Quinquina

Quinquina © Secrets de plantes

Quinquina © Secrets de plantes

Le quinquina ou arbre du Pérou ou poudre des Jésuites,Cinchona succirubra Pavon, de la famille des Rubiaceae (comme le café et la garance), est un arbre de 25 mètres de haut dont la région d’origine s’étend du nord de la Bolivie à la mer des Antilles, son aire de répartition est une bande de
3 000 km de long sur 80 km de large.
Pour se développer il lui faut une température comprise entre 12 et 20°C, une humidité constante et des sols profonds perméables et riches en humus.

Cinchona succirubra Pav. ou Quinquina rouge
Cinchona ledgeriana Moens. ou Quinquina ledgeriana
La culture des Quinquinas a été introduite dans différentes régions tropicales d’Afrique et d’Asie, en Inde et en Indonésie (Java).
Leurs feuilles sont opposées, stipulées, pétiolées, non découpées, plus ou moins ovales (Quinquina rouge), ou allongées (Quinquina ledgeriana).
Leurs fleurs blanc-rosé sont disposées en grappes.
Leurs fruits sont des capsules arrondies à la base et qui contiennent de nombreuses petites graines aplaties et ailées.
Ses feuilles sont elliptiques plus ou moins ovales, à la naissance des nervures secondaires, il existe souvent de petites dépressions. La fleur a des pétales rosés tubulaires, velus sur les bords. Les graines, contenues dans un fruit capsulaire ovale, sont petites, nombreuses, aplaties et possèdent une aile denticulée.
On classe les quinquinas en trois groupes : gris, jaune et rouge. Chez le quinquina rouge, la drogue se présente en gros tuyaux d’écorce roulés ou en fragments épais et plats. Les petites branches donnent les quinquinas roulés et les grosses branches et le tronc donnent les quinquinas plats. L’écorce découpée est séchée jour après jour au soleil.

Apprenez à la reconnaître avec la flore.

Usages

Quinquina

Quinquina

Les indiens du Mexique connaissaient depuis fort longtemps l’usage du quinquina, ils faisaient macérer son écorce dans l’eau pendant deux jours pour en soigner les personnes atteintes de malaria. Elle était également utilisée pour soigner les fièvres infectieuses comme la grippe et la typhoïde. On se servait de cette écorce astringente et tonique comme fortifiant pour les convalescents et peu à peu la poudre de quinquina remplaça les plantes fébrifuges de nos campagnes bien qu’elle ne soit pas plus active qu’elles.
Le quinquina entre ainsi dans la composition de cordiaux et de vins apéritifs mais aussi de pâtes dentifrices et de  lotions capillaires.
Les principes actifs thérapeutiques contenus dans les écorces issues de cultures sont des alcaloïdes; leur teneur varie entre 5 et 15 %. L’alcaloïde majoritaire est la quinine (1 à 8 %).

 

Composition chimique et usages actuels

L’écorce contient :
– des glucides : des oses et des osides (amidon, gomme)- 4 à 5 % de matières minérales
– des acides organiques : 5 à 8 % d’acide quinique
– des composés phénoliques :
. des acides phénoliques
. des flavonoïdes : tanins condensés (8 % de tanin catéchique, acide quinotannique)
. des tanins- des triterpènes : saponines (0.1 à 1.5 % d’acide quinovique, quinovine) et stéroïdes (sitostérol)
– 16 % d’alcaloïdes :
. alcaloïdes indoliques
. alcaloïdes quinoléiques (quinine, quinidine, cinchonine, cinchonidine, quinamine, épiquinamine, hydroquinine, hydroquinidine)
– des résines
– de l’acide chinofulvique (rouge de Chine)
– des traces d’huile essentielle composée de terpénoïdes : monoterpènes (alpha-terpinéol, linalol, limonène)

Le quinquina a des propriétés apéritives et stomachiques.
La plante possède également des vertus anti-asthéniques, analgésiques et antipyrétiques.
La quinidine a des propriétés antipyrétiques et analgésiques plus faibles que la quinine, mais son activité anti-arythmique est plus marquée.
Le quinquina est d’autre part utilisé pour son activité antimalarique.

