Platistes, avez-vous des yeux pour voir?

Comment des platistes peuvent-ils exister aujourd’hui?

Apollo 11

La Terre vue par Apollo 11

La Terre est plate, des millions de « platistes », aujourd’hui, en sont convaincus et ils ont des arguments qu’ils échangent activement sur les réseaux sociaux: la Terre serait un gigantesque disque immobile entouré par un énorme mur de glace (l’Antarctique), et surmonté d’un dôme qui recouvre le Soleil et la Lune. Selon eux les photos satellites de la Terre sont des photos trafiquées  ! C’est une communauté née en Angleterre, qui a grandi aux Etats-Unis et a pris de l’ampleur au Brésil.

De l’utilité d’enseigner la zététique dès l’école primaire, pour éviter l’émergence de croyances stupides comme celle des platistes.
Mais en fait, même lorsqu’on pensait que le centre de la Terre hébergeait l’Enfer ou «certains territoires peuplés de personnes à tête de chien», la Terre a toujours été représentée comme sphérique.

Les preuves que la Terre est une sphère aplatie

La Terre est presque exactement une sphère (renflée à l’équateur en raison de sa rotation).
Les preuves
 1 L’horizon

Dès que les hommes naviguèrent, ils surent que la Terre était sphérique.
Lorsqu’un navire navigue vers l’horizon, il ne devient pas de plus en plus petit jusqu’à devenir invisible comme il le ferait si la Terre était plate. Sa coque disparaît de notre vue puis son mât. En grimpant sur une colline ou une tour voisine, le bateau redevient visible alors qu’il avait complètement disparu.
La courbure de la Terre nous empêche, depuis le sol, de voir à plus de 5 kilomètres.
2 Les Grecs et les Egyptiens qui avaient des connaissances en géométrie et en astronomie n’ont jamais cru à une terre plate.
C’est Aristote (de -384 à -322) qui donne les premières preuves par l’observation  :

-La forme arrondie de l’ombre de la Terre sur la Lune lors des éclipses de lune.
-On ne voit pas les mêmes étoiles lorsqu’on se déplace du nord au sud, il suffit de lever la tête et d’observer le ciel nocturne. Les constellations que l’on voit ne sont pas les mêmes selon la latitude où on se trouve : on ne regarde pas dans la même direction de l’univers.
3 Erathostène, mathématicien, géographe, astronome et poète grec ( -276 à -194) en calcule la circonférence.

Circonférence de la Terre

calcul de la circonférence de la Terre par Erathosthène

A midi, le jour du solstice d’été,  un bâton ne projetait aucune ombre à Assouan (sur le tropique du cancer). En mesurant, au même moment, à Alexandrie, 800 km plus au nord, l’ombre d’un obélisque dont on connaît la hauteur, on déduit l’angle que font les rayons du Soleil avec la verticale (7,2 °). Erathostène suppose que le Soleil est assez loin et que les rayons qui arrivent sur terre sont parallèles et surtout il a eu du bol  : les deux villes ne sont pas tout à fait situées sur le même méridien mais cette erreur à compensé l’erreur d’estimation de la distance calculée par le nombre d’heures de marche à pied  !
En connaissant la distance de 5000 states qui sépare les deux cités (1 stade=160m)
Circonférence de la Terre = 360 x 5000 : 7,2  = 250 000 stades.
La circonférence de la terre calculée par Eratosthène est donc environ égale à 40 000 km alors que la circonférence à l’équateur actuellement connue est de 40 075 km !
Si la Terre était plate, ces ombres seraient strictement identiques.

4 – Christophe Colomb savait aussi que la terre était ronde quand il proposa d’atteindre les Indes, partant de l’Espagne et naviguant vers l’ouest. Ses détracteurs, connaissant la circonférence de la Terre calculée par Eratosthène, pensaient que c’était trop long d’atteindre les Indes par l’ouest. Ce qui est vrai  : heureusement que Colomb a rencontré l’Amérique…enfin pas pour les Indiens d’Amérique  !

