La décoration fait-elle le mérite?
« L’essentiel n’est pas de refuser la Légion d’honneur. Encore faut-il ne pas l’avoir méritée », disait Satie
Pour estimer si vous méritez une médaille, comparez-vous à ces quelques personnages qui on reçu la Légion d’honneur au XIXe siècle (c’est plus intéressant de comparer avec le recul du temps), ou pensez à tous ceux que vous admirez et qui ne l’ont pas eue, comme Toulouse-Lautrec, Charles Cros, Gustave Courbet, Paul Bert, Jean-Jaurès, etc.
Demandez-vous si la reconnaissance de votre valeur par autres changerait l’estime que vous avez de vous même. Votre conception de la réussite est est-elle plutôt sociale, personnelle (prendre du plaisir si vous êtes hédoniste, être heureux si vous êtes eudémoniste, trouver votre cause mentale et vous y accomplir), ou matérielle (gagner beaucoup d’argent, avoir la plus belle voiture, la plus belle maison, etc.).
Pour « revaloriser » la Légion d’Honneur, le général De Gaulle a créé en 1963 l’ordre national du Mérite.
Une médaille, ça ne se réclame pas, ça ne se refuse pas et ça ne se porte pas…mais imaginons qu’un ami veuille la demander pour vous, vous allez devoir lui faire une présentation des mérites distingués que vous avez rendus à la nation. Vous ne vous en sentez pas digne? Bien, mais comme le disait ma mère, tout être humain porte en lui un talent et la potentialité de l’exprimer.
Faites votre panégyrique en vue de présenter votre dossier de candidature. C’est l’occasion de faire le point sur toutes les occasions que vous avez saisies ou ratées de rendre service à la collectivité. Vous avez de fortes chances de trouver votre dossier bien mince, voire insignifiant. Tout est question d’échelle: ceux à qui on donne les médailles ne les méritent, quelques fois, peut-être pas plus que vous, mais ils ont su mobiliser les moyens pour amplifier leurs actions et leur donner une portée et une visibilité plus grandes.
Le petit test qui suit n’a pas plus de prétention que de vous faire poser ces questions.
Quelle conception avez-vous de la réussite?
Un jeu solitaire qui peut laisser sur le carreau
une famille unie
une carrière bien menée
être bien dans sa peau et dans celle d’un(e) autre
un heureux accident de parcours
à la base, un choix, une détermination
Quelques médaillés de la Légion d’honneur du XIXe siècle
Foucault Léon Jean Bernard
1819 (Paris) – 1868 (Paris)
Une ardeur infatigable au service de la science : Léon Foucault veut rendre la science accessible à tous, il rédige le feuilleton scientifique du « Journal des débats » depuis 1845, écrit des traités qui font partie de la bibliothèque d’instruction populaire, fait venir la foule pour voir sa démonstration de la rotation de la terre à l’aide du pendule.
Léon Foucault est aussi un physicien doué d’un sens aigu de l’expérimentation et une grande connaissance de la technologie. Il améliore la technologie des télescopes, perfectionne l’arc électrique, fait triompher la théorie ondulatoire de la lumière en comparant la vitesse de la lumière dans l’eau et dans l’air. Enfin, il entreprend d’étudier les astres en en faisant des daguerréotypes. Mais Le Verrier le tyrannise, il se réfugie dans son laboratoire de la rue d’Assas et il meurt bientôt.
Il travaille avec Fizeau et Arago
1850 : détermination de la vitesse de la lumière par la méthode du miroir tournant
1851 : expérience au Panthéon destinée à mettre en évidence la rotation de la terre (pendule de Foucault)
1852 : il invente le gyroscope
1855 : physicien de l’Observatoire
1862 : membre du Bureau des longitudes
1865 : il entre à l’Académie des sciences
Légion d’honneur
Ingres Jean Auguste Dominique, peintre français
1780 (Montauban) – 1867 (Paris)
Les premiers violons d’lngres de Jean Dominique Ingres sont le dessin et le violon. Toute sa vie il restera un dessinateur et un musicien.
Ses maîtres : Glück, Mozart, Haydn et Beethoven au même rang que Raphaël.
Après avoir étudié dans l’atelier de Roques, à Toulouse, il choisit l’Ecole des Beaux-Arts, travaille chez David et obtient le prix de Rome à 21 ans.
