Le terme désigne à l’origine les ascensions dans les Alpes puis il est devenu le nom générique du sport qui consiste à pratiquer des ascensions en haute montagne, milieu exigeant qui nécessite connaissance et expérience pour être abordé en sécurité.
On emploie parfois, au lieu d’alpinisme les termes correspondant aux massifs dans lesquels on pratique le sport:
Himalayisme: alpinisme himalayen.
Pyrénéisme: alpinisme dans les montagnes dans les Pyrénées.
Andinisme: alpinisme dans les AndesSi vous ne possédez pas les connaissances et l’expérience nécessaires à la pratique de l’alpinisme, modérez vos désirs ou vos ambitions et abordez les courses en commençant par des itinéraires peu difficiles.
La haute montagne, c’est les grandes courses qui font rêver, les hivernales, les bivouacs prévus ou non…
Les ascensions en haute montagne se déroulent de la manière suivante (voir technique en haute montagne)
– choix de l’itinéraire
– préparation de la course (faire son sac…)
– prévision des horaires
– la marche d’approche
– l’ascension elle-même
– possibilité d’un éventuel bivouac ou d’une retraite, en cas de mauvais temps
– la descente
En haute montagne, le bon cheminement n’est pas toujours facile à trouver, parfois plusieurs possibilités existent et vous devrez trouver la bonne…
Ne vous fiez pas à la seule difficulté technique indiquée dans un topoguide. Une voie comme l’arête Sud de l’Index n’a vraiment rien à voir avec l’arête de l’Innominata au Mont Blanc par exemple. Pourtant, les deux voies sont cotées en 4e degré, mais la première fait 150 mètres de hauteur avec 20 minutes de marche d’approche et culmine à 2600 mètres d’altitude, alors que la seconde fait près de 1000 mètres de dénivelée avec une longue marche d’approche et sort au sommet du Mont Blanc à 4807 mètres…
Éthique et pratique de l’alpinisme
La surfréquentation des grandes voies classiques entraîne le problème de l’utilisation des cordes fixes, parfois surabondantes. Il n’est pas rare sur un sommet comme l’Everest qu’une expédition fasse payer des droits à une autre pour emprunter les cordes déjà installées. Nous voilà bien loin de la tradition de solidarité montagnarde ! Un code d’éthique a été édicté par l’Union internationale des associations d’alpinisme.
La mode des expéditions commerciales sur les » géants » de la terre peut avoir une influence très négative sur le comportement des clients vis-à-vis du guide. Une certaine tendance vers une » obligation de résultat » incite le client à vouloir atteindre à tout prix le sommet, quelles qu’en soient les conséquences, ce qui peut signifier la mort dans de nombreux cas. Le jugement du 28 juin 2001 dans l’affaire Batard/Collet laisserait à penser que l’obligation de moyen, dont est légalement tenu le guide, serait en train d’être battu en brèche.
La présence de dépouilles sur certaines voies classiques, bien en vue des candidats-« summiters « passant juste à côté, est extrêmement choquante pour le grand public et les non-pratiquants de l’altitude extrême. Il remet en question la relation que l’être humain entretient avec à la mort dans le cadre de la très haute montagne. L’abandon du corps d’un co-équipier sans lui rendre les honneurs funéraires se justifie-t-il seulement par la fatigue et le réflexe de « sauver d’abord sa peau « ?
Le ski-alpinisme est une discipline complexe dans laquelle on rencontre toutes les difficultés de l’alpinisme et celles du ski de randonnée amplifiées du fait du matériel important nécessaire à l’alternance des techniques de progression.
Une des difficultés du ski-alpinisme : le ski sur glacier, souvent crevassé!
Pour le skieur de montagne, la présence d’un glacier crevassé pose un problème : celui de l’évaluation du danger dues aux crevasses.
L’enneigement, important à la période du ski de montagne, n’est en effet nullement une garantie de sécurité, notamment en début de saison où la neige n’est pas encore transformée, et en fin de saison où l’épaisseur du manteau neigeux diminue. Par ailleurs, les skis ont certes une portée plus grande qu’une chaussure mais n’empêcheront pas la chute à travers un pont de neige de grande taille ; les virages et à fortiori les chutes augmentent le choc sur la neige.
Le risque est évidemment variable d’un glacier à l’autre, mais sur un glacier dangereux l’éventualité d’un encordement devra être envisagée, même si skier encordé n’est pas spécialement amusant, ni aisé.
Sans en venir à cette extrémité, le ski sur glacier impose quelques précautions :
Suivre le meilleur itinéraire en évitant au maximum les crevasses et les ponts de neige;
Skier un par un, notamment dans les passages suspects ;
Skier « léger « , sans virages sautés et naturellement sans chutes.
L’échelle des difficultés en ski alpinisme est particulièrement difficile à établir, étant donné la complexité de l’activité et ses nombreux paramètres.
Ceci explique que plusieurs systèmes soient, à l’heure actuelle, en concurrence.
