De la force des apparitions au dogme de l’immaculée conception en 1854
Tout commence par le cycle des apparitions de la Vierge Marie en 1830 ; elles se multiplient dans les années 1840. Le culte marial fait recette. L’Immaculée Conception de la bienheureuse Vierge Marie fait l’objet des conversations, des prières et des réflexions de l’épiscopat catholique et romain : « Est-il vraiment opportun de heurter les protestants et les libéraux ? Peut-on définir une vérité qu’on ne trouve pas affirmée dans l’écriture ? » A savoir que la propre conception de la Vierge Marie n’est pas marquée du péché originel.La plupart des évêques sont favorables à la proclamation de ce dogme de « l’Immaculée Conception », mais les remarques affluent et des modifications de dernière minute s’imposent. Le pape, quelque peu irrité, accepte « l’humiliation » et le 8 décembre 1854, proclame « d’une voix claire et sonore », mais non sans émotion, le dogme.
Ainsi fait-il « la démonstration pratique de l’autorité souveraine de l’Eglise en matière de doctrine et de l’infaillibilité dont Jésus-Christ a investi son vicaire sur terre. »
1872 : Premier pèlerinage à Lourdes, la foi populaire prend le train
« Tous étaient là, assis ou couchés, les yeux fixés sur la grotte…la profonde et navrante tristesse de cela, que l’humanité ait besoin du mensonge. » (Zola –Les Trois villes)
« Marie, nous vous aimons,
Marie, vous êtes notre seul espoir,
Vierge pure, faites nous plus purs parmi les purs,
Vierge puissante, sauvez nos malades. »
La France panse les blessures de L’Année terrible, l’espoir revient. On rend grâce à la vie qui renaît et à la Vierge Marie. Depuis ce premier pèlerinage national, la renommée de Lourdes ne cesse de grandir. Les trains blancs se succèdent sans relâche, emportant des milliers de têtes couvertes d’eczéma, mangées par la roséole, déformées par l’éléphantiasis, transportant des hydropiques, des rhumatisants, des hydrocéphales, des phtisiques, des difformes, des rachitiques, des aveugles, des épileptiques, des paralytiques, certains rongés par les tumeurs.
Les pèlerinages, longtemps interdits par l’Église, parce que tenus en grande suspicion par les autorités ecclésiastiques, ne cessent de se multiplier au XIXe.
Ils sont de vibrants témoignages de foi populaire et donnent une image nouvelle de l’essor industriel : développement des chemins de fer et de la production en série de milliers d’objets-souvenirs.