Le réséda, jaune

Réséda © Secrets de plantes

Réséda © Secrets de plantes

Le réséda ou gaudeou herbe aux juifs, Reseda luteola, de la famille des Resedaceae serait originaire d’Europe méridionale. Plante présente dans toute l’Europe méridionale et centrale, l’Asie occidentale et centrale et l’Afrique du nord, elle est devenue très rare en France où sa cueillette est interdite.
Il pousse au voisinage des lieux habités, des décombres, au long des chemins.

Le réséda est une plante bisannuelle, glabre, verte, qui mesure de 50 cm à 1 mètre de hauteur, sa tige dressée est robuste, anguleuse. Les feuilles présentent des stipules glanduleux, de forme oblongue à lancéolée, elles sont disposées de façon alterne le long de la tige dressée ; les feuilles radicales sont ondulées et disposées en rosette. La floraison a lieu en juillet. Les fleurs sont irrégulières, en grappes très longues, denses et raides. Elles sont formées de 4 sépales, de 3 à 4 pétales, laciniés, assez courts, de couleur jaune verdâtre, de 20 à 25 étamines à filet un peu dilaté à la base. Les fruits sont des capsules ovoïdes, ils renferment des graines noires et luisantes.

Apprenez à le reconnaître avec la flore.

Usages

Ses sommités fleuries sont utilisées comme antispasmodiques et stomachiques.
La racine est apéritive et vermifuge. Quelques praticiens l’ont employé en cas de fièvre typhoïde.

Elle a la propriété de teindre en jaune, du jaune paille au jaune citron suivant la quantité de plante utilisée. Toute la plante est utilisée à cet effet, mais ce sont les tiges, les feuilles et l’enveloppe des graines qui contiennent le plus de matière colorante.

Composition chimique et usages actuels

Réséda

Réséda

Les sommités fleuries renferment :
– des composés phénoliques représentés par :
. environ 2 % de flavonoïdes, principalement des flavones (apigénine, lutéoline), des flavonols (isorhamnétine, kaempférol)
Le réséda possède des propriétés diurétiques et sudorifiques. On lui attribue aussi des vertus veinoprotectrices.

Usages pharmaceutiques

Le réséda est préconisé pour stimuler la diurèse et favoriser la sudation.

Usages cosmétiques
Les extraits de réséda présentent des vertus adoucissantes, pigmentantes et jouent un rôle de protecteur solaire. Ils sont par ailleurs anti-oxydants et anti-radicalaires, propriétés qui en font un actif anti-âge apprécié.

On recommande leur utilisation dans :
– des shampooings pour cheveux normaux, abîmés et fragiles
– des crèmes adoucissantes pour le contour des yeux
– des crèmes anti-rides pour peaux matures et abîmées
– des crèmes apaisantes pour les mains
– des produits solaires
– des gels de massage pour les pieds et les jambes lourdes

Folklore

“Réséda” vient de « resedare » : guérir.
Symbole de bonheur éphémère, de vivacité et de mérite modeste,
il signifie dans le langage des fleurs : “vos qualités surpassent vos charmes”.
En Europe, la “gaude” ou réséda a certainement été la source de teinture la plus anciennement appréciée et cultivée dans ce but. En Suisse, on retrouve sa trace dans les cités lacustres d’époque néolithique. C’était probablement le “strathium” dont parle Dioscoride sans en donner la description. Dès 1243, on trouve dans les Capitolaribus de tinctorum de Venise – le plus ancien règlement de la profession de teinturier en Occident – l’interdiction de teindre en jaune avec une autre plante que la gaude et notamment avec le genêt des teinturiers, considéré comme une teinture moins solide.
La gaude se trouve associée à l’histoire de la diaspora juive en Europe, comme l’atteste son nom « d’herbe aux juifs ». C’était en effet l’une des trois plantes dont se servaient les juifs des états pontificaux du sud de la France pour teindre en jaune les chapeaux pointus qu’ils durent y porter pour se distinguer de la population, de 1255 jusqu’en 1791.

Le parfum du réséda ne peut s’obtenir par distillation, seul l’enfleurage permet de le recueillir.

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