Le marronnier d’Inde, Aesculus hippocastanum, de la famille des Hippocastanaceae, est un bel arbre à feuilles caduques, aujourd’hui naturalisé dans toute l’Europe.
Originaire de l’Europe du Sud-Est ou d’Asie, il fut rapporté par Alexandre-le-Grand dans sa patrie et de là dans toute la Grèce d’où les romains le transplantèrent à Rome où le trouva François Ier. Il peut atteindre 25 m de haut et porte des grandes feuilles, opposées, composées-palmées avec 5 à 9 folioles longuement pétiolées, obovales, acuminées, inégalement dentées, vertes et sans stipules. Ses fleurs sont irrégulières, blanches, tachées de rouge et de jaune, en thyrses terminaux, dressés. Le fruit est une grosse capsule épineuse et verte renfermant une ou deux graines, brunes et luisantes, les marrons d’Inde.
Usages
On utilise le fruit (marron d’Inde) et l’écorce.
L’utilisation médicinale de cette dernière était d’ailleurs plus ou moins tombée dans l’oubli lorsque les guerres napoléoniennes contraignirent à chercher parmi les productions indigènes un substitut du quinquina, devenu rare et cher.
Le marron est reconnu universellement pour son action sur les troubles circulatoires. Il calme en particulier les douleurs causées par les hémorroïdes, est actif sur les varices. Il est précieux dans les états congestifs du petit bassin, y compris ceux qui affectent la prostate. C’est un adoucissant, régulateur de la circulation veineuse mais aussi un tonique de la paroi des capillaires grâce à la vitamine P qu’il contient.
Il est efficace également contre la couperose. La décoction d’écorce est également employée en compresses astringentes pour coupures et plaies.
Le marron d’Inde est toxique de par les sapononines qu’il contient, mais convenablement et longuemment traité, des civilisations anciennes japonais et amérindiens savaient comment le consommer.
On s’est servi du marron à des fins domestiques. Sa macération était utilisée pour le blanchissage et on en a fait du savon. Sa farine a permis de produire une excellente colle à bois dont l’amertume éloigne les insectes rongeurs.
Composition chimique et usages actuels
L’écorce du marronnier d’Inde contient :
– des composés phénoliques représentés par des flavonoïdes parmi lesquels :
. des flavonols (quercétine, quercitrine); des tanins condensés : tanins catéchiques; des anthocyanidines; 2 à 3 % de coumarines simples : 3 % d’esculine, fraxétine, fraxine, scopolétine et scopoline.
– des terpénoïdes : triterpènes dont saponines (des traces d’escine); stéroïdes
– de l’allantoïne
L’écorce du marronnier d’Inde possède des vertus anti-asthéniques et fébrifuges. On lui reconnaît également des activités anti-inflammatoires et veinoprotectrices.
L’écorce du marronnier d’Inde doit son importante action vitaminique P (action anti-hémorragique par diminution de la perméabilité et augmentation de la résistance capillaire) à la présence d’hétérosides coumariniques dont le principal est l’esculoside.
Utilisations pharmaceutiques
Les fruits et l’écorce sont traditionnellement utilisés :
– dans la manifestation de la fragilité des petits vaisseaux de la peau,
– en vue de diminuer les sensations de jambes lourdes ou les désagréments des hémorroïdes.
Les fruits et l’écorce du marronnier d’Inde sont utilisés notamment dans le traitement des troubles veineux (varices, phlébites, oedèmes…).
Utilisations cosmétiques
Les fruits et l’écorce jouissent de propriétés adoucissantes, anti-couperose et astringentes.
L’écorce est également reconnue comme protecteur solaire.
Les extraits (écorce et fruit) de marronnier d’Inde sont fréquemment utilisés dans des produits de massage pour les pieds et les jambes lourdes.
Les extraits d’écorce de marronnier d’Inde sont particulièrement recommandés dans :
– des produits solaires et après-soleil
– des produits pour le corps
– des crèmes apaisantes pour le contour des yeux
– des crèmes pour peaux grasses
– des crèmes pour peaux abîmées et couperosées
Folklore
Aesculus était chez les Anciens un chêne à glands comestibles. Hippocastanum vient de “hippos”, cheval et “castanum”, châtaigne, châtaigne des chevaux car on lui attribuait le pouvoir de guérir tous les maux des chevaux.
Le marron a suscité toutes sortes de croyances. Le premier marron tombé et ramassé protège contre les rhumatismes et les maux de rein à condition de le porter en permanence dans sa poche. Usage analogue avec cette coutume dans les campagnes de porter dans sa poche un ou deux marrons d’Inde que l’on devait changer dès qu’ils étaient devenus durs comme la pierre pour se protéger des rhumatismes et des hémorroïdes. Trois marrons portés sur soi auraient aussi la vertu de protéger contre les étourdissements.
D’autres traditions sont liés à l’autre pouvoir du marron, l’argent. Envelopper un marron dans un billet de 5€ placé dans un sachet que l’on frotte sur soi est un excellent moyen pour attirer l’argent. Et de façon plus générale, on peut compter sur le marron d’Inde pour garantir le succès dans n’importe quelle entreprise.
Recettes
Contre la couperose
Enlevez l’écorce de marrons d’Inde frais pour râper la pulpe que l’on mélangera à de l’huile d’amande douce avant d’étaler la préparation sur les zones couperosées.
Anti-mites naturel
Enfilez les marrons d’Inde sur une ficelle.
Suspendez ce collier dans votre garde-robe : il protègera vos lainages des mites.
Marron d’Inde, aliment de survie
Afin de pouvoir les consommer, faites cuire les marrons d’Inde pendant plusieurs heures dans un four à température moyenne. Ensuite coupez-les en tranches et laissez-les pendant plusieurs jours sous une cascade. Alors seulement vous pourrez les consommer sans crainte, les saponines ayant été détruites et la chair lavée.
Les amérindiens s’en servaient, ainsi préparés, à la place de viande, lorsqu’ils partaient à la chasse au gros gibier.
Nettoyant
En infusion, le marron d’Inde nettoie bien la peau du visage grâce à sa saponine, naguère exploitée pour fabriquer des savons à barbe.
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