Ces vieilles qui ressemblent à des morts vivants ont été peintes par Goya vers 1810.
Derrière elles, Chronos, le dieu du temps vient faire le ménage. Il symbolise la mort qui vient les chercher car leur temps est terminé.
Et, comme la plupart des vieux, elles n’ont pas du tout envie de mourir. L’une d’elle se regarde dans un miroir et veut se croire encore du charme. Elle a mis ses plus beaux habits et tous ses bijoux, on dirait une reine
Au dos du miroir, Quetal ? Comment ça va, lui demande le miroir.
Par cette question, Goya se moque de la vanité des grandes dames qui ne pensent qu’à leur apparence.
La vieille en blanc est très maquillée. Goya ne s’est pas privé d’en rajouter une couche, à la spatule et même avec les doigts pour rajouter des effets.
Goya a multiplié les symboles des vanités et de l’impuissance contre le temps et la mort, le dieu Chronos, les bijoux et les dentelles, le maquillage, le balai.
La robe blanche de la vieille reflète la lumière venant de la gauche. Ces deux zones claires contrastent avec le reste plus sombre. On ne sait pas si dehors, c’est déjà après la mort, le paradis ou l’enfer?
Le balai du Dieu Chronos et le grand V des ailes du Dieu planent menaçants sur les deux vieilles.
Extrait du CD-Rom Une minute au musée