Phonographe, une histoire de sourds

phonographe

phonographe Edison © Musée des arts et métiers, l’Album

De l’utilisation pour les sourds à l’usage grand public

Charles Cros cherche à imaginer un instrument qui stockerait « une provision de phrases pour la journée » pour ses élèves de l’Institut des sourds-muets.

Edison qui est sourd, conçoit, pour mieux entendre, le phonographe comme appendice du téléphone.

Enfin, si analyser et voir la parole pour découvrir une sténographie naturelle et réaliser un « daguerréotype acoustique » est une idée de Scott, celle de conserver le souvenir des disparus revient à Nadar.

1850-60, les tentatives de réalisation de phonographes électro-magnétiques se heurtent à la même difficulté : le passage de l’enregistrement à la reproduction du son.

La guerre des brevets et des antériorités sera acharnée entre la France et Edison, comme pour la lampe électrique et pour le téléphone

Le télégraphe, référence pour ceux qui s’intéressent à la question, ne traite pas les phénomènes ondulatoires comme le son. Il fonctionne par tout-ou-rien.

Imaginer le téléphone, puis la mémoire du téléphone qu’est le phonographe nécessite un effort conceptuel immense.

30 avril 1877 : à l’Académie des sciences, Charles Cros révèle son procédé d’enregistrement et de reproduction des phénomènes perçus par l’ouïe en partant du  tracé de va et vient d’une membrane vibrante.

18 juillet 1877 : Edison écrit sur son carnet de laboratoire : « Viens d’expérimenter avec une membrane. Sans aucun doute, je serai bientôt en mesure de conserver la voix humaine et de la reproduire. »

Du Moncel considère que l’invention revient à Edison ; l’organisation commerciale des Américains, pour qui invention et diffusion sont indissociables, fait la différence.

12 août 1877 : Edison prononce les mots « Mary had a little lamb » dans le pavillon d’une machine parlante. Membrane et burin de gravure transmettent les vibrations acoustiques sur une feuille d’étain ; en repassant sur le sillon, les mots reviennent dans le pavillon.

Pour la première fois, on peut entendre en différé une communication qui aura été confiée à l’étain 15 jours auparavant.

1878, l’appareil d’Edison est un cylindre rainuré recouvert d’une feuille d’étain. Un stylet inscripteur gaufre l’étain qui sert à la reproduction.

1883 : Graham Bell et Charles Summer Tainter utilisent des cylindres de cire Carnauba, redonnant une nouvelle vie à l’enregistrement en évitant les inconvénients du changement des feuilles d’étain sur le cylindre.

Edison adopte ces cylindres de cire et utilise un moteur électrique pour l’entraînement. Ces appareils à cylindre, à moteur mécanique ou électrique, très répandus pendant près de 20 ans prennent des formes variées, leurs adaptations couvrant tous les domaines d’utilisation connus.

1900 : les phonographes à cylindres sont peu à peu remplacés par les appareils à disques.

Malgré l’enthousiasme d’Edison, le phonographe reste, jusque dans les années 1890, un jouet scientifique curieux et intéressant dont on pense qu’il a atteint la perfection.

1907 : premières fabriques de phonographes.

1923 : apparition d’une réelle industrie du disque. L’enregistrement est devenu électrique, le microphone et les lampes amplificatrices rendent la prise de son possible n’importe où ; les supports de stockage se diversifient : disques, bandes magnétiques, etc., c’est la liberté absolue.

Le premier phonographe n’utilisait pas d’électricité, mais seulement l’effet des vibrations mécaniques produites par les sons et les pavillons amplificateurs n’étaient que des cornets acoustiques. Il n’avait donc rien d’un électrophone.

Après avoir désigné le haut-parleur primitif décrit plus haut, le terme électrophone, depuis les années 1950, désigne un appareil de reproduction phonographiques sur disque qui utilise l’électricité :

– pour faire tourner le plateau

du disque,

– pour faire marcher le haut-parleur,

– pour faire fonctionner le système de lecture (piézo-électricité : les vibrations du saphir sont transformées en électricité ; le signal électrique est amplifié électroniquement, puis par les électro-aimants du haut-parleur).

Phonographe à feuille d’étain, construit par Edison en 1877.

Le phonographe utilise une feuille d’étain enroulée sur le mandrin, dont la gravure enregistrée par une burin permet la restitution sonore.

Le Français Charles Cros invente parallèlement le phonographe en avril 1877. Mais c’est Edison qui, le premier, produit au public un phonographe opérationnel en décembre de la même année.

« En général mon procédé consiste à obtenir le tracé va-et-vient d’une membrane vibrante et à se servir de ce tracé pour reproduire le même va-et-vient, sur la même membrane ou sur une autre appropriée à rendre les sons et les bruits qui résultent de cette série de mouvements. » Edison.

Edison utilise ce même procédé dans l’édiphone, machine à dicter utilisant les cylindres de cire. Elle est destinée aux travaux de secrétariat.

Le texte enregistré était écouté avec un casque. Un moteur électrique entraîne le mécanisme qui peut être embrayé par une pédale pneumatique. Les cylindres utilisés peuvent être régénérés par rabotage de la surface gravée. Ces machines resteront en service jusqu’à l’apparition de l’enregistrement magnétique.

Phonographe à pavillon pour auditions publiques, construit en 1922 par Pathé.

Phonographe

Phonographe Pathé

Douze disques 78 tours se trouvaient dans le meuble lors de son entrée au Conservatoire des arts et métiers en 1959.

Phonographe de cire « Le Céleste », 1900.

Le son est enregistré sur un cylindre qui défile devant un saphir de lecture, à vitesse quasi constante. La reproduction acoustique est excellente grâce au pavillon de verre.

Les premier phonographes n’utilisaient pas d’électricité, mais seulement l’effet des vibrations mécaniques produites par les sons, et les pavillons amplificateurs n’étaient que des cornets acoustiques.

Après avoir désigné une sorte de haut-parleur primitif, le terme électrophone, depuis les années 1950, désigne un appareil de reproduction phonographiques sur disque qui utilise

l’électricité :

– pour faire tourner le plateau du disque,

– pour faire marcher le

haut-parleur,

– pour faire fonctionner le système de lecture (piézo-électricité : les vibrations du saphir sont transformées en électricité ; le signal électrique est amplifié électroniquement, puis par les électro-aimants du haut-parleur).

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