
Élections de 1893, 2e circonscription d’Albi ; Jaurès, 4 660 voix : ELU !
Le candidat blanquiste s’est désisté en faveur de Jaurès qui bat le républicain modéré au second tour. Soutenu fortement par les ouvriers, notamment de la mine, majoritaires dans la ville de Carmaux, Jaurès a su aussi conquérir les ruraux qu’il visite dans leurs fermes et à qui il sait parler, même en patois.
Régulièrement élu à Carmaux jusqu’à sa mort, sauf au moment de l’Affaire Dreyfus, Jaurès participe à toutes les grandes batailles sociales, toujours fidèle au socialisme. Il fait partie des grands orateurs du XIXe siècle

Jaurès, directeur politique du journal des dix-sept agrégés – 1904
« Le journal sera authentiquement et activement socialiste et il cherchera à faire la conciliation à gauche, j’ai demandé un article à Allemane, j’en demanderai aux principaux militants des organisations ouvrières. » -Jaurès, directeur politique-
Le 18 avril 1904 sort le premier numéro ; tiré à 140 000 exemplaires, il est entièrement vendu. Une grave crise secoue le journal en 1905, on ne vend plus que 12 000 exemplaires. Jaurès doute, maintient l’esprit du journal, « un souci constant et scrupuleux de la vérité ! » Au Congrès de Tours, la scission de la SFIO entraîne le journal du côté communiste.
Jaurès, auteur de L’Armée nouvelle – 1910
Dix-huit articles en six pages, un exposé des motifs de 450 pages, trois ans d’études et de recherches avec des officiers, plus qu’un projet de loi, Jaurès a élaboré là une théorie de L’Armée nouvelle, écrit un livre qui est une véritable réflexion philosophique. Jaurès préconise :
– une organisation populaire de la défense nationale (milices de citoyens), – l’abandon de la stratégie de l’offensive à outrance, – l’arbitrage international et l’entente avec l’Allemagne.
Il sera accusé par la droite de vouloir désorganiser l’armée, par la gauche révolutionnaire et les antimilitaristes de garder des « croyances obstinées petites bourgeoises ». Trotski, lui, appréciera le livre à sa juste valeur !


Loi militaire des trois ans – 1913
Jaurès, surnommé « le Prussien » à cause des thèses défendues dans son ouvrage L’Armée nouvelle, a déposé un contre-projet contre l’augmentation de la durée du service militaire. La loi a été votée par une majorité de centre droit, mais elle est très impopulaire.
Des manifestations de soldats en uniforme ont lieu dans les rues ; la presse de droite surenchérit. Péguy veut supprimer « en temps utile quelques bergers et mettre Jaurès dans une charrette et un roulement de tambour pour couvrir cette grande voix ! ».
La gauche fait campagne en mai 1914 contre la loi des trois ans, mais, une fois au pouvoir, en retarde l’abrogation devant la menace extérieure grandissante, comme si elle sentait venir le conflit.
Deux mois plus tard, l’Europe entière sera en guerre.
* »La France parle, taisez-vous Monsieur Jaurès » – Franc-Nohain dans L’Echo de Paris-

À deux mois des élections présidentielles, il est plaisant de passer quelques instants avec Jean Jaurès, grand homme politique du XIXe siècle, assassiné en 1914, année qui marque la transition vers le XXe siècle.
Pour qui allez-vous voter, le plus beau (belle), celui ou celle qui parle le mieux, celui ou celle qui a un programme qui vous convient, celui ou celle que vous estimez qu’il tiendra ses promesses. Amusez-vous à faire des paris avec vos amis.