Caillebotte Gustave
peintre, mécène et collectionneur français, 1848–1894
En 1873, à la disparition de son père, Gustave Caillebotte hérite d’une grande fortune qui lui permet de se consacrer à la peinture. Cette même année, il est reçu à l’École des Beaux-Arts où il suit quelques temps l’enseignement de Bonnat (1833-1922), le portraitiste officiel de la troisième République. Les premiers tableaux de Caillebotte expriment sa vision moderne de la peinture : emprunté aux estampes japonaises et à la photographie, le cadrage des Raboteurs de parquet et du Pont de l’Europe est profondément original.
En 1875, il rencontre les peintres impressionnistes, et sollicité par Renoir, il rejoint leur groupe pour participer à leur deuxième exposition en 1876. Les impressionnistes exercent une grande influence sur lui : dans un premier temps, il se montre proche de Degas dans ses scènes d’intérieur et ses portraits comme celui de M. Cordier en 1883, puis ses paysages de bords de Seine rappellent l’art de Bazille, Renoir et surtout Monet qui le pousse à éclaircir sa palette et à peindre en plein air. Toutefois, la grande spécialité de Caillebotte réside dans ses paysages urbains : fasciné par le Paris d’Haussmann, il en multiplie les vues comme Rue de Paris, temps de pluie en 1877. Parallèlement à sa carrière de peintre, l’artiste met tout en œuvre pour aider ses amis impressionnistes, veillant constamment jusqu’à sa mort à l’unité du groupe qu’il réunit fréquemment chez lui. Il devient même leur mécène en consacrant sa fortune à l’organisation de leurs expositions et à l’acquisition d’une grande partie de leurs œuvres. Ainsi, Caillebotte constitue au fil des années l’une des plus grandes collections avec soixante-sept toiles qui comptent parmi les chefs-d’œuvre de l’école impressionniste dont Le moulin de la Galette de Renoir, La gare Saint-Lazare de Monet et Danseuses sur scène de Degas. Caillebotte prévoit de léguer, à son décès, l’ensemble de sa collection à l’État. Mais sa volonté que ses tableaux « n’aillent ni dans un grenier ni dans un musée de province mais bien au Musée du Luxembourg et plus part au Louvre » déclenche à sa mort en 1894 une véritable polémique. Les professeurs de l’Ecole des Beaux-Arts considèrent comme un sacrilège l’entrée des impressionnistes au Louvre et menacent par conséquent de démissionner. Pendant deux ans, Renoir, son exécuteur testamentaire doit livrer une lutte contre le gouvernement qui refuse ce don. Enfin, en 1896, sous la pression de Georges Clémenceau (1841-1929), l’État accepte une partie de sa collection du Musée du Luxembourg, principalement les Monet et Cézanne, refusant jusqu’à vingt-neuf de ses toiles. Si en tant que peintre il n’occupe pas une place de premier plan, Caillebotte joue un rôle essentiel dans l’histoire de l’impressionnisme comme mécène et collectionneur.
1848 : né à paris
1873 : élève de Bonnat à l’École des Beaux-Arts
1875 : Les raboteurs de parquet et rencontre les peintres impressionnistes
1876 : participe à la deuxième exposition du groupe impressionniste
1877 : Rue de Paris, temps de pluie
1880 : Au café
1883 : Henri Cordier
1888 : se retire au Petit-Gennevilliers où il réunit ses amis impressionnistes
1894 : meurt au Petit-Gennevilliers, son legs à l’État déclenche un scandale
1896 : entrée d’une partie de sa collection au Musée du Luxembourg
1897 : présentation des 38 toiles acceptées de Degas, Manet, Renoir, Pissarro, Sisley, Monet, Cézanne
1928 : transfert au Louvre des toiles exposées au Musée du Luxembourg