Suicide de Vincent Van Gogh

lettre de Van Gogh avec dessin

Un grand désir d’action

« Tel qui a longtemps roulé, comme ballotté sur une mer orageuse, arrive enfin à destination, tel qui a semblé bon à rien, et incapable de remplir une place, aucune fonction, finit par en trouver une. Il y a celui qui est fainéant par paresse et lâcheté de caractère … Puis il y a … le fainéant bien malgré lui qui est rongé intérieurement par un grand désir d’action, qui ne fait rien … parce qu’il n’a pas ce qu’il lui faudrait pour être productif … un tel ne sait pas toujours lui-même ce qu’il pourrait faire … pourtant il est bon à quelque chose. »
Ne pas avoir peur du monde où il vit, même s’il sait qu’il ne doit que le traverser.
Le 27 Juillet 1890, sûrement, Van Gogh n’a plus cette force. Il tente de se suicider. Il meurt le 29 Juillet. Son frère le rejoindra six mois plus tard et repose à côté de lui au cimetière d’Auvers-sur-Oise.

Van Gogh Vincent, peintre hollandais
1853 (Groot-Zundert) – 1890 (Auvers-sur-Oise)

Autoportrait – Van Gogh

Toute sa vie, Vincent Van Gogh a voulu « des ailes pour planer au-dessus de la vie ». Profondément blessé par un amour malheureux à Londres, puis par son renvoi de la galerie Goupil à Paris, enfin par l’échec d’un essai de sacerdoce interrompu par le comité d’évangélisation de Laeken, il ne trouve un refuge affectif que dans ses premiers dessins et ses lettres à Theo, son frère, à qui il confie tout : « Tel a un grand foyer dans son âme et personne ne vient s’y chauffer… »
1880, année de divagation totale, sans argent, sans espoir, sans foi, le ramène dans sa famille.
Prêt encore une fois à tout sacrifier, mais cette fois à son art.
Il admire Delacroix, il copie Millet qu’il considère comme le plus moderne.
Une nouvelle déception amoureuse, la mésentente avec sa famille sauf avec Theo, lui fait perdre confiance ; seule sa peinture lui permet de supporter une vive douleur intérieure. Il crée ses tableaux pour exprimer « un sentiment humain sincère », ainsi Les mangeurs de pomme de terre, sa composition-phare qui l’autorise à croire en lui, à poursuivre son œuvre : »les paysans semblent peints avec la terre qu’ils ensemencent ».
Sa rencontre avec les impressionnistes et tout particulièrement Pissarro et Gauguin transforme et éclaire sa palette.
Cette période est féconde : natures mortes, autoportraits, fleurs, paysages parisiens, expriment toutes ses émotions, ses états d’âme, ses interrogations. Il s’installe  à Arles; la lumière du midi irradie alors son œuvre qui passe de la sérénité à la passion.
Il se sent aussi une « furieuse envie de peindre la figure ». Exténué, surmené, il accueille très mal Gauguin qui comprend mal son travail. Pris d’une crise de folie, il se coupe l’oreille, passe plusieurs jours à l’hôpital et peint toute son angoisse dans L’homme à l’oreille coupée, un autoportrait très expressif.
Entre les crises, il retrouve le calme en travaillant ; « je laboure comme un vrai possédé ». Dix de ses toiles sont présentées au Salon des Indépendants par son frère Theo.
Vincent passe par Paris, s’installe chez le docteur Gachet à Auvers-sur-Oise où il peint ses derniers tableaux, fébrilement, dans l’angoisse du vide. Le 27 juillet 1890, il se tire une balle et meurt deux jours plus tard dans les bras de son frère.

Chronologie

1869 : employé à la galerie d’art Goupil à La Haye
1873-74 : employé à la galerie d’art Goupil à Londres
1874-75 : employé à la galerie d’art Goupil à Paris
1880 : étudie le dessin à Anvers
1885 : Les mangeurs de pommes de terre
1886 : premiers autoportraits
1887 : Intérieur de restaurant – bouquets de fleurs –
1888 : Le facteur Roulin – La moussmé – Autoportrait dédié à Gauguin
1889 : Les Iris – Les blés verts – La nuit étoilée – Autoportrait en bleu
1890 : Le champ de coquelicots – Portrait du Docteur Gachet – Champ de blé aux corbeaux

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