Réflexions sur l’autorité

Qui intimide l’autre? Nos relations à l’autorité ne sont pas toujours claires, soit que nous ayons peur soit que nous ne soyons pas sûrs d’avoir raison.
Il est très instructif de se reporter à l’article sur l’autorité du Grand Larousse du XIXe dont je citerai un court extrait (l’article fait plus de 5 pages de format A3, écrites en tout petits caractères):
« Formé de auteur, parce que celui qui fait ou crée a le droit naturel, la libre disposition de son oeuvre. Droit ou pouvoir de commander, de se faire obéir.
De l’autorité considérée comme source de la connaissance et principe de la certitude.
En logique, on entend par autorité l’influence quelconque exercée sur le jugement individuel par le jugement d’autrui. Cette influence est variable, elle peut se borner à exciter le doute et à provoquer l’examen; elle peut être assez puissante, non seulement pour constituer un des éléments essentiels qui déterminent le jugement individuel, mais pour supprimer et remplacer tous les autres facteurs de ce jugement, en un mot pour éteindre tout activité personnelle de la pensée. Là et la source de l’adhésion plus ou moins passive qu’obtiennent les dogmes religieux, et non seulement les dogmes religieux, mais encore les systèmes philosophiques et souvent même les théories scientifiques. »
En cette période de confinement et de décisions bien peu claires et contestables de l’autorité à propos du COVID-19, c’est le moment de savoir si on doit s’y soumettre, et si oui, parce qu’on considère que l’autorité est principe de la certitude, ou juste parce qu’on a peur. C’est le moment de faire preuve de zététique!
Vous soumettez-vous à l’autorité?
Vous êtes employé(e) dans une entreprise. Votre chef de service vous demande quand il arrive au bureau, chaque matin depuis lundi, de lui préparer un café. Cela ne fait pas partie de vos tâches et empiète sur le temps que vous consacrez à votre travail normal. Nous sommes jeudi, il est 9 heures ; il vous demande de lui préparer un café.
Vous vous mettez en colère, vous haussez le ton : « Vous me prenez pour votre boniche, votre larbin ou quoi ? J’ai pas que ça à faire !
Vous acceptez parce que c’est lui le chef. Ici personne ne discute quand il demande quelque chose. Vous ne tenez pas à vous faire remarquer et vous craignez de perdre votre emploi.
Vous acceptez bien que vous n’en ayez pas envie, vous dites oui car vous souhaitez lui demander une faveur – augmentation, nouveau bureau, responsabilités – et vous souhaitez le trouver bien disposé à votre égard.
Vous acceptez mais vous faites systématiquement un café infect et finissez par renverser la tasse « sans le faire exprès » ou parfois vous vous arrangez pour être absent(e) quand il arrive.
Vous acceptez parce que vous savez qu’il est débordé de travail et ne compte pas ses heures. De plus il s’est toujours montré respectueux avec chacun de ses collaborateurs. Vous avez envie de lui rendre ce service dans un esprit d’entraide pour participer au bon climat qui règne ici.
Vous lui expliquez gentiment mais fermement que vous avez d’autres tâches prioritaires et que sa demande vous met mal à l’aise car ce service ne relève pas de vos compétences.
Où est la marge de liberté?
Faites ce test: Vous êtes professeur de Français au collège. Vous aimeriez faire du théâtre avec vos élèves. Vous connaissez un comédien qui pourrait organiser et produire un spectacle avec eux. Le projet nécessite d’y consacrer une semaine entière. Vous en parlez au proviseur et à vos collègues, ils semblaient sceptiques…Il y a un programme à respecter. Que faites-vous?
Face à la réticence de vos supérieurs et collègues, que faites-vous?
vous passez outre, vous prenez tranquillement vos responsabilités
Vous allez voir le proviseur et le mettez au défi de s’opposer à votre projet
1. Vous risquez de braquer tout le monde (se sentant accusés, certains se mettront sur la défensive), de vous faire des ennemis, de vous marginaliser. 2. Votre colère peut vous mettre en difficulté. 3. La colère est contagieuse et cela risque de dégénérer. Mais attention cela ne veut pas dire qu’il faille se taire ou avaler des couleuvres !
