Botanique
Le condurango, Marsdenia condurango, de la famille des Asclepiadaceae est une liane de la Cordillère des Andes que l’on rencontre au Pérou, en Équateur et en Colombie entre 1500 et 1800 m. d’altitude.
Elle court le long des troncs d’arbres pour atteindre la lumière.
Velu sur toutes ses parties, le condurango porte de larges feuilles opposées cordiformes, longues d’une dizaine de cm. Les fleurs groupées à l’aisselle des feuilles supérieures s’évasent en 5 lobes striés, jaunes-verdâtres.
C’est surtout l’écorce de la tige qui est utilisée.
Sa surface externe grisâtre et rugueuse protège un suber brun-rougeâtre et un liber brun-jaune strié longitudinalement. Son odeur aromatique rappelle la cannelle et le poivre : elle ne se révèle qu’après avoir été broyée.
Usages traditionnels
Lez condurango était localement réputé comme stomachique, anticancéreuse et contre les morsures de serpents.
Les racines fraîches contiennent un suc laiteux qui s’avère être un puissant analgésique. Le suc laiteux de cette liane serpentiforme est utilisé pour soigner les morsures de serpents.
Bel exemple de la “théorie des signatures”.
La plante est actuellement consommée aux États Unis, en Allemagne et au Royaume Uni.
Composition chimique et usages actuels
L’écorce contient :
– des glucides : oses (glucose, oléandrose, cymarose, 6-déoxy-3-O-méthylallose)
– 10 à 12 % de matières minérales
– des composés phénoliques représentés par :
. des phénols (vanilline)
. des acides phénoliques (acide caféique et acide chlorogénique)
. des flavonoïdes
. des tanins
. des coumarines
– des triterpènes : stéroïdes (phytostérol) et amyrines (beta-amyrine)
– des résines
– 0,3 à 0,5 % d’un polyol : condurite
– 1 à 2 % d’hétérosides : condurangine (mélange de substances qui par hydrolyse acide donnent des sucres et les génines, celles-ci sont des esters cinnamiques instables de condurangogénine A)
– des traces d’huile essentielle aromatique
On reconnaît au condurango des vertus stomachiques, apéritives et cholérétiques.
La plante a également des propriétés anti-asthéniques, sédatives et anti-inflammatoires.
Usages pharmaceutiques
Le condurango est employé dans des préparations toniques amères lors des convalescences, également dans des préparations stimulantes de l’appétit, en cas de dyspepsie et pour calmer les douleurs de l’ulcère gastrique.
La condurangine est un tonique des fibres lisses, mais antagoniste des sels de baryum, de l’acétylcholine et de la pilocarpine. Elle accroît la sécrétion biliaire.
Usages cosmétiques
Le condurango entre dans la composition de nombreux produits cosmétiques grâce à ses vertus adoucissantes, astringentes et tonifiantes.
Il est ainsi un actif utilisé dans :
– des shampooings et lotions toniques pour cheveux gras, mous et plats
– des laits corporels
– des crèmes apaisantes après-soleil
– des crèmes adoucissantes pour les mains
– des lotions après-rasage
– des crèmes et masques astringents pour peaux grasses à tendance acnéique
– des crèmes revitalisantes pour peaux abîmées.
Folklore
Le condor a un rôle sacré dans la Cordillère des Andes ; condurango dériverait-il de l’appellation de ce grand oiseau dont on raconte qu’il consomme des feuilles de condurango pour se préserver des morsures des serpents venimeux ?