La ficaire copie le bouton d’or

La ficaire ou petite éclaire ou petite chélidoine ou herbe aux hémorroïdes, Ficaria ranunculoides Roth, de la famille des Ranunculaceae, est souvent confondue avec un bouton d’or, mais s’en distingue par ses pétales plus nombreux (jusqu’à 12) et plus allongés, ainsi que par ses feuilles entières, arrondies en coeur et longuement pétiolées. Des nodosités allongées parcourent la racine.C’est une plante répandue à peu près dans toute l’Europe, en Asie Mineure, au Caucase et en Afrique du nord. Très commune partout sauf en haute montagne, elle affectionne tout particulièrement les bois, les haies, les vergers, les terrains frais et les vallons humides.

Usages

Elle était autrefois préconisés comme fébrifuge et contre le scorbut, les scrofules et les maladies de poitrine.
La racine de ficaire possède des propriétés diurétiques et veinoprotectrices, anti-inflammatoires et cicatrisantes, employées pour soigner les hémorroïdes. Les saponines de la ficaire traitent les douleurs, les prurits et les sensations congestives au cours des poussées hémorroïdaires : elles favorisent la cicatrisation et calment l’inflammation. On en a tiré un médicament apte à cet emploi.
Les extraits de ficaire présentent des propriétés anti-couperose, astringentes et adoucissantes. Ils sont régénérants et rubéfiants.
En petite quantité, les feuilles très jeunes, crues, s’emploient comme du cresson. Plus âgées elles doivent être cuites à grande eau. Les jeunes pousses peuvent être maintenues à l’obscurité, sous des feuilles mortes par exemple, pour être mangées crues. Les bulbilles, récoltées à la fin de l’hiver, sont appréciées bouillies.
Le bétail fuit la ficaire en raison de son effet caustique.
Autrefois, les paysans en employaient les feuilles et les fleurs pour éliminer les rats.

Composition chimique et utilisations actuelles

La racine contient :

– des glucides : osides (amidon)

– des protides : enzymes

– des matières minérales : calcium, chlore, fer, magnésium, phosphore, potassium, silicium, sodium, soufre

– des acides organiques : acide ascorbique (vitamine C)

– des composés phénoliques : des tanins

– des triterpènes : saponines : hétérosides de l’acide oléanolique et de l’hédéragénine

– 0,02 % d’huile essentielle

– de l’anémonine

– de l’acide ficarique et ses dérivés

La racine de ficaire possède des propriétés diurétiques et veinoprotectrices. On lui reconnaît par ailleurs des activités anti-inflammatoires et cicatrisantes.

Utilisations pharmaceutiques

Les saponines de la ficaire traitent les douleurs, les prurits et les sensations congestives au cours des poussées hémorroïdaires : elles favorisent la cicatrisation et calment l’inflammation. La ficaire est d’ailleurs traditionnellement utilisée en vue de diminuer les sensations de jambes lourdes ou les désagréments des hémorroïdes.

Utilisations cosmétiques

Les extraits de ficaire présentent des propriétés anti-couperose, astringentes et adoucissantes. Ils sont enfin régénérants et rubéfiants.

Ils entrent dans la composition de  lotions capillaires pour cheveux gras, abîmés et fragiles, de produits adoucissants pour le corps, de soins anti-couperose, de crèmes astringentes pour peaux mixtes ou grasses, de produits régénérants pour peaux matures et abîmées et de crèmes adoucissantes pour peaux sensibles et fragiles.

Folklore

L’étymologie de la ficaire vient de la forme de ses tubercules qui ressemblent soit à des figues, soit aux fics (petites tumeurs) que guérit la plante. Son nom de genre, « ranunculoides », signifie littéralement en forme de petite grenouille : plusieurs renoncules sont aquatiques et flottent dans l’eau comme les grenouilles dont certaines feuilles rappellent la silhouette.
La ficaire, avec ses bulbilles souterraines allongées, est un exemple parfait de la Médecine des Signatures (croyance par laquelle on trouve la plante qui soigne par analogie avec la forme de la partie malade). Ses renflements font sans conteste penser aux hémorroïdes qu’elle traite si efficacement.
On croit même qu’en mettre dans sa poche peut soulager les crises.

Recettes

Tartines de ficaire

Ingrédients
tartines de pain
beurre salé
feuilles de ficaire non fleurie

Tartinez le beurre et déposez dessus les ravissantes feuilles en forme de coeur.
A faire lors d’un pique nique au printemps.
Ne pas dépasser la dose d’une belle tartine (ou 2 petites ) par personne.

Ragout de bulbes de ficaire

Ingrédients
bulbes de ficaire
beurre
farine
bouillon
sel, poivre
Déterrez des pieds de ficaire envahissants. Séparez feuilles
et bulbilles. Lavez ces dernières et faites-les blanchir dans une grande casserole.
Préparez un roux dans une casserole à fond épais.
Épluchez les bulbilles entre amis (sinon c’est trop fastidieux pour notre riche époque), mettez les à finir de cuire dans ce roux. Assaisonnez. La cuisson en est très rapide et le goût des bulbes délicats.
Vous auriez aussi pu les faire revenir à la poêle dans du beurre.

Bulbes de ficaire sautés

Ingrédients
bulbes de ficaire
beurre
sel, poivre

Déterrez des pieds de ficaire envahissants. Séparez feuilles
et bulbilles. Lavez ces dernières et faites-les blanchir dans une grande casserole. Épluchez les bulbilles entre amis (sinon c’est trop fastidieux pour notre riche époque).
Préparez une poêle , chauffez ajoutez l’huile, puis le beurre , enfin les bulbilles. Vous les cuirez vivement, les agitant dans la poêle en faisant bouger celle-ci. Salez et parsemez de persil ou de cerfeuil ou de ciboulette ciselés.

Ficaires en épinard

Ingrédients
feuilles de ficaire
eau bouillante
beurre
jus de viande

Agréable succédané des épinards, consommé en Belgique et dans le nord de la France.

Pour soulager les hémorroïdes

On soulage les hémorroïdes grâce à la ficaire en l’employant de diverses façons:
avec les bulbilles
– en badigeonnant avec le suc de la plante fraîche obtenu par expression ou dans un extracteur de jus

avec les feuilles
– cuites et appliquées en cataplasmes chauds

– en forte décoction, réduite au tiers,  mélangée avec de la farine de lin ou de fenugrec pour en faire un cataplasme appliqué très chaud