Cependant, comme pour l’alpinisme, on distingue une cotation de l’ensemble de l’itinéraire et une autre décrivant la difficulté du passage le plus dur.
La cotation la plus utilisée reprend l’échelle littérale (de F à ED) de la cotation alpine pour la cotation d’ensemble, et une échelle numérique (de S 1 à S 7) pour la difficulté technique des passages.
Alpinisme lointain
L’alpinisme lointain est une aventure à trois dimensions, à la fois physique, technique et mentale.
– Une aventure physique
C’est le retour aux sources de l’alpinisme : sommets peu fréquentés, difficultés inhabituelles, environnement sauvage… À cela s’ajoute la notion, émoussée dans nos montagnes européenne, d’engagement. Celui-ci est dû à l’éloignement de l’objectif et à son isolement privant les grimpeurs d’une aide extérieure (les secours organisés) en cas d’accident. S’y ajoute l’absence d’infrastructures (refuges, remontées mécaniques…), la dimension des parois, la nature particulière des terrains (qui augmentent les dangers objectifs et que les difficultés techniques), l’altitude, et enfin les conditions climatiques.
Est-ce à dire que cette première dimension réserve l’activité à une élite ? Le nombre croissant des amateurs qui s’adonnent à ce genre d’alpinisme démontre au contraire que chacun peut y trouver son compte, tellement le terrain de jeu est immensément varié. Encore faut-il chercher à s’orienter vers des objectifs en adéquation avec son niveau.
– Une aventure géographique et culturelle
L’alpinisme lointain devient à la portée de chacun dès lors que les participants recherchent aussi à satisfaire leur curiosité de découvrir, de comprendre et d’apprendre. Découverte d’autres régions, d’autre pays, d’autres civilisations… Alors seulement, le voyageur éprouvera l’éloignement. Cette notion, très subjective, ne se mesure pas forcément en kilomètres, car c’est avant tout dans l’imaginaire que le voyage s’effectue. Pour qui sait l’apprécier, l’alpinisme lointain peut se trouver dans une vallée oubliée d’un petit massif d’Europe centrale.
– Une aventure humaine
Cette troisième dimension est intimement liée à la précédente : l’alpiniste, s’il a su prendre conscience de l’originalité de ce nouvel environnement, va réaliser l’importance de ses comportements ainsi que de ses responsabilités pouvant limiter les conséquences négatives générées par le tourisme (y compris celui de montagne) dans les pays d’accueil. Ceux-ci appartiennent en général à des zones sensibles et fragiles dont la pauvreté est souvent le point commun. Placé dans cette situation, l’alpiniste doit se persuader et garder à l’esprit, où qu’il se trouve, qu’il est un visiteur ; c’est à lui de s’adapter aux réactions de ses hôtes et non l’inverse.
Code d’éthique des expéditions de l’UIAA
Conduite du projet
Marche à suivre
Sources d’informations
Types d’expéditions
Autorisations et formalités
Matériel spécifique.
Alpinisme lointain, marche à suivre
Partir pour une expédition n’est pas une aventure anodine, il faut tout d’abord soigneusement s’informer puis définir son objectif puir préparer l’organisation effective.
– Bien s’informer:
Il existe de nombreuses sources de documentation, mais celles-ci ne sont pas toujours faciles à consulter et encore moins à réunir… Articles de revues, livres, cartes, plaquettes d’expéditions passées sont autant de pistes à explorer.
En France, les principaux centres de documentation sont :
Le centre de documentation Lucien-Devies du Club alpin français : 24 avenue de Laumière, 75019 Paris, tél. 01 53 72 87 13.
La bibliothèque de l’École nationale de ski et d’alpinisme (ENSA) : 35, route du Bouchet, 74401 Chamonix Cedex, tél. 04 50 55 30 30.
La Fédération française de la montagne : 8-10 quai de la Marne, 75019 Paris, tél. 01 40 18 75 50.
Il existe d’autres centres à l’étranger dont la liste est présentée dans un ouvrage de la FFME consacré aux expéditions (Comité de l’Himalaya et des Expéditions Lointaines préparation, organisation, déroulement des expéditions).
Cet ouvrage de la FFME apporte, entre autres, toutes les informations concernant:
– Les démarches à effectuer pour obtenir l’agrément de la FFME.
– Les réglementations se rapportant aux formalités administratives en France.
D’autres sources d’information sont disponible sur Internet, comme, par exemple, l’Himalayan Index de l’Alpine Club qui recense quelque 4600 ascensions et tentatives sur 2200 sommets himalayens (http://himalaya.alpine-club.org.uk).
– Définition de l’objectif
Désignation de l’objectif, paramètres à prendre en compte:
caractéristiques techniques,
situation géographique,
disponibilité des participants (durée),
aspirations des participants,
moyens matériels.
Constitution de l’équipe:
effectif,
médecin (facultatif).
Etude du pays, du massif, de l’approche (§documentation§)
Etude de la montagne, de la face, de l’itinéraire (§documentation§)
Détermination du type de l’expédition, style et stratégie (style alpin ou himalayen, expédition légère ou lourde)
Schéma général du projet
Les cinq points précédents permettent de l’établir.
