À écrire sur les vacances et pour les vacances des enfants…
Trouvez-vous qu’elle a l’air de se réjouir de ses vacances?
Ségur, comtesse de, née Sophie Rostopchine, écrivain français
1799 (Saint-Pétersbourg) – 1874 (Paris)
La Comtesse de Ségur née Rostopchine, la « terrible tartare », est fille du célèbre comte Rostopchine, gouverneur de Moscou, lors de l’incendie de 1812. Elle épouse le Comte Euqène de Ségur, pair de France. « La Comtesse Sophie, douée d’un esprit aimable et cultivé » débute à 55 ans dans la littérature.
Elle abandonne les droits de ses livres à la maison Hachette pour un forfait assez ridicule ; elle n’attend de sa plume que de quoi semer aumônes et charité, et saura défendre les intérêts de ses pauvres à l’occasion : « je dois vous prévenir que le succès de mes ouvrages précédents et surtout des Mémoires d’un âne fait croître mes prétentions ».
Elle n’aime pas que l’on touche à ses textes, elle juge avec scrupule les illustrateurs, s’inquiète auprès d’Emile Templier, chargé des relations publiques de la maison Hachette : « Auriez-vous l’obligeance, Monsieur, de me faire connaître l’impression de Mesdemoiselles vos filles à la lecture de mes Petites Filles modèles et leurs observations critiques qui peuvent m’être fort utiles ? »
Elle répond avec humour aux demandes de corrections : « Je vous ferai seulement observer que je n’ai pas voulu créer un âne chrétien, mais un âne tel que vous le qualifiez, âne avant tout. » Elle menace de trouver un autre éditeur, puis finalement reste fidèle à Hachette.
1857 : La Santé des enfants
1857 : Nouveaux Contes de fées pour les petits enfants
1858 : Les Petites Filles modèles
1858 : Livre de messe des petits enfants
1859 : Les Vacances
1860 : Mémoires d’un âne
1861 : La Sœur de Gribouille
1862 : Pauvre Blaise
1862 : Les Deux nigauds
1862 Les Bons Enfants
1863 : L’Auberge de l’ange gardien
1864 : Les Malheurs de Sophie
1864 : François le bossu
1864 : Le Général Dourakine
1865 : Evangile d’une grand-mère
1865 : Jean-qui-grogne et Jean-qui-rit
1865 : Un bon petit diable
1865 : Comédies et proverbes
1870 : Diloy le chemineau
1871 : Après la pluie le beau temps
1871 : La fortune de Gaspard
1871 : Le mauvais génie
À écrire car il est toujours en vacance…
Proust Marcel, écrivain français
1871 (Paris) – 1922 (Paris)
Rien ne serait plus dérisoire que de prétendre expliquer par les événements de sa vie l’œuvre de Marcel Proust, ou de faire de A La Recherche du temps perdu la chronique de la vie mondaine à la Belle Epoque. Et pourtant toute l’existence de Marcel Proust est ressassée et passée au crible de la mémoire : quelle tentation de faire, du narrateur, le vivant dont Proust ne serait que l’ombre pâle et falote.
De même que certains personnages de A La Recherche du temps perdu se présentent à vous comme la reproduction d’un tableau de Giorgione ou de Giotto, certaines scènes à travers une anecdote de Madame de Sévigné, de même sommes-nous prêts à faire l’essai d’un pastiche : l’enfant choyé d’une famille honorable vivant dans un quartier bourgeois, partant en vacances avec sa mère et sa grand-mère à Balbec, ou chez la grand-tante Léonie à Cambrai, c’est bien le jeune Marcel, l’appartement du boulevard Malesherbes, Cabourg et Mers ; mais le professeur Proust, son père, est peu présent dans La Recherche, et son frère Robert est absent !
« Les hommes occupent, dans le temps, une place autrement considérable que celle, si restreinte, qui leur est réservée dans l’espace. »
Reste l’essentiel : la culture de Marcel Proust, Saint-Simon, Balzac, Thomas Hardy, Ruskin et Venise ; l’éducation du goût donnée par Madame Proust : « sur la manière de faire certains plats, de jouer les sonates de Beethoven et de recevoir avec amabilité, elle était certaine d’avoir une idée juste de la perfection,…une sorte de simplicité dans les moyens, de sobriété et de charme. »
Reste la fréquentation des salons et le goût des mondanités, Laure Haymann, Madame de Caillaud, Robert de Montesquiou ou encore l’Affaire Dreyfus. Restent les années studieuses du lycée Condorcet, le tennis du boulevard Bineau. Reste la souffrance de l’amour, la contrainte du silence, Sodome et Gomorrhe et les raffinements de la jalousie.