Il dessine, étudie l’histoire et les littératures anciennes qui lui fourniront bien des sujets, copie, étudie Raphaël et Poussin, sans jamais négliger le travail d’après nature.
A Rome, Ingres suit la leçon transmise par David et partage son temps, tantôt à dessiner, tantôt à remarquer ce qui est beau dans Raphaël, tantôt à copier l’antique, sans jamais abandonner le naturel qui doit être son principal objet.
Il rompt vite avec les davidiens en s’opposant avec force à la doctrine néo-classique du « beau idéal ».
A son retour, il obtient toutes les marques de la notoriété, membre de l’Académie en 1825, professeur à l’École des Beaux-Arts (1829), commande pour le Louvre d’un plafond (Homère déifié dans L‘Apothéose d’Homère). Il connaît vite le succès : succès au Salon de 1824 avec Le vœu de Louis XIII, succès au Salon de 1827 avec L’Apothéose d’Homère.
Des succès artistiques qui le conduisent au succès social : dès 1825, il est élu à l’Académie des Beaux-Arts, mais, si sa carrière est jalonnée de commandes et de récompenses officielles, Ingres demeure une forte personnalité, suffisamment complexe pour susciter encore aujourd’hui des réactions diamétralement opposées.
Peintre académique pour les uns, créateur sublime de quelques uns des plus beaux nus et des plus beaux portraits (Portrait de Monsieur Bertin) de l’histoire de l’art pour les autres, et ceux-là sont de plus en plus nombreux.
1797 : élève de David
1801 : premier prix de Rome
1805 : Mlle Rivière, portrait
1806 : Napoléon Ier sur le trône impérial
1806-20 : séjour à Rome
1808 : Œdipe et le sphinx
1811 : Jupiter et Thétis
1814 : Grande Odalisque, nu
1819 : Henri IV et ses enfants
1824 : Le Vœu de Louis XIII
1825 : Légion d’honneur
1827 : L’Apothéose d’Homère
1834 : Le Martyre de saint Symphorien
1835-41 : séjour à Rome
1839 : L’Odalisque à l’esclave
1840 : Stratonice
1843 : commande par le duc de Luynes de la décoration du château de Dampierre
1854 : inauguration de la salle Ingres au musée de Montauban
1856 : La Source
1859-62 : Le Bain turc
Faidherbe Louis Léon César, général français
1818 (Lille) – 1889 (Paris)
Quand il est militaire, il obéit à la politique expansionniste du Second Empire,en Algérie, au Sénégal.
Quand il fait de la politique, il est élu « député de gauche » en 1871. Son nom reste attaché à l’œuvre qu’il accomplit en Afrique et particulièrement au Sénégal où il se révèle un très bon administrateur.
Il signe des traités de protectorat avec les chefs locaux, crée une armée africaine les tirailleurs sénégalais et une école pour les fils de chef.
La banque du Sénégal, fondée en 1855, le développement du port de Dakar favorisent l’expansion des cultures : coton, indigo, arachide (les tribunaux indigènes appliquent le droit coutumier).
On doit à Faidherbe de nombreux travaux de géographie et d’ethnographie africaine : la civilisation sénégalaise le passionne. Il lutte contre l’esclavage qui sévit encore dans certaines tribus.
Nommé par Gambetta commandant de l’armée du Nord en 1870, il est moins heureux dans le domaine militaire ; il est battu en janvier 1871 malgré quelques succès dont il ne sait pas tirer avantage.
1842-52 : officier du génie en Algérie
1854-61, 1863-65 : gouverneur au Sénégal
1863 : promu général
1871 : élu député (pour quelques mois)
1879 : sénateur du Nord
1880 : grand chancelier de la Légion d’honneur
Gramme Zénobe-Théophile, électricien et inventeur belge
1826 (Jehay-Bodegnée, province de Liège) – 1901 (Bois-Colombes, Seine)
Transformer la force mécanique en électricité en utilisant le magnétisme, afin de produire un courant d’induction continu, telle est la nouveauté inventée par Gramme. Il présente une machine avec induit à collecteur en anneau, qui est la première machine électrique véritablement industrielle pouvant fonctionner de manière réversible et devenir, à volonté, générateur ou moteur. Cette réversibilité a été reconnue en 1873.