Durée totale de l’expédition:
nombre de jours pour l’approche (aller et retour),
nombre de jours à l’hôtel,
nombre de jours au camp de base,
nombre de jours dans les camps lors de l’ascension ou du raid.
Effectif des participants appartenant au pays d’accueil (facultatif).
Utilisation d’un intermédiaire dans le pays d’accueil (facultatif).
Moyens de transport indispensables dans le pays d’accueil, y compris pour effectuer l’approche du camp de base.
Constitution d’un dossier
L’ensemble des informations contenues dans les paragraphes 1 et 2 suffisent à constituer un dossier de présentation du projet. Celui-ci servira pour:
La demande d’agrément de la FFME.
La demande d’autorisation dans le pays d’accueil (selon les pays) trans-mise aux autorités, soit directement, soit par l’intermédiaire d’une agence dans le pays d’accueil, soit éventuellement par l’ambassade de France dans ce pays.
La réalisation d’une plaquette de présentation utile pour les démarches engagées pour trouver des aides matérielles (sponsors).
Ces informations permettent enfin de déterminer:
L’organisation effective.
Le budget détaillé.
– Organisation effective
Elle consiste à déterminer précisément:
Les besoins en équipement des membres.
Les besoins en équipement des participants appartenant au pays d’accueil (facultatif selon le pays).
Les besoins en équipement collectif:
matériel technique,
moyens de communication (radios),
moyens photos et films,
pharmacie,
matériel médical et oxygène.
Les besoins pour les campements:
lors de l’approche,
au camp de base,
lors de l’ascension ou du raid.
Les besoins en combustibles (gaz, kérosène, etc.).
Les besoins en alimentation.
Les moyens de transport des membres:
de France jusqu’au pays d’accueil,
dans le pays d’accueil.
Les moyens d’acheminement de tous les équipements et de l’alimentation, de France jusqu’au camp de base.
Élaboration du budget Dépenses en France:
Assurances:
frais de recherche, hospitalisation, responsabilité civile
rapatriement,
perte ou bris de matériels précieux.
Achat de l’alimentation spéciale pour l’ascension ou le raid (introuvable dans le pays d’accueil).
Achat des équipements collectifs.
Achat des matériels de campement.
Achat des équipements individuels.
Transport des membres.
Transport du matériel et de l’alimentation.
Location de matériels spéciaux (radios…).
Secrétariat (courriers, téléphone, fax, frappe, photocopies,
éditions).
Frais de déplacement pour l’organisation.
Pharmacie et matériels médicaux (oxygène, caisson hyperbare).
Divers et imprévus.
Dépense dans le pays d’accueil : (généralement à régler en dollars US)
Royalties (selon les pays), à payer aux autorités pour obtenir l’autorisation
Frais administratifs (divers et facultatifs selon les pays):
permis de trekking,
taxe pour les films,
taxe pour les radios,
taxe d’entrée dans les réserves ou parcs nationaux,
taxes et cautions douanières,
caution pour les frais de recherche par hélicoptère.
Séjour à l’hôtel: à l’aller et au retour.
Agence servant d’intermédiaire dans le pays d’accueil (facultatif).
Achat alimentation.
Achat de matériels divers.
Assurance pour les participants appartenants au pays d’ac-cueil et les porteurs.
Achat d’équipements pour les participants du pays d’accueil.
Transports à l’intérieur du pays d’accueil.
Payes des porteurs et des participants du pays d’accueil.
Remarques: L’énumération de ces différents postes constituant un budget d’expédition se veut exhaustive. Cependant, tous ne sont pas nécessairement à prendre en considération du fait du type de l’expédition, de son style, de la situation géographique et surtout de la réglementation éventuelle des pays d’accueil dans le domaine du tourisme de montagne.
Techniques et sécurité dans une ascension
Votre plaisir ne sera total que si tout se déroule comme vous l’avez souhaité sans incident, donc en parfaite sécurité. Assurez vous correctement, n’ayez qu’une confiance limitée aux vieux pitons rouillés que vous trouvez et pas du tout aux cordelettes décolorées par le soleil. Vérifiez et si nécessaire consolidez les relais. Il vaut mieux se ruiner en laissant deux ou trois mètres de sangle que de se confier corps et âme à un amarrage douteux.
Les pitons que vous rencontrez n’indiquent pas toujours le bon chemin. Muni d’une cordelette, un piton n’est peut-être que l’indice d’une erreur d’itinéraire suivie d’une retraite.
Recherchez vous-même la voie en pensant qu’un itinéraire possède toujours sa logique. Ne foncez pas « tête baissée « et observez bien la montagne pour en chercher les lignes de faiblesse et de moindre résistance, là où il semble plus cohérent de s’engager. Mettez-vous dans la peau du premier ascensionniste et essayez d’imaginer où, à sa place, vous seriez passés.
1 comment for “Alpinisme, pratique et sécurité”