Tous les citadins connaissent sans le savoir cet arbre de la famille des Simaroubaceae : l’ailante est en effet très présent dans nos villes et nos parcs. Il est originaire de Chine et a été naturalisé en Europe et en Amérique du Nord comme arbre ornemental.
L’ailante est un arbre d’ornement, pouvant mesurer de 6 à 20m de hauteur, très commun dans les parcs et les avenues de nos cités modernes. Il a cependant un défaut : ses feuilles froissées et ses grandes grappes de fleurs verdâtres, qui fleurissent au mois de juillet, dégagent une odeur assez désagréable. Il se caractérise par ses longues feuilles alternées d’une soixantaine de centimètres, composées de 13 à 40 folioles larges et brillantes, et par son écorce gris-brun aux rayures pâles. En automne mûrissent ses petits fruits ailés de 4cm.
Apprenez à reconnaître l’ailante avec la Flore.
Usages traditionnels
La racine d’ailante est, depuis les temps anciens, un remède populaire en Chine contre la dysenterie.
Les feuilles et l’écorce sont connues pour leur action anti-helminthique et anti-diarrhéique. On lui reconnaît également des propriétés antispasmodiques, astringentes et antiseptiques.
De la quassine et de la néoquassine ont été isolées dans son écorce.
La plante est utilisée sous diverses formes : la poudre d’écorce combat le ténia ; l’infusion de la racine calme la dysenterie et les diarrhées ; la teinture d’ailante est un modérateur du tissu lymphatique recommandé dans les inflammations des ganglions et les fièvres typhoïdes.
En homéopathie on l’utilise pour le traitement des cancers.
La sève est très irritante pour la peau. A haute dose, la racine mâchée peut provoquer des vomissements, des sueurs froides et un affaiblissement général.
L’ailante est très utilisé comme arbre ornemental car il résiste bien aux fumées et à la suie, et développe un feuillage attractif. On utilise alors essentiellement des femelles car, au contraire des mâles, leurs fleurs n’exhalent par d’odeur désagréable.
Folklore
En Malaisie on appelait cet arbre ailanto, mot adopté par la langue française qui en a fait ailante . Contrairement à ce que certains ont supposé, ce mot n’est pas dérivé du grec anthos ( » fleur « ) et ne s’écrit donc pas » ailanthe « , comme on le trouve parfois.
Au milieu du XVIIIe siècle, le professeur d’Incarville a imaginé d’implanter en Europe le papillon Samia Cynthia, bombyx producteur de soie. Mais pour cela, il fallait d’abord importer l’arbre dont les feuilles servaient de nourriture à ce papillon. Il a donc envoyé de Chine, où il menait ses études, quelques graines à destination de Londres. Mais les botanistes anglais ont pris l’arbre qui est né de ces graines pour le vernis du Japon (Rhus vernicifera), et ce n’est qu’en 1786 que Desfontaine a rectifié leur erreur : il s’agissait d’une autre plante qu’il a baptisé » ailante » et que l’on appelle encore aujourd’hui, suite à cette méprise, » faux vernis du Japon « . A l’époque, l’arbre a été abondamment planté dans les villes et les parcs, et le bombyx qui lui était associé s’est répandu, notamment à Paris dans les bois de Boulogne et de Vincennes.
– Prendre garde aux ailante mâles qui sentent très mauvais au moment de la floraison.
– Attention, l’odeur de la plante produit chez certaines personnes de la somnolence.
– Ne plantez pas d’ailante près d’une basse cour, les feuilles intoxiquent les oiseaux.
– Le magnifique Bombyx cynthia se nourrit de ses feuilles. En été on dispose des cages à papillons dans son feuillage.