La quinine

La chimie intervient dans l’histoire des Quinquinas en 1820 lorsque les pharmaciens français P.J. Pelletier et J.B. Caventou isolent le principe actif du Quinquina qu’ils nomment quinine.
Le quinquina est constitué par l’écorce desséchée de variétés de Cinchona succirubra Pav.
Les principes  actifs thérapeutiques contenus dans les écorces issues de cultures sont des alcaloïdes; leur teneur varie entre 5 et 15 % . L’alcaloïde majoritaire est la quinine (1 à 8 %).
La première formule chimique plane est établie en 1907 mais il faudra attendre 1944 pour connaître l’exacte structure spatiale de la molécule.
Les chimistes américains R.B. Woodward et W.R. Doering publient une synthèse  totale de la quinine en 1944.
Aujourd’hui, la quinine est produite, pour des raisons essentiellement économiques, par extraction de l’écorce des quinquinas de culture.
La consommation mondiale de quinine a atteint 155 tonnes en 1994.

Mais actuellement la malaria est devenue résistantes aux effets de la quinine !

Classe thérapeutique et autres propriétés pharmacologiques  :
antipaludéen, antipyrétique, anti-infectieux, tonique.

modèle 3D de la quinine

modèle 3D de la quinine

Dénomination chimique  : (R)-(6-méthoxy-4-quinolyl) [(2S,4S,5R)-5-vinyl-1-azabicyclo
[2.2.2.]oct-2-yl] méthanol.
Dénomination Commune Internationale  : quinine
Formule brute  : Cø20øHø24øNø2øO2
Composition élémentaire  :
carbone    74,04 %
hydrogène    7,46 %
azote    8,64 %
oxygène    9,86 %
Masse  molaire : 324 grammes.
Température de fusion  : 177°C.
Propriétés acido-basiques  : base faible.
Aspect physique  : solide cristallisé sous forme d’aiguilles blanches.
Solubilité : 0,5 gramme se dissout dans 1 litre froide, 1,3 gramme dans 1  litre d’eau bouillante, et 1250 grammes (1,25 kg) se dissolvent dans 1 litre d’éthanol.

Affiche St Raphaël Quinquina

Affiche St Raphaël Quinquina

Usages pharmaceutiques
Le quinquina est traditionnellement utilisé pour stimuler l’appétit, dans le traitement symptomatique des affections fébriles et/ou douloureuses, ainsi que dans celui des états grippaux. Il est encore utilisé pour faciliter la prise de poids.

Usages cosmétiques
Les extraits de quinquina ont des propriétés toniques et astringentes. La plante est également utilisée pour ses vertus antiseptiques et séborégulatrices. Elle est traditionnellement utilisée dans les démangeaisons et desquamations du cuir chevelu avec pellicules.
C’est enfin un bon protecteur solaire grâce à son contenu en acides phénoliques.
La teinture de Chine entre dans la composition de dentifrices et de poudres antiseptiques.
Les extraits sont utilisés dans des crèmes régénérantes et adoucissantes pour peaux normales, mixtes ou grasses à tendance acnéique, ainsi que dans des soins pour peaux matures.
Ils entrent également dans la composition de shampooings et lotions pour cheveux normaux, mous et plats, ainsi que dans des produits pour cheveux gras.
On utilise d’autre part les extraits de quinquina dans des laits corporels et des crèmes adoucissantes pour les mains.
Ils peuvent enfin être employés dans les rouge à lèvres et les produits d’hygiène bucco-dentaire.