5 – Et bien sûr les photos prises par les satellites et depuis la Lune ne sont pas truquées.

Dauphinelle, antiparasitaire et vermifuge

Dauphinelle

Dauphinelle © Secrets de plantes

La dauphinelle pied-d’alouette, Delphinium consolida L.Consolida regalis S.F., de la famille des Ranonculaceae, est une plante herbacée annuelle de 10 à 60 cm de haut, très commune dans toute la France, sauf dans l’ouest et sur le littoral. On la trouve dans l’ensemble de l’Europe et en Asie occidentale dont elle est vraisemblablement originaire.
Très abondante dans les moissons, elle croît avec prédilection dans les terrains calcaires.

La tige est grêle et irrégulièrement ramifiée et porte un petit nombre de feuilles découpées en lanières très étroites.

Les fleurs sont groupées par 6 ou 10 en une grappe terminale lâche, bleue, avec 5 sépales et une corolle de 4 pétales soudés. Les graines sont noires, ridées, écailleuses.

Composition chimique et usages actuels de la dauphinelle

La fleur contient :
– des glucides notamment des oses (mannitol)
– des composés phénoliques constitués :
. d’acides phénoliques
. de flavonoïdes du type flavonols (kaempférol et quercétine libres et en liaisons glycosidiques) et des anthocyanidines (glucoside de la delphinidine)
. de tanins
– des alcaloïdes :
. diterpéniques (élatine)
. delphinine

La dauphinelle est anti-parasitaire et vermifuge.
On lui attribue également des activités diurétiques et veinoprotectrices.

Usages phamaceutiques

La dauphinelle trouve son utilisation dans le traitement de la goutte et des oedèmes.
Les extraits peuvent être incorporés dans des lotions ou shampooings anti-poux.

Usages cosmétiques

La dauphinelle est surtout employée pour ses vertus astringentes. C’est par conséquent un actif particulièrement recommandé dans des shampooings et lotions pour cheveux gras.

Usages traditionnels

On utilise les fleurs, la plante fleurie et les graines.
Comme l’indique son nom latin, Consolida, la dauphinelle était la “consoude royale” des anciens chirurgiens et elle était réputée pour consolider plaies et blessures.
Feuilles et fleurs étaient considérées comme diurétiques, apéritives et anthelminthique (vers) et en infusion, employées contre les engorgements des organes abdominaux, les maladies chroniques des reins et de la vessie.

On la savait dangereuse car la plante est émétique et irritante.

Folklore

L’ancien nom grec de ces espèces, delphinion, -d’ou dérivent leurs noms latins et français-, était le diminutif de “delphis”, dauphin et marquait aux yeux des grecs, familiers des choses de la mer, la ressemblance de leur sépale supérieur, prolongé en éperon, avec le dauphin. On l’appelle aussi dauphinelle des blés ou des moissons, herbe aux poux ou dauphinelle consoude.

Ses pouvoirs magiques sont santé et protection.
Elle tient les fantômes à distance. Celui qui regarde le feu de la Saint Jean à travers un bouquet de dauphinelles n’aura pas de troubles visuels pendant un an.

Dans le canton d’Albertville, on prête à cette fleur la propriété de faire muer les serpents et de donner la colique aux femmes enceintes.

 

Sources

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“Compendium de Phytothérapie”, J. Van Hellemont, Edition du Service scientifique de l’APB, 1986
“Council of Europe”, Plant preparations used as ingredients of cosmetic products, 1st Edition, Council of Europe, Strasbourg, 1989
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“Encyclopedia of Common Natural Ingredients”, A.Y. Leung, John Wiley et Sons, 1980
“Enciclopédia de Plantas Brasileiras”, D. et C Alzugaray, Editora Três Ltda, Brasil, 3 tomes, 1988
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“Guide de l’herboriste -droguiste”, Compain M., Ed. Compain, Limoges, 1939
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“Guide des plantes médicinales”, P. Schauenberg, F. Paris, Delachaux et Niestlé, 1974
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“L’aromathérapie exactement”, P. Franchomme, Dr. D. Penoel, Roger Jollois Editeur, 1990
“La flore d’Europe occidentale”, Blamey M., Grey-Wilson C., Ed. Arthaud, Glasgow 1991, 544 p.
“La cuisine des plantes sauvages”, Rustica Sens Pratique”, Boisvert Clotilde, Ed. Dargaud, Paris 1984, 302 p.
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L’Ecole des Plantes, Clotilde Boisvert, fiches plantes
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“The encyclopaedia of Essential oils”, Julia Lawless, Element Books Limited, 1992
“The Pharmacology of Chinese Herbs”, Kee Chang Huang, CRC Press, 1993

