herbe divine, la seule, l’unique, tandis que maté désigne l’appareil dans lequel est préparée l’infusion de maté.
Les pratiques rituelles et magiques reflètent son importance dans la civilisation sud-américaine. Lorsque l’un des membres d’un couple très uni mourait, les villageois allaient en troupe déraciner un arbre à maté et l’enterraient dans une fosse large et profonde.
Les boules rouges du maté (qui est une variété sud-américaine du houx) entrent dans la composition des charmes d’amour : ses pouvoirs sont à la fois aphrodisiaques et du domaine de la fidélité conjugale.
Recettes
Préparation du maté
On le prépare dans une coque sèche de noix de coco ou dans une calebasse dans laquelle on introduit la bombilla, composée d’une petite boule creuse et d’un chalumeau, l’ensemble des appareils portant le nom de maté. On remplit la coque de poudre de yerba (nom américain du maté) et on verse dessus de l’eau bouillante. La première gorgée, aspirée au moyen du chalumeau, est rejetée, on ajoute de l’eau, et ainsi de suite jusqu’à ce que le liquide soit clair.
On boit l’infusion de ses feuilles aromatiques dans tout le continent, à toute heure du jour.