Une belle variation de couleurs et d’éclairages
« Un miroitement d’arc-en-ciel. Voilà un vrai plein air ! où les variations des lumières et des danseurs s’allient pour rendre cette belle composition. Les personnages dansent sur un sol pareil à des nuages violacés qui obscurcissent le ciel un jour d’orage.
La grande page admirable du Moulin de la Galette… peut-être le chef-d’œuvre de l’artiste. Je ne sais comment regardaient ceux qui dénonçaient comme un amas d’horreurs cette toile délicieuse. J’y vois la poésie de Paris, la grâce du faubourg, les visages charmants des fillettes enivrées pour un instant de la promesse de la vie, toute une jeunesse ardente, naïve amoureuse, qui danse dans le soleil. Celui qui a animé cette vision est un grand peintre et un grand poète » -G. Geoffroy- Le Journal- 16 février 1897.Un des tableaux dans lequel Renoir a résolu la difficulté de garder la densité des volumes dans l’étincellement de la lumière. Certains critiques de l’époque ont parlé de « taches de graisse » à propos de toutes ces taches de lumière dues au Soleil qui filtre à travers les arbres!
Un monde fou dans ce « Bal du Moulin de la Galette »…d’Auguste Renoir 1876.
Renoir se trouvait à une terrasse de café qui surplombe le jardin. La scène est vue de haut et il regardait les jolies femmes danser et faisait des croquis.
Renoir aime le charme et les jeux de regards qui donnent tout son charme et sa vie à ce tableau.
Renoir Pierre Auguste, peintre français
1841 (Limoges) – 1919 (Cagnes)
Dans un siècle d’artistes épris d’idées, Renoir est un merveilleux ouvrier de la peinture, un peintre uniquement peintre. Le seul moment où il pèche contre sa nature est cette « période aigre » où il s’efforce d’inscrire la forme et la couleur dans un contour. Dès qu’il comprend que ce n’est pas son tempérament, il s’épanouit.
Il débute à treize ans comme peintre sur porcelaine. Quand Renoir atteint les dix-sept ans, son rêve s’effondre : la reproduction mécanique sur porcelaine tue son premier métier !
A l’atelier Gleyre, il fait la connaissance de Monet, va peindre en forêt de Fontainebleau. Il aime rendre les effets de soleil, les reflets dans l’eau. En 1868, il est accepté au Salon.
Après avoir subi l’influence de Courbet, il va devenir un des maîtres de l’impressionnisme jusqu’en 1883 ! Durand-Ruel est le premier marchand de tableaux qui croit en lui.
Après 1883, à la suite d’un voyage en Italie, il s’éloigne de l’ impressionnisme; c’est la période « aigre » que l’on appelle aussi « période ingresque » pendant laquelle le dessin prend le pas sur la couleur ; elle finit dès 1888 et fait place à la période « nacrée » :le peintre abandonne peu à peu son style linéaire au profit d’une facture plus souple, à base de blancs et de roses. C’est alors que sa gouvernante Gabrielle, aux formes plantureuses, devient son modèle favori.
L’exode vers la Côte d’Azur lui est dicté par le médecin. A l’heure où les soucis matériels s’estompent, il connaît des crises aiguës de rhumatismes. Il devient un infirme, mais ne cessera pas de peindre pour autant.
La « période de Cagnes-sur-Mer » est celle de la plénitude : chairs de baigneuses, fruits des natures mortes, arbres des paysages sont des muses ordonnées autour des points de lumière.
C’est au cœur de l’univers coloré et radieux qu’il n’a jamais cessé de créer qu’il meurt, à Cagnes, le 3 décembre 1919.
1868 : Lise avec l’ombrelle
1869 : La Grenouillère
1874 : La Loge
1876 : Le Moulin de la Galette
1884-87 : Les Grandes Baigneuses
1892 : Jeunes Filles au piano
1905 : Baigneuse s’essuyant la jambe