Les rosiers sous les arbres… Le fouillis de petits points donne une impression de mouvement, comme si le vent agitait les feuilles. Ce n’est plus vraiment du pointillisme, c’est du graphisme. On distingue les rosiers et les fruits dans les arbres. Un minuscule bout de ciel bleu en haut à droite du tableau indique la ligne d’horizon, très haute. Le peintre était sans doute sur une hauteur pour peindre cette cuvette de verdure.
Un grand sens du graphisme
Vienne, fin de siècle, c’est le temps de l’essor, de la richesse, le temps de la création : des poètes, des artistes, peintres, écrivains, philosophes et architectes la hantent : Canon, Makart, Pettenkofen, Romako. Une grande exposition consacre leur gloire en 1888, mais quelques années plus tard, c’est la rupture ou plutôt la Sécession.
Le 3 avril 1897, un groupe d’artistes viennois, autour de Gustav Klimt, rejeté de l’Association des artistes créateurs viennois, se fait connaître sous le nom de Sécession en fondant un autre association, l’Union des artistes créateurs autrichiens. Leurs options s’apparentent à celles du mouvement allemand Jugendstil, à cet Art Nouveau qui doit par ses formes et matériaux s’intégrer à l’architecture, se fonder sur la rigueur de la construction et l’harmonie du décor.
Dans ces recherches d’intégration de l’art à la vie, l’affiche est un terrain exceptionnel où s’illustrèrent les peintres de la Sécession : environ 3 000 affiches exécutées pour la réclame, les spectacles ou leurs propres manifestations et toutes les œuvres publiées dans leur revue Ver sacrum
Les compositions, dans une parfaite alliance du texte et de l’image, comptent parmi les réussites graphiques les plus remarquables des artistes de la Sécession : Gustav Klimt, Oskar Kokoschka ou d’autres moins connus comme Frank Karl Delavilla, Rudolf Kalvach, Alfred Riller, Emil Pirchan et Josef Hoffmann.