Quelques plantes symboliques des révolutions

plantation d'un arbre de la liberté en 1848

plantation d’un arbre de la liberté en 1848

Arbre de la Liberté

Il est difficile de préciser l’espèce d’arbre qui faisait office d’arbre de la liberté, en fait, on devait sans doute planter ce qu’on trouvait! Certains documents disent qu’il s’agissait de chênes

1848 : « C’est la liberté, notre idole qui, comme l’arbre son symbole, prend racine dans nos pavés. »

…Et Victor Hugo parlait : « C’est un beau et vrai symbole pour la liberté qu’un arbre ! Le premier arbre de la liberté a été planté, il y a dix huit cents ans par Dieu même sur le Golgotha… c’est cette croix sur laquelle Jésus-Christ s’est offert en sacrifice pour la liberté, l’égalité et la fraternité du genre humain. »

Et le clergé bénissait les arbres de la liberté. Et tout le monde reprenait en chœur : »Vive la République démocratique et sociale. » La musique jouait La Marseillaise.

On avait dressé des tables sur lesquelles on but du vin et on mangea du saucisson jusqu’à dix heures du soir, tout en causant et en chantant. » (Norbert Turquin)

Citons le muguet du premier mai.

« Le temps des cerises« , chanson de la Commune en 1870-71, dont on peut trouver la version révolutionnaire originale dans le précieux livre Trésor des plus belles mélodies de tous les temps et de tous les pays aux éditions EDSCO à Chambéry (1947).

Et l’oeillet bien sûr, remis à l’honneur par la révolution des oeillets au Portugal en avril 1974

 

Oeillet © Secrets de plantes

L’Oeillet :

Dianthus caryophyllus, Dianthus arvensis de la famille des Caryophyllaceae, est une plante herbacée de 10 à 80 cm de haut, glabre à souche ligneuse émettant des rejets allongés; ses feuilles sont linéaires, canaliculées et les supérieures ont des bractées. Sa fleur est solitaire, odorante, ses pétales, roses ou rouges, sont contigus et dentés à leur extrémité. Sa floraison s’étend de juin à septembre. Cette vivace pousse sur les coteaux calcaires et arides de l’Europe méridionale, de l’Algérie et du Maroc.

Usages

C’est l’“oeillet des fleuristes”, dont les pétales figuraient aux anciennes pharmacopées :  ils servaient pour préparer du sirop en vue de calmer la soif des grandes fièvres et de l’eau distillée pour stimuler les fonctions cutanées. Ses pétales étaient également utilisés comme toniques et calmants de la toux et de l’irritation des voies respiratoires. C’est un bon sudorifique en cas de grippe.

Le vinaigre d’oeillet, autrefois renommé contre la peste, n’est plus qu’un bon vinaigre de toilette à ajouter à l’eau des ablutions pour en bassiner les tempes en cas d’évanouissement.

Le nom d’oeillet, « petit oeil », fait allusion à la forme et à la couleur des fleurs. A la fin du moyen âge on recourait au suc de l’oeillet de poète en instillation contre les plaies de l’oeil.

On peut en manger les fleurs après avoir retiré le petit talon blanc qui est amer, en salade ou dans des tartes aux fruits. On l’utilise aussi comme aromate, pour parfumer les confitures et les vinaigres. Enfin il est agréable en boissons : infusions, sirops, liqueurs (“ratafia d’oeillet”) et il peut donner un parfum très spécial au vin.

Folklore

Les Anciens ne connaissant pas nos oeillets, ne les nommaient pas. Du temps des croisades à Linné on les appela “caryophyllus ” mot qui dans l’Antiquité désignait le clou de girofle. Linné créa pour eux le nom de “Dianthus”, qu’il explique par le grec “Dios anthos “: “fleur de Jupiter”. Quant au nom même « petit oeil », il fait allusion à la forme et à la couleur des fleurs.

Cette fleur est porteuse d’une double symbolique, tout d’abord de la douleur de la Passion, par sa couleur rouge et sa ressemblance avec le clou de la croix, ce qui lui conférera jusqu’au XIXème siècle une symbolique essentiellement religieuse. Les condamnés de 1793, en souvenir de la Passion du Christ, montèrent à l’échafaud en arborant des oeillets rouges. Lors du bicentenaire de l’exécution de Louis XVI, la place de la Concorde fut jonchée d’oeillets blancs.

Symbole de passion fidèle dans le langage des fleurs, il était porté au moyen âge  par les fiancés et symbolisait l’amour vif et pur. Et c’est un oeillet rouge qui tombe dans le cachot de Don José au denier acte de Carmen.

On lui attribua un pouvoir de guérison : une tradition tenace recommande de placer beaucoup d’oeillets dans la chambre d’un convalescent, leurs effluves hâtant la guérison. En Espagne, dans de nombreux rituels de guérison, on brûle des fleurs d’oeillets rouges sur un lit de braises.

Oscar Wilde aimait à orner le revers de sa veste d’un oeillet trempé dans de l’encre verte, signifiant ainsi le lien indissoluble, dans sa vie, entre la littérature et la beauté. Bientôt l’oeillet devint le complément indispensable d’un costume élégant : jusqu’à la guerre de 1914, les banquiers de la City ne se rendaient jamais à la Bourse sans oeillet à la boutonnière.

Recettes

vinaigre d’œillet

Mêlez :
200 g de pur vinaigre de cidre,
200 g de fleurs d’œillet rouge très odorant
100g de benjoin

Laissez macérer pendant quinze jours. Filtrez ensuite et ajoutez 100 g de benjoin.

C’est un excellent vinaigre de toilette à ajouter à l’eau des ablutions.

infusion anti-grippale

Ingrédients
50g de pétales d’oeillets
1 litre d’eau

Infuser
prendre 2 tasses par jour

sirop de fin de grippe

Ingrédients
200g de pétales d’oeillets
1/4 de litre d’eau bouillante
sucre

Infuser 6 à 8 heures avant d’ajouter le sucre. Cuire à l’état de sirop.

Prenez-en 2 à 4 cuillerées à soupe par jour contre la toux ou
l’épuisement suivant la grippe ou toute autre maladie.

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