Juin 1848 : la République écrase l’insurrection ouvrière

Les barricades de juin 1848

Les barricades de juin 1848

« Cette insurrection de juin, la plus grande et la plus singulière qui ait eu lieu dans notre histoire…la plus grande, car pendant quatre jours, plus de cent mille hommes y furent engagés et il y périt cinq généraux…la plus singulière, car les insurgés y combattirent sans cri de guerre, sans chefs, sans drapeaux et pourtant avec un ensemble merveilleux et une expérience militaire qui étonna les plus vieux officiers. Elle ne fut pas à vrai dire, une lutte politique mais un combat de classe… » – Tocqueville, Souvenirs –Le gouvernement provisoire de la République française s’était engagé, en instaurant les ateliers nationaux, à garantir l’existence matérielle de l’ouvrier. C’était proclamer « le droit au travail ». Mais le projet initial de Louis Blanc n’est pas respecté et les ateliers apparaissent vite comme des œuvres de charité :
– « Remuer la terre au Champ de Mars pour un salaire de misère, partir pour l’Algérie ou défricher la Sologne, on appelle tout cela les Ateliers nationaux, c’est tout ce qu’on a trouvé à nous faire faire, » se lamentent les ouvriers qui s’agitent à tel point que le gouvernement ferme les dits ateliers le 21 juin :
« Ils nous berçaient de menteuses promesses,
Ces avocats, ces bourgeois alarmés ;
Ils ont fermé leur cœur, comme leurs caisses
Lorsqu’ils ont cru leurs bras bien désarmés. »
Les Tombeaux de juin -Charles Gille-
Le 23 juin, le désespoir se mue en insurrection. L’Assemblée donne les pleins pouvoirs au général Cavaignac. Gardes nationaux et gardes mobiles transpercent tout ce qui porte blouse.
Le bilan après trois jours de combat : 5 000 morts, 25 000 arrestations, 12 000 prisonniers transportés en Afrique et une immense rancœur à l’égard de la République.

Remarque: Les Ateliers nationaux et le droit au travail, ça ne vous rappelle pas furieusement les problèmes actuels?

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