A Paris depuis l’âge de trente ans, Gramme travaille comme ébéniste. C’est un autodidacte qui a puisé son enseignement dans la littérature scientifique et technique et a assisté vraisemblablement aux leçons de Becquerel, dispensées au Conservatoire national des arts et métiers.
Il travaille pour des entreprises comme Christofle ou la compagnie L’Alliance qui utilisent les techniques nouvelles de l’électricité dans les domaines de pointe que sont la galvanoplastie et l’éclairage électrique.
Gramme s’appuie sur les travaux de Pacinotti et de Siemens qui font référence au principe de l’électroaimant dans la production d’électricité.
Gramme réalise la première dynamo détrônant ainsi la pile, l’accumulateur
et l’alternateur : l’électricité industrielle est née.
Rapidement la Société des machines magnétoélectriques Gramme propose à sa clientèle une variété de modèles renvoyant à des usages précis : galvanoplastie, éclairage à arc, utilisation en atelier.
Gramme obtiendra le prix Volta et sera décoré de la Légion d’honneur pour avoir initié le développement industriel des dynamos.
1860 : il travaille comme ouvrier modeleur dans une société d’appareils électriques
1867 : il fait breveter ses premières machines à courant alternatif
1869 : il imagine le collecteur (appareils à courant continu)
1871 : il présente la première dynamo
1873 : il termine la première machine munie d’un collecteur qui fournit des courants continus.
1878 : Gramme obtient un grand prix à l’Exposition universelle
1881 : il obtient un diplôme d’honneur à l’Exposition d’électricité
Corot Jean-Baptiste Camille, peintre français
1796 (Paris) – 1875 (Paris)
Corot mettra longtemps à être reconnu. Après un voyage de trois ans en Italie où il reçoit le choc de la lumière comme une révélation, il se tient à Paris en dehors des querelles entre romantiques et classiques. Il travaille. Il parcourt la France, peignant ses paysages avec une sincérité et une tendresse qui leur donnent une grande présence.
Il ne vend son premier tableau qu’à cinquante ans et quand il reçoit la Légion d’honneur, son père croit à une erreur, pensant qu’elle lui était destinée. A partir de là, il expose régulièrement au Salon et multiplie les paysages pour répondre aux commandes que lui ont valu ses vues de Ville-d’Avray.
Sa connaissance de la lumière, son art de plus en plus subtil, sa science du dessin et sa technique de gradation des tons rendus par des frottis successifs le mènent peu à peu au bord de l’impressionnisme que pourtant il méconnaîtra. L’un des plus grands paysagistes du XIXe siècle devient, à la fin de sa vie, un grand portraitiste (en particulier de la femme), quand son âge l’empêche de sortir.
Degas, puis les cubistes auront une profonde admiration pour lui.
« Son regard fin et judicieux, comprend plutôt tout ce qui confirme l’harmonie que ce qui accuse le contraste » -Baudelaire-.
1822 : il est reçu à l’École des beaux-arts, atelier Michalon
1825 : Autoportrait
1825-28 : voyage en Italie
1826 : Le Colisée
1830 : La Cathédrale de Chartres
1843 :Les Jardins de la Villa d’Este à Tivoli – Marietta, odalisque romaine
1851 : Port de La Rochelle
1864 : Souvenir de Mortefontaine
1868-70 : La Femme à la perle – L’Atelier
1874 : La Gitane à la Mandoline
Boulanger Georges, général et homme politique français
1837 (Rennes) – 1891 (Ixelles, Belgique)
La carrière militaire de Boulanger est rapide et brillante : élève à Saint-Cyr, officier de tirailleurs algériens, général de division en Tunisie, il est commandeur de la Légion d’honneur à 35 ans. Beau, brave, attentif à ses hommes, il est le bourreau des cœurs féminins ; sympathique, il est l’ami de Gambetta, de Clemenceau et du duc d’Aumale.
Il est l’irrésistible ministre de la Guerre du cabinet Freycinet : il soigne sa popularité en multipliant les parades et les revues. Sa démocratisation de l’armée -« les curés sac au dos »-, sa réorganisation du service militaire, sa réussite dans certains choix techniques -il fait adopter le fusil Lebel-, en font l’idole des nationalistes.