Quelques conseils cependant dans votre cas: 1. Gardez votre sang-froid et parlez calmement sans hausser le ton (ce qui ne signifie pas ne pas ressentir de la colère mais seulement ne pas la manifester par le ton ou les gestes). 2. Accompagnez votre refus d’obtempérer d’une argumentation rationnelle, par exemple des recommandations de l’Éducation nationale elle-même. 3. Cherchez des appuis. Certains collègues attendent peut-être que quelqu’un ose enfin faire des projets et pourquoi pas interdisciplinaires.
vous faites jouer vos relations à l’académie pour dissuader le proviseur de s’opposer à votre projet
1. Le proviseur peut garder un certain ressentiment envers vous. S’il a envie de prendre sa revanche, il peut en avoir les moyens. 2. Vous pouvez vous marginaliser vis-à-vis de vos collègues, perdre la confiance de certains. 3. Des résistances très fortes peuvent apparaître en réaction à ce que certains appelleront un coup de force. Cette attitude va-t-elle contribuer au déblocage de situations pédagogiques ou renforcer l’immobilisme ambiant ? Un autres stratégie peut être efficace. Il faut parfois en passer par là pour faire avancer les choses.
Vous pouvez prendre des précautions pour préserver vos relations avec vos collègues.
1. Pour garder si possible de bonnes relations, ou ne pas les rompre, avec le proviseur, il peut être utile de jouer cartes sur table en lui annonçant vos intentions. 2. Présentez votre point de vue en vous appuyant sur des recommandations de l’Éducation nationale. 3. Tolérez que d’autres pensent autrement. Recherchez vos propres solutions, ce sont les meilleures !
vous abandonnez votre projet, le programme c’est sacré!
1. Sinon, votre métier risque de devenir ennuyeux ? 2. Pourrez-vous exercer autrement votre créativité ? 3. Que faites-vous de l’intérêt des élèves, de leur besoin de créativité ? N’est-ce pas programmer l’échec de certains qui pourraient réussir autrement ? 4. Si les élèves s’ennuient, cela ne va-t-il pas poser d’autres problèmes ? Vos collègues peuvent vous conseiller. Ont-ils des solutions crédibles ? 5. Ne croyez-vous pas qu’une partie des problèmes de violence à l’école, dont on parle tant, a sa source dans le manque d’adaptation du système scolaire ? Si personne n’ose prendre des mesures quand il en est encore temps, le comportement des élèves ne risque-t-il pas de se dégrader, ce qui est au fond plus inquiétant ?
Quelques conseils:
1. Si vous en avez vraiment envie, pourquoi n’y allez-vous pas ! Beaucoup de directives de l’Éducation Nationale soutiennent ce genre d’initiatives même si d’autres les contredisent. 2. Restez patient avec vos collègues. Certains attendent peut-être que quelqu’un fasse le premier pas. Essayez de ne braquer personne. 3. Trouvez des alliés (collègues, Conseiller d’Éducation, académie…) pour renverser le rapport de force si vous risquez vraiment d’avoir des ennuis. 4. Si tout paraît trop difficile, demandez votre mutation. Le travail dans ce collège risque de devenir insupportable un jour ou l’autre. La fuite n’est pas toujours la mauvaise solution. Recherchez vos propres solutions, ce sont les meilleures !
vous abandonnez car vous ne vous sentez pas la capacité de vous opposer à tout le monde
1. Sinon, votre métier risque de devenir ennuyeux ? 2. Pourrez-vous exercer autrement votre créativité ? 3. Que faites-vous de l’intérêt des élèves, de leur besoin de créativité ? N’est-ce pas programmer l’échec de certains qui pourraient réussir autrement ? 4. Si les élèves s’ennuient, cela ne va-t-il pas poser d’autres problèmes ? Vos collègues peuvent vous conseiller. Ont-ils des solutions crédibles ? 5. Ne croyez-vous pas qu’une partie des problèmes de violence à l’école, dont on parle tant, a sa source dans le manque d’adaptation du système scolaire ? Si personne n’ose prendre des mesures quand il en est encore temps, le comportement des élèves ne risque-t-il pas de se dégrader, ce qui est au fond plus inquiétant ?
