La réponse de Taylor aux nécessités de la guerre

Frederic Taylor
Frederic Taylor

Taylor Frederic Winslow, ingénieur et économiste américain

1856 (German Town, Pennsylvanie) – 1915 (Philadelphie)

« Développer une équipe d’ingénieurs de direction ayant reçu une formation théorique en vue de son nouveau rôle et qui puisse prévoir et diriger le processus de production à partir d’une recherche systématique concernant à la fois la qualité des matières utilisées dans la production et la suite logique des opérations de production.
Assigner alors à chaque travailleur une tâche bien déterminée dans cette suite d’opérations, à partir d’études de temps et de gestes, et finalement convaincre l’ouvrier de réaliser cette tâche dans les règles par un système soigneusement organisé de travail au rendement. » (David Montgomery)
La définition est longue, mais elle a le mérite de rassembler les éléments du système conçu par Taylor : un système de principes.
Taylor n’est pas un homme d’affaires, mais un ingénieur aux traditions strictes, à la morale exigeante, aux principes parfois un peu bornés -il a travaillé en outre pour la Bethlehem Steel de Pennsylvanie, puissante société métallurgique-.

Pour Simone Weil, Taylor est « un contremaître ayant utilisé son expérience de chien de garde ».
Il intègre pendant un quart de siècle dans l’Organisation Scientifique du Travail, l’O.S.T., des recherches techniques sur les machines-outils, des études sur la détermination des temps, des gestes et des salaires, et une réflexion plus générale sur les normes de gestion que l’ingénieur doit étudier et imposer, la maîtrise, faire appliquer et l’ouvrier, subir -on ne lui demande certes pas de penser !-
A l’inadaptation de l’outillage, aux pertes de temps, au désordre d’organisation, il veut substituer le « scientific management« .

L’amélioration des rendements profitera aussi aux ouvriers, dit-il.
Ceux-ci n’en sont guère persuadés. Les ouvriers qualifiés en particulier pensent que le chronométrage brise ce qu’ils avaient conservé d’autonomie dans le travail. Les syndicats sont hostiles, « bon pour des esclaves », disent-ils.
Ainsi ce n’est pas seulement en France, où la tentative d’appliquer certains aspects du taylorisme, déclenche une grève restée célèbre, que l’O.S.T. entre progressivement.

Les nécessités de la guerre, et les mutations qui s’ensuivent assurent une poussée du taylorisme.

1886 : premier exposé par Taylor de ses principes au Congrès de Chicago de l’ASME.
1900 : présentation des premières machines à coupe rapide à l’Exposition universelle.
1907 : première traduction en français d’un texte de Taylor par l’ingénieur Henri Le Chatelier proche du Comité des Forges.
1911 : Principes de direction scientifique des entreprises.
1913 : grève contre le chronométrage chez Renault
1915 : discours de Cleveland

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