Écarté à la suite de l’affaire Schnaebelé où il se montre très belliciste, puis mis à la retraite prématurément, il juge opportun, vu le climat de corruption qui règne parmi les parlementaires, le développement du nationalisme, la crise économique et sociale, de se lancer dans la politique. Il devient le syndic des mécontents ; son programme est aussi simple que flou : « dissolution, constitution, révision » et tout le monde chante; « C’est Boulange, Boulange, Boulange
C’est Boulanger qu’il nous faut ! «
Le 27 janvier 1889, il est élu triomphalement à la députation. Quelques esprits échauffés l’encouragent à marcher sur l’Élysée. Il hésite. La réplique de Clemenceau à la Chambre est foudroyante : « Je blâme absolument les manifestations qui ont eu lieu…la popularité du général Boulanger est venue trop tôt à un homme qui aimait trop le bruit. »
Elle sonne son déclin ; menacé d’arrestation, Boulanger se réfugie en Belgique auprès de sa maîtresse. Traduit en Haute Cour pour atteinte à la sécurité de l’Etat, le général Boulanger se suicide à Bruxelles le 30 septembre 1891.
En guise d’épitaphe, Clemenceau dira : « Il est mort comme il a vécu, en sous-lieutenant. » Mais la République a eu peur ; c’est la première grave crise de régime. L’agitation nationaliste qu’elle a suscitée resurgira lors du scandale de Panama et de l’ affaire Dreyfus.
1871 : lieutenant-colonel
1872 : commandeur de la Légion d’honneur
1886 : ministre de la Guerre
1887 : il est écarté du gouvernement
1888 : retraite anticipée
27 janvier 1889 : il est élu triomphalement député à Paris et dans quatre départements.
Ader Clément, ingénieur français
1841 (Muret) – 1925 (Toulouse)
Fasciné par tout ce qui peut quitter la terre et fraterniser avec l’air, Clément Ader réalise très jeune un immense cerf-volant capable d’enlever un homme, construit un ballon pendant la guerre de 1870 et met au point aussi un papillon mécanique aux ailes immenses. Cette obsession ne le quitte pas pendant ses études d’ingénieur et il participe à la construction du chemin de fer Toulouse-Bayonne, il n’abandonne pas l’idée d’arriver à ses fins : voler.
Conscient de l’importance des moyens à mettre en jeu, il développe son imagination dans de nombreux domaines et parvient à faire fortune. Il va pouvoir la dépenser maintenant à l’étude de ce qu’il appellera un « avion ». Le mot est de lui, celui qu’on appelle le père de l’aviation.
Il installe une volière pleine d’oiseaux divers et fait de nombreux calculs théoriques à partir de ses observations. Il se fait même envoyer des chauves-souris géantes d’Inde. Enfin il expérimente le 9 octobre 1890 son engin qu’il appelle « EOLE », ses ailes repliables prennent modèle sur celles de la roussette ; il est équipé d’un moteur à vapeur.
Ader quitte le sol sur une cinquantaine de mètres et s’écrase. Il recommence avec EOLE II sans beaucoup plus de succès. Neuf ans de recherche lui ont déjà coûté 1 million et demi de francs.
Heureusement Freycinet, le ministre de la Guerre l’encourage et, sous le prétexte d’essais pour le département de la Guerre, signe un protocole avec lui en 1892. Mais en 1897, malgré le rapport de la commission de Satory, devant laquelle il fait un essai, le général de Billot y voit un échec total et met fin au contrat.
Ader assiste de son village natal aux progrès de l’aviation, voit se réaliser ce qu’il a prophétisé, dans ses textes, sur la stratégie et la tactique aérienne, sur la nécessité de construire des avions et de créer une école d’aviation. Pour le remercier, à titre posthume de ses vues anthumes, l’État le fait commandeur de la Légion d’honneur en 1922, organise des fêtes en son honneur, en 1924, et prend en charge ses funérailles.
1870 : il construit un ballon
1878 : il invente le microphone
1880 : il installe le premier réseau téléphonique à Paris
1890 : premier vol d’Ader
Renard Jules, écrivain français
1864 (Châlons-sur-Mayenne) – 1910 ( Paris)
« Juste comme ta dent poussait, une des miennes se mettait à branler … c’est pourquoi il n’y a rien de changé, et le nombre des dents de la famille reste le même. » L’auteur de Poil de Carotte a eu une enfance sans histoire. Quand il quitte Nevers, à dix-sept ans, pour Paris, sa famille le voit déjà professeur. Bien vite il décide d’écrire, d’abord des vers, mais aussi des nouvelles. Il s’intéresse au théâtre et se préoccupe d’un gagne-pain.
