La lutte contre le racisme passe par la prise de conscience
Ghandi ou comment préserver son identité sans heurter l’autre……Un combat qu’il a malheureusement perdu.
Racismes et peur de l’autre envahissent nos sociétés qui confondent préserver son identité et l’imposer aux autres. Les croisés de tout poil sont des gens dangereux pour la survie de l’espèce humaine.
Connaissons-nous l’étendue du racisme et du sectarisme tapis au fond de nous?
Passez en revue vos amis (j’ai bien dit vos amis et pas vos lointaines connaissances).
– Combien en avez-vous qui ne soient pas Français?
– Combien n’ont pas la même couleur de peau que vous?
– Combien n’ont pas la même religion?
– Combien ne sont pas du même milieu social?
Si vous n’avez aucun ami dans aucune des catégories ci-dessus, demandez-vous si : c’est volontaire (au moins vous vous assumez!), c’est parce que vous avez peur de sortir de votre cercle rassurant (quelle vie ennuyeuse vous devez avoir!), vous sortez de votre cercle, mais vous avez peur des contacts avec « la différence », peur de ne pas savoir la gérer (Faites un effort!).
Gandhi Mohandas Karamchand, philosophe et homme politique indien
1869 (Purbandar) – 1948 (Delhi)
« Le petit fakir à demi nu » comme l’appelait Winston Churchill est une figure inoubliable dans le monde moderne. Non violent téméraire, dans un monde de violences souvent lâches, toute sa vie, le Mahatma* Gandhi essaie de transmettre son idéalisme. « Je suis un idéaliste pratique » dit-il. De formation juridique, Gandhi s’est imprégné des textes religieux hindous, du Coran et des évangiles.
Sa première révolte, il la connaît en Afrique du Sud, subissant lui-même les vexations racistes qu’il partage avec les immigrants indiens aux conditions de vie misérables.
Profondément choqué par le non-interventionnisme du gouvernement anglais, il déclenche la résistance passive, méthode de lutte non violente qui doit obliger l’adversaire à réfléchir et affronter ses responsabilités. Spiritualité et action, pureté pour chasser la violence en lui-même, ascèse pour augmenter sa force intérieure nécessaire à la résistance. Telles sont les lois qu’il se forge.
Dans son livre L’Autonomie indienne, il remet en cause les valeurs occidentales -machinisme, organisation socio-professionnelle et méthodes d’action politique-, préconise la religion populaire, la renaissance de l’artisanat, le respect des traditions, l’enracinement dans la culture indienne pour affirmer son identité contre le racisme et plus tard contre le colonialisme.
Quand il rentre en Inde, en 1915, il est connu, car il a déjà fait plusieurs séjours en prison en Afrique du Sud, et il n’a de cesse de développer son action contre l’emprise anglaise ; c’est la politique de non-coopération. Il fait encore de la prison, mais rien ne l’empêche de se consacrer à sa mission principale: la réforme morale de son peuple. Il entreprend des campagnes de jeûnes qu’il ne cesse que lorsqu’il obtient satisfaction.
Mis en résidence surveillée pendant la guerre, il tentera après la fin du conflit d’éviter la partition de son pays, sans succès. Il ne parvient pas non plus à calmer les violences entre hindous et musulmans.
« La non-violence sous sa forme active consiste en une bienveillance envers tout ce qui existe » – Gandhi -. Accusé de tiédeur par les extrémistes hindous, perdant la confiance des musulmans, il est au centre de trop de tensions contradictoires pour échapper à la violence par la non-violence dans un pays aux prises avec l’angoisse absolue. Il meurt assassiné le 30 janvier 1948 sur son lieu de prière quotidien.
*Mahatma : « grande âme » – Bapu : père de la Nation.
1888 : études de droit en Angleterre
1891 : avocat
1893 : séjour en Afrique du Sud
1904 : journal, Indian opinion
1908 : L’autonomie indienne
1915 : retour en Inde
1920 : leader du parti du Congrès
1932 : Gandhi quitte le Congrès
1947 : indépendance de l’Inde (et du Pakistan)