La petite ville française au XIXe… A-t-elle changé?

Dans une petite ville française…

Maison close

Maison close

Malgré tous les progrès du XXe siècle, la petite ville française reste bloquée…Est-ce dû au centralisme excessif des institutions de la France? Madeleine Rebérioux disait: “la petite ville, c’est le sous-préfet, le bordel et l’ennui”. Si les maisons closes ont disparu, les hôtels de la périphérie de la petite ville en tiennent lieu, j’en ai eu quelques preuves cocasses.

“Dans une petite ville française, une rivière se meurt de chaud au-dessous d’un boulevard où, vers le soir, des hommes jouent aux boules…”. Dans une petite ville française, les idées ne circulent pas plus que les hommes; les thèmes et les catégories sociales sont constants. Il faut un fait divers ou une élection pour rendre à la vie les eaux dormantes de la petite ville. Souvent, on s’ennuie.
“Le plus riche propriétaire des environs, l’homme envié de tous, un petit nombre de gens qui se tiennent au dessus des commérages, quelques marchands, deux ou trois cabaretiers, le curé et enfin Monsieur Tuvache, le maire, avec ses deux fils, gens cossus, bourrus, obtus, cultivant leur terre eux-mêmes, faisant des ripailles en famille, dévots d’ailleurs et société tout à fait insupportable.”
Monsieur le sous-préfet, parfois Monsieur le préfet : “il avait assisté à ces affaires de corruption sans cesse étouffées et renaissant toujours… et ce spectacle qui lui semblait naturel avait imprimé, dans son âme, un profond sentiment d’indulgence qu’il répandait sur tous ses administrés.

“Dans la petite ville, le marché, la foire, la fête et les comices ponctuent la vie : “ils arrivèrent ces fameux comices ; dès le matin de la solennité, tous les habitants, sur leurs portes, s’entretenaient des préparatifs…une espèce de bombarde devait signaler l’arrivée de Monsieur le préfet et le nom des cultivateurs lauréats.”
Dans la petite ville, la fabrique et la gare font naître des nouveaux quartiers : “vers la gare, viennent s’arrêter les voitures des voyageurs de commerce, s’échelonnent des restaurants pleins d’hommes poussiéreux qui regardent, avalent à la hâte une soupe grasse et des ragoûts nostalgiques”.
La petite ville a quelques fonctionnaires qui savent lire, des médecins, parfois une Ecole normale, un lycée, une caserne “qui fait marcher le commerce”. Partout, règne la confusion des rôles ; le postier est un voisin ; un cousin, le créancier ; l’église est le prêtre; l’école, l’instituteur !
La politique est partout, dit-on depuis 1879, mais les courants beaucoup sont moins accusés qu’à Paris ; les questions de personne, les querelles de clocher, les racines d’un candidat, comptent plus que son appartenance politique. Les clubs, les associations, parfois la loge maçonnique, la fanfare et les cercles, les réunions au café aident tout le monde à supporter leur morne existence.
“A ce soir où vous savez!”

“L’établissement unique, dans la petite ville, était assidûment fréquenté. Madame avait su lui donner une tenue comme il faut. Ces dames sont pour la plupart de vigoureuses et de saines campagnardes, recrutées dans la région où la race est de bonne constitution.” Telle est la petite ville, vue par Balzac, Flaubert, Anatole France, Maupassant, Aragon, Henri de Régnier.