Quelques conseils:
1. Si vous en avez vraiment envie, pourquoi n’y allez-vous pas ! Beaucoup de directives de l’Éducation Nationale soutiennent ce genre d’initiatives même si d’autres les contredisent. 2. Restez patient avec vos collègues. Certains attendent peut-être que quelqu’un fasse le premier pas. Essayez de ne braquer personne. 3. Trouvez des alliés (collègues, Conseiller d’Éducation, académie…) pour renverser le rapport de force si vous risquez vraiment d’avoir des ennuis. 4. Si tout paraît trop difficile, demandez votre mutation. Le travail dans ce collège risque de devenir insupportable un jour ou l’autre. La fuite n’est pas toujours la mauvaise solution. Recherchez vos propres solutions, ce sont les meilleures !
vous abandonnez et vous prenez un congé maladie
1. Vous pouvez éprouver du ressentiment et de la rancœur envers le système ou les gens qui ne vous respectent pas. Cette souffrance personnelle est liée à une perte du respect de soi et à un sentiment de défaite. 2. Votre métier ne va-t-il pas devenir ennuyeux ? Réfléchissez un peu: 1. Pourrez-vous exercer autrement votre créativité ? 2. Que faites-vous de l’intérêt des élèves, de leur besoin de créativité ? N’est-ce pas programmer l’échec de certains qui pourraient réussir autrement ? 5. Si les élèves s’ennuient, cela ne va-t-il pas poser d’autres problèmes ? Vos collègues peuvent vous conseiller. Ont-ils des solutions crédibles ? 6. Ne croyez-vous pas qu’une partie des problèmes de violence à l’école, dont on parle tant, a sa source dans le manque d’adaptation du système scolaire ? Si personne n’ose prendre des mesures quand il en est encore temps, le comportement des élèves ne risque-t-il pas de se dégrader, ce qui est au fond plus inquiétant ? Quelques conseils:
1. Si vous en avez vraiment envie, pourquoi n’y allez-vous pas ! Beaucoup de directives de l’Éducation Nationale soutiennent ce genre d’initiatives même si d’autres les contredisent. 2. Restez patient avec vos collègues. Certains attendent peut-être que quelqu’un fasse le premier pas. Essayez de ne braquer personne. 3. Trouvez des alliés (collègues, Conseiller d’Éducation, académie…) pour renverser le rapport de force si vous risquez vraiment d’avoir des ennuis. 4. Si tout paraît trop difficile, demandez votre mutation. Le travail dans ce collège risque de devenir insupportable un jour ou l’autre. La fuite n’est pas toujours la mauvaise solution. Recherchez vos propres solutions, ce sont les meilleures !
Défiez l’autorité

Cette semaine, chaque fois que vous serez assuré(e) de défendre une cause juste, n’hésitez pas à défier la hiérarchie…Mais assumez-en les conséquences, ne venez pas vous plaindre que vous êtes martyrisé(e)!
Au bureau : si votre patron vous demande de rester jusqu’à 20 heures pour terminer un travail alors qu’il vous était matériellement impossible de le faire plus tôt car vous n’avez reçu les éléments qu’à 18 heures, vous lui dites calmement mais fermement qu’il n’en est pas question, que vous n’avez pas à subir la mauvaise organisation de sa boîte!
Au volant : un flic vous arrête pour contrôler vos papiers. N’hésitez pas à lui dire qu’il ferait mieux de s’occuper des voleurs des sac de vieilles dames que d’énerver les travailleurs, et rajoutez une réflexion désobligeante sur la taille de son pénis.
En classe ou en formation : vous trouvez le cours nul, sans intérêt et vous avez même relevé une erreur. Vous la faites remarquer en disant que lorsqu’on est incompétent, il vaut mieux changer de métier.
En famille : Vos parents veulent régler votre vie à votre place. Dites leurs que ça n’est pas parce que vous êtes issu(e) de leurs gamètes qu’ils ont tous les droits sur vous.
Essayez cette charade autour de l’autorité

Pas de gamme sans mon premier
Pas de Vénus sans mon dernier
Pas de vierge sans mon entier