Son mariage, en 1888, lui apporte quelque aisance et une belle mère qu’il juge « irresponsable à gifler ». Le journalisme (il est actionnaire du Mercure de France) et ses premières publications Sourires pincés, L’Ecornifleur lui assurent une bonne notoriété que consacre Poil de carotte .
En réaction contre le roman psychologique, et sans grande sympathie pour le naturalisme, il sait se montrer incisif et plein d’humour. Il a gardé le contact avec la réalité paysanne qu’il rend avec précision et sympathie : Le vigneron dans sa vigne (1894). « Comme c’est vain, une idée. » a-t-il coutume de dire.
Poussé par Rostand et Tristan Bernard, il se décide à écrire pour le théâtre et y réussit brillamment avec le Plaisir de rompre et Pain de Ménage; la famille, le mariage, la rupture constituent la trame de son œuvre.
En 1896, Jules Renard décide de passer désormais une partie de l’année dans le Chitry de son enfance. Il prendra la succession de son père à la mairie. En liaison avec Anatole France, Jaurès et Léon Blum, le mouvement dreyfusard, il s’engage dans le combat laïc et républicain.
Jules Renard sait s’observer comme il observe les autres avec sérieux et humour. Il garde le souci du mot mis à sa place ; son journal, qu’il tient de 1887 à 1910, en porte témoignage : « Écrire, c’est une façon de parler sans être interrompu. » Journal -10 avril 1895-.
1892 : L’Écornifleur
1894 : Poil de carotte – Histoires naturelles
1897 : Plaisir de rompre, théâtre
1898 : Pain de ménage, théâtre
1900 : Légion d’honneur
1907 : il devient membre de l’Académie Goncourt
Bartholdi Auguste, sculpteur français
1834 (Colmar) – 1904 (Paris)
Architecte avant tout, Auguste Bartholdi se forme chez un architecte, avant d’être l’élève du peintre Ary Scheffer. Son style, vigoureux et populaire, patriote et amoureux de la liberté, le pousse à choisir les événements qu’il célèbre : l’indépendance des Etats-Unis, la résistance de Belfort pendant la guerre de 1870, la Gaule et Vercingétorix, la Suisse secourant les douleurs de Strasbourg.
Jeune vigneron alsacien (Colmar)
1855 : statue colossale du général Rapp
1880 : Le Lion de Belfort, taillé en plein roc au flanc de la citadelle de Belfort (copie à Paris, place Denfert-Rochereau)
1886 : inauguration de La Liberté éclairant le monde dans la baie de New-York (33m de hauteur)
1887 : Légion d’honneur
1895 : La Suisse accueillant l’Alsace en 1870 à Bâle, statues de Rouget de Lisle, Vercingétorix, La Fayette, Vauban
Plans du palais de Longchamp à Marseille, exécuté par Espérandieu.
Cormon, Fernand-Anne Piestre dit, peintre français
1845 (Paris) – 1924 (Paris)
Cormon a débuté dans le genre funéraire, puis il s’est trouvé une spécialité bien à lui : la préhistoire de convention. Sa carrière de peintre académique et érudit est tout ce qu’il y a de traditionnelle : médaille au Salon. La fuite de Caïn vaut à Cormon une décoration au grade d’officier de la Légion d’honneur, donnée par le sous-secrétaire d’Etat aux Beaux-Arts. Il est membre de l’Institut, professeur à l’Ecole des Beaux-Arts. Il fait de la peinture comme l’aiment les ministres de la IIIe République, contents d’officialiser que nos ancêtres peuvent être représentés autrement que sous l’aspect d’Adam et Eve.
Un bon portraitiste aussi et un professeur estimé de ses élèves (Van Gogh, Émile Bernard, Sérusier, Toulouse-Lautrec, Matisse, Picabia) même s’il ne les comprend pas toujours.
Élève de Portaëls à Bruxelles, puis de Cabanel à Paris
1863 : il débute au Salon avec La Mort de Mahomet
1880 : La fuite de Caïn, présenté au Salon, acquis par l’Etat
1884 : Le retour d’une chasse à l’ours, âge de pierre, acquis par l’Etat
1887 : Les vainqueurs de Salamine (médaille d’honneur au Salon)
1894 : La Forge
1898 : il entre à l’Institut.