Le printemps des peuples

les révolutions en Europe au XIXe

les révolutions en Europe au XIXe

1848 : Fin de règne

La fin du règne de Louis-Philippe est marquée par une grave crise économique, financière et politique : le maintien irréductible d’un régime censitaire fait du pouvoir politique le monopole de la bourgeoisie la plus riche tandis que ne cessent de progresser l’idée républicaine, la volonté d’amélioration sociale et une soif de générosité que le romantisme a apportées à la vie collective.

La liberté de réunion n’existant pas, les partisans de la réforme électorale et parlementaire (opposants à la dynastie et opposants républicains) organisent une campagne de banquets ; les toasts au roi se transforment vite en « Vive la Convention ». Aussi, Guizot interdit-il le banquet final du 14 janvier. Les organisateurs relèvent le défi et fixent une autre date : le 22 février. De nouveau interdit, le banquet est décommandé, mais trop tard. La foule afflue, s’amasse pour manifester et les premiers troubles éclatent. Le 23 février, le peuple est toujours dans la rue ; Louis-Philippe fait appel à la garde nationale : elle fraternise avec la foule !

Le roi accepte alors la démission de Guizot. Joie !…mais de courte durée, car la fusillade éclate et l’on crie aussitôt « Vengeance », et l’on promène les cadavres à la lueur des torches…

Le 24 février, le roi n’a plus de gouvernement ; Thiers et Molé se sont dérobés ; Odilon Barrot n’a pas le temps de constituer une équipe. On se bat avec résolution et vers midi le palais des Tuileries est attaqué.

Louis-Philippe abdique…trop tard. On crie partout « Vive la République » et celle-ci est bientôt proclamée : il reste à l’institutionnaliser et surtout à la faire vivre…

1848 Le printemps des peuples en Europe

Le printemps des peuples, un moment réprimé, va laisser des traces profondes dans toute l’Europe. Partout l’économie bouge, et les conditions de vie qu’entraînent les bouleversements industriels doivent changer.

En France, la Révolution de 1848 entraîne un changement de régime politique ; certes récupérée par Louis Napoléon Bonaparte, elle n’ébranle pas vraiment les structures économiques et sociales, mais le suffrage universel est acquis, et le problème social posé de façon irréversible.

En Italie, en Allemagne, la révolution secoue la domination autrichienne et prend un tour national. L’unité de l’Allemagne et celle de l’Italie ne sont pas loin. En Bavière, la dynastie en sort affaiblie : tout est prêt pour consacrer l’hégémonie de la Prusse dès que l’impuissance de la Confédération germanique, présidée par l’Autriche, sera devenue patente. En Hongrie, la révolution magyare est exploitée par les propriétaires terriens pour secouer la tutelle de Vienne ; elle est à tendance séparatiste. Pourtant, les autocrates semblent inébranlables. Le nouvel empereur Habsbourg, François-Joseph, semble plus fort que jamais, et, à Saint-Pétersbourg, le Tsar n’a pas observé le moindre frémissement.

 » Les révolutions embrasent l’Europe, mais l’ordre établi, un moment ébranlé, se reprend et l’emporte », veulent se rassurer les nantis.

Personne, en 1852, n’imagine combien la carte d’Europe et les régimes seront modifiés après la Seconde Guerre mondiale.

Le libéralisme

Avant d’être économique, le libéralisme est politique ; il « consacre le talent et le savoir par opposition à la naissance ». -Francis-Paul Bénoit-

Ses grands hommes : Benjamin Constant, Paul-Louis Courier qui s’opposent aux excès policiers, Royer Collard qui combat la censure, Béranger qui ridiculise le despotisme, même clérical. D’une certaine manière, le libéralisme politique arrive au pouvoir en 1830, mais dès 1848, alors que les hommes du Printemps des peuples ne rejettent aucune liberté, ils sont méfiants devant ce qu’ils nomment « le vieux et stérile libéralisme », car les notables libéraux sont rien moins que républicains : « Sous les Jacobins… la masse nationale a très bien démêlé que ce qu’on nommait la République n’était pas la liberté » -Benjamin Constant-, ni même démocrates malgré les recherches de Tocqueville : « La propriété seule, fournit le loisir indispensable à l’acquisition des Lumières et à la rectitude du jugement. Elle seule, donc rend les hommes capables de droits politiques » -Benjamin Constant-, encore moins préoccupés par la « question sociale » qui est au cœur de la pensée des quarante-huitards.

Le libéralisme est aussi une doctrine économique, affinée par Adam Smith et John Stuart Mill, glorifiée par Bastiat : Harmonies économiques, titre significatif. « Laisser faire, laisser passer » et l’économie ne s’en portera que mieux, doctrine défendue sous le Second Empire par Michel Chevalier, sous la IIIe République par Léon Say et Yves Guyot. En économie, « l’Etat est affligé d’une incapacité presque incurable » -Paul Leroy-Beaulieu-.

On enseigne alors la doctrine dans les facultés, mais dans les faits, le protectionnisme ne recule que lors du traité de libre-échange avec l’Angleterre (1860) et l’Etat ajoute aux manufactures de tabac et aux arsenaux, la gestion des PTT et celle du chemin de fer.

Le libéralisme s’oppose ainsi au socialisme et au catholicisme social et à toute législation sociale, car les pratiques libérales avantagent les producteurs -propriétaires et patronat- au détriment des consommateurs, ce que dénoncent Jaurès et Albert de Mun.

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