1854 : « Je me suis demandé si la parole ne pouvait pas être transmise par l’électricité. » Personne ne croit aux excentricités de Charles Bourseul. 22 ans après : « J’ai fait parler des sourds-muets, vous verrez que je saurai donner la parole au fer ». Graham Bell tient parole.
Le public s’émerveille : « J’ai entendu « To be or not to be » par un fil télégraphique ; l’articulation électrique le donnait par élans, haussait la portée du ton. Tout cela, je l’ai entendu avec une netteté qui ne permettait aucune méprise, par l’armature en forme de disque d’un petit électroaimant. Les paroles étaient proférées par le professeur Watson à l’autre extrémité du fil télégraphique. L’appareil de Monsieur Bell se distingue de tous ses devanciers. »
A peine inventé, le téléphone remporte un immense succès commercial. Ce qui explique sans doute l’âpreté des controverses qui s’élèvent entre Graham Bell, Elisha Gray et Thomas Edison : chacun revendique la propriété de l’invention ! Bell obtient le brevet (N 174165) le 7 mars 1876 et gagne le procès.
En France, dès 1880, trois compagnies privées se lancent et fusionnent assez rapidement pour fonder la Compagnie Générale du Téléphone. Il y a 300 abonnés à Paris en 1881 et l’abonnement coûte 600 francs-or.