Et puis, l’inexplicable, l’apprentissage de l’homme de lettres à l’art des Pastiches, le métier d’écrivain qui se forge avec Les plaisirs et les jours, illustrés par Madeleine Lemaire, préfacés par Anatole France, avec une mélodie de Reynaldo Hahn, cinq années passées pour Jean Santeuil et La Recherche pour se soustraire aux contingences du temps.
« Longtemps je me suis couché de bonne heure … »
La Recherche de Marcel Proust est d’abord le récit de la mémoire libérée qui stimule ou réveille une sensation : le goût de la madeleine trempée dans une tasse de thé, l’hésitation du piéton sur les pavés inégaux.
Mais la mémoire ne dégage pas le temps passé : elle est recherche, elle suscite tout un monde vivant, elle reconstitue mais aussi elle donne leur sens aux événements, leur vie aux occasions perdues. Elle permet d’interpréter la symbolique de la société humaine, les gestes des personnages rencontrés, toute une alchimie de l’amour et de la mondanité.
« Dire que j’ai gâché des années de ma vie, que j’ai voulu mourir, que j’ai eu mon plus grand amour pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n’était pas mon genre ! »
Le narrateur se consume dans cet effort immense qui est tout simplement la création littéraire, le temps qui passe, le temps retrouvé, c’est sa vie qui s’écoule, c’est son œuvre qui se fait.
« Je m’aperçus pour la première fois, d’après les métamorphoses qui s’étaient produites dans tous ces gens, du temps qui avait passé pour eux, ce qui me bouleversa par la révélation qu’il avait passé aussi pour moi. » -Le Temps retrouvé-
1896 : Les Plaisirs et les jours
1913 : Du côté de chez Swann
1918 : A l’Ombre des jeunes filles en fleur
1920 : Le Côté de Guermantes
1922 : Sodome et Gomorrhe
1923 : La Prisonnière
1925 : Albertine disparue
1927 : Le Temps retrouvé
1952 : Jean Santeuil (inachevé)
À faire des expériences scientifiques
1856 – Des couleurs qui naissent dans le goudron.
Le chimiste Hofmann, lui-même élève de Liebig, choisit comme préparateur un de ses élèves de seize ans, Henry Perkin auquel il a transmis son enthousiasme pour le goudron, sous-produit abondant des cokeries et dont il commence à entrevoir les infinies transformations : « qui sait même si on n’arriverait pas à faire de la quinine avec du naphtalène ! ».
L’année de ses dix-huit ans, Perkin relève le défi et passe toutes ses vacances à faire des mélanges dans le grenier de ses parents ; il n’arrive à rien de significatif, puis il recommence en oxydant de l’aniline ; il obtient alors une solution d’un mauve éclatant qui teint parfaitement le tissu. Il propose aussitôt sa mauvéine à une firme spécialisée et monte sa première usine de tinctorial synthétique à dix-neuf ans. Le succès est modeste mais, un de ses brevets n’étant pas conforme, les teinturiers français en profitent pour lancer la mode à Paris, ce qui fait la fortune de Perkin.
Les chimistes s’emparent du filon « goudron », noir poisseux, infecte et, « par un effort merveilleux de la science, en tirent un grand nombre de matières colorantes qui rivalisent d’éclat avec les couleurs les plus belles de la nature ». La voie de la chimie du carbone, colorants, parfums et textiles de synthèse est ouverte, mais on ne la maîtrisera qu’avec l’identification des formules développées de tous ces corps à partir de 1866.
Et vous, à quoi passez-vous vos vacances?
Vacances, du latin vacare, être vide. temps de repos accordé par rapport à ses occupations habituelles.
Pendant une semaine de vacances, notez combien de fois par jour vous avez pensé à votre travail.
Quelles sont les occupations que vous continuez à faire exactement de la même manière que lorsque vous n’êtes pas en vacance: êtes-vous arrivé(e) à changer votre façon de vous laver, de manger, de faire les courses?
Définissez ce qu’est pour vous le repos, cet arrêt du cycle ordinaire des occupations, et faites en sorte que vos vacances soient un vrai repos.