Bouleau, boulot, Lacan…

chatons de bouleau © Secrets de plantes

chatons de bouleau © Secrets de plantes

Je suis terriblement allergique au pollen de bouleau et j’ai toujours entretenu des relations obsessionnelles avec les boulot. Boulot…bouleau, vous me suivez…ou plutôt vous suivez Lacan. Voici quelques éléments pour éclairer ces étranges mécanismes de la somatisation.

Jacques Lacan, né Jacques Marie, psychiatre et psychanalyste français
I901 (Paris) – 1981 (Neuilly sur seine)

Né dans une famille catholique et bourgeoise, il fait des études de médecine et de psychiatrie. interne de Gaëtan Gatien de Clérambault, il soutient sa thèse de doctorat puis se tourne vers la pratique psychiatrique. Il fréquente les milieux surréalistes et constate l’influence de l’inconscient sur la production artistique.
Un peu marginal de caractère, grand séducteur et parfois provoquant, Lacan assimile toutes les formes d’enseignement : celle de Gaëtan Gatien de Clérambault, celle du philosophe Alexandre Kojève, préparant ainsi ses élaborations théoriques originales qui porteront toujours le sceau d’une véritable réflexion philosophique.
Analysé sur le divan de Rudolf Loewenstein, comme Nacht et Lagache à qui il aura à se confronter plus tard, Lacan effectue sa grande entrée sur la scène de la psychanalyse internationale lors du congrès de Marienbad par la présentation de son texte sur le “stade du miroir”.
Lacan inaugure ainsi une façon de théoriser la psychanalyse qui porte sa marque. Écrite dans un style alambiqué, la pensée de Lacan tire toujours sa matière de la fécondation d’autres disciplines. L’inspiration trouvée alors chez Henri Wallon fait place à diverses autres sources au premiers rangs desquelles il faudrait placer la linguistique de Ferdinand de Saussure et de Roman Jacobson.
Jacques Lacan fonde en 1964, après une série de ruptures, l’École Freudienne de Paris qui se place en marge de l’International Psycho-Analytic Association et qui domine de son éclat et par ses déchirements la scène analytique française. Lacan est le grand inspirateur de cette vaste expérience analytique et intellectuelle que sera l’École jusqu’à sa dissolution en 1 980.
Souvent attaqué en raison de son aspect théâtral et tapageur, l’enseignement de Lacan, difficile à aborder, commence, suite au décès du maître en 1981, à se répandre et à trouver sa place dans la réflexion analytique en se dégageant des phénomènes de transfert et d’idéalisation qui lui ont souvent nui.

1932 : « La psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité », thèse de psychiatre
1 934 : membre de la Société psychanalytique de Paris

La règle fondamentale…

en analyse c’est “… dire ce que l’on pense, ce que l’on ressent, sans rien choisir, sans rien omettre de ce qui vient à l’esprit …”, ce qui revient à ne pas tenir compte de ce qui est jugé ridicule, hors de propos, sans intérêt ou même simplement désagréable.

Le patient doit renoncer à son attitude critique, même si dans l’expression des idées, la liaison associative n’est pas apparente, même si les idées ne semblent pas reliées au contexte.

Cette règle est fondamentale en ce sens qu’elle elle n’est pas qu’une technique d’investigation, mais surtout qu’elle structure l’ensemble de la relation psychanalytique ; elle définit le rapport de langage entre l’analyste et le patient (J. Lacan.).

Symbolique

Il y a le symbolique, l’imaginaire et le réel. Le symbolique désigne un système de représentation structuré comme un langage.

C’est le caractère fondateur de la parole, essentiel à l’efficacité de l’analyse. (Jacques Lacan).

“Toute culture peut être considérée comme un ensemble de systèmes symboliques au premier rang desquels se placent le langage, les règles matrimoniales, les rapports économiques, l’art, la science, la religion.” Lévi-Strauss – Les structures élémentaires de la parenté – 1 949.

Forclusion

Selon ce concept de Jacques Lacan, le patient rejette le signifiant fondamental au lieu de l’intégrer à l’inconscient comme dans le refoulement. C’est le rejet d’une réalité présentée comme n’existant pas.

Le signifiant peut revenir sous forme d’hallucination, “phénomène de désintégration du réel”.

Préconscient

Les contenus du système préconscient sont accessibles à la conscience, pas ceux de l’inconscient. “Les investissements de ce préconscient deviennent conscients suivant certaines lois.” Freud – Lettre à Wilhem Fliess – 1896.

Cette distinction est confirmée dans Le Moi et le ça – 1923 : Freud y précise que le préconscient est inconscient latent qui peut devenir conscient, qu’il se distingue de “l’inconscient refoulé qui est en soi incapable de devenir conscient”, qu’il est séparé de l’inconscient par une censure forte.

En revanche il protège le conscient en sélectionnant, mais les “restes” peuvent réapparaître, par exemple dans les rêves. “Ce processus préconscient est tout à fait normal” – Freud –

L’une de ses caractéristiques tient à la proximité qu’il entretient avec la représentations des mots, du langage. »

Censure

“As-tu jamais eu l’occasion de voir un journal étranger censuré par les Russes au passage de la frontière ? Des mots, des phrases, des paragraphes entiers sont caviardés, de telle sorte que le reste devient inintelligible.” Freud – &Lettres à Wilhelm Fliess& –

La censure, à l’origine du refoulement, construit les barrages entre l’inconscient et le préconscient-conscient, c’est elle qui engendre les déformations des rêves.

“… cette instance d’auto-observation, nous la connaissons : c’est le censeur du moi, la conscience morale ; c’est la même qui exerce la nuit la censure des rêves, c’est d’elle que partent les refoulements de désirs inadmissibles.” – Freud – Introduction à la psychanalyse – 1 916.

Névrose d’échec

Les sujets “… échouent devant le succès.” Freud – Quelques types de caractères tels qu’ils se dégagent du travail psychanalytique -1916. L’échec par l’auto-punition.

Le sujet ne supporte pas la satisfaction ; la possibilité de satisfaire son désir devient intolérable ; il se refuse la satisfaction. Il fait lui-même son propre malheur ou il ne peut supporter de réussir à obtenir ce qu’il désire le plus.

Ce mécanisme constitue pour Freud un mode de déclenchement de la névrose, le premier symptôme de la maladie. Freud- Au delà du principe de plaisir– 1920. »

Névrose d’angoisse

“… dans l’hystérie, c’est une excitation psychique qui emprunte une fausse voie exclusivement dans le somatique, tandis que dans la névrose d’angoisse c’est une tension physique qui ne peut pas passer dans le psychique et reste alors sur une voie physique. Les deux processus se combinent avec une extrême fréquence.” – Freud – La naissance de la psychanalyse – 1887-1902.

L’addition de la tension sexuelle accumulée et une “élaboration psychique” mal adaptée, insuffisante ou simplement réprimée conduit à une somatisation qui prend la forme d’angoisse.

1 comment for “Bouleau, boulot, Lacan…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.