Folklore

Le mot kina signifie écorce dans le dialecte indien des tribus amazoniennes : ainsi l’expression dérivée : kina-kina veut dire l’écorce des écorces. Les espagnols ont fait de cette expression : china-china d’où dérive quinquina.
L’histoire du paludisme, autrefois dénommé “fièvre des marais”, croise celle d’une plante médicinale fameuse  : le Quinquina.
Une légende nous raconte la découverte fortuite des vertus thérapeutiques des Quinquinas et comment l’Europe en tira bénéfice lors de la conquête de l’Amérique du Sud.
Un jour, dans la région de Loxa en Équateur, un Indien souffrant de fièvres  intermittentes se désaltère dans l’eau d’un lac. Or, des arbres à Quinquina sont tombés dans ce lac lors d’un récent tremblement de terre. L’homme remarque l’amertume de l’eau et, peu de temps après, s’étonne de sa propre guérison. D’autres Indiens malades de fièvres boivent cette eau amère et guérissent.
L’eau de macération des arbres à Quinquina serait-elle un puissant remède contre les fièvres? Ayant préparé des infusions avec les différentes parties de l’arbre, les Indiens constatent que l’amertume provient de l’écorce.
L’histoire se poursuit et l’on rapporte que vers 1630, des Indiens usant de leur médecine secrète, guérissent de fièvres intermittentes un père jésuite espagnol et le gouverneur espagnol de Loxa en personne.
Et voici que la merveilleuse écorce soigne la comtesse d’El Chinchon, femme du vice-roi du Pérou, atteinte d’une fièvre tierce. La poudre obtenue en pulvérisant l’écorce de Quinquina acquiert alors la réputation de remède fébrifuge.
Elle est baptisée “Poudre de la Comtesse”.
Vers 1640, les Jésuites missionnaires de Lima envoient cette poudre au cardinal espagnol Juan de Lugo qui introduit ce nouveau médicament en Europe. Précieux remède que cette “Poudre des Jésuites” autour de laquelle les religieux entretiennent le secret  ! Ils s’attribuent ainsi le monopole de son importation pour le traitement des fièvres en Europe.
Bientôt la poudre salvatrice arrive en Angleterre  : l’apothicaire R. Talbot de Cambridge la fait macérer dans du vin, mais comme il a l’âme d’un charlatan, il garde secrète la recette de son vin-remède contre les “fièvres des marais”.
En 1678, lors de son voyage à Paris, R. Talbot guérit le Dauphin de France. Louis XIV achète à prix d’or la recette du vin-remède. Il la divulgue et la popularise à la mort de R. Talbot en 1683.
L’arbre qui produit la célèbre écorce est encore un inconnu. C’est au botaniste J. de Jussieu que l’on doit les premières descriptions détaillées des diverses espèces de Quinquinas d’Amérique du Sud.
À partir des échantillons d’écorces et de leur description transmis par J.de Jussieu, le naturaliste C. Linné crée le genre Cinchona, en mémoire de la comtesse d’El Chinchon.
Au milieu du XIXe siècle, l’Angleterre et la Hollande développent la culture de Quinquina dans leurs colonies respectives à Ceylan et à Java.
Le quinquina est un symbole de protection et l’écorce de n’importe quel quinquina porté sur soi, protège contre les maladies et les maléfices.
Brûlé sur un réchaud en terre il activerait les vibrations positives alentour.

Recettes

Lotion

Mélangez
100 g d’huile d’amande douce,
50 g d’eau de rose,
10 g d’huile de ricin,
15 g de quinquina en extrait.

En attendant de savoir soigner ou prévenir le coronavirus

En attendant que la Chloroquine soit déclarée efficace ou non contre le covid-19, pendant la période de confinement, vous pouvez essayer (attention l’abus d’alcool, etc, etc) de prendre un petit verre de St Raphël Le Quina (attention il y a d’autres apéritifs St Raphël qui ne contiennent pas de quinquina, il faut prendre ceux qui contiennent du quinquina) ça ne vous guérira pas, mais ça ne fera pas de mal au moral…et il contient du quinquina…Cette saleté de virus ayant l’air de ne pas aimer du tout les antipaludéens. Certes l’efficacité sera sans doute comme celle d’une infusion de reine des prés par rapport à un bon cachet d’aspirine: je veux dire par là que lorsque des principes actifs de plantes sont utilisés dans des médicaments, c’est après les avoir pas mal transformés pour amplifier l’effet découvert dans la plante.

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