L’anarchisme

L'anarchiste : "Moi, je suis partageux.J'ai jamais pu trinquer tout seul".
L’anarchiste : « Moi, je suis partageux.J’ai jamais pu trinquer tout seul ».

Anarchie, étymologiquement : refus du pouvoir.

À la fin du XIXe siècle, le mouvement anarchiste inspire le syndicalisme ouvrier en France et aux États-Unis. De prestigieux leaders du bolchevisme sont des anarchistes repentis.

Le Français Proudhon, l’Italien Malatesta, les Russes Bakounine et Kropotkine le proclament : un anarchiste doit s’exprimer par la violence pour braver le désordre établi par l’autorité, tendre vers un ordre supérieur, ce qui légitime tous les moyens, et servir les plus opprimés, les prolétaires.
Pour certains anarchistes, l’individu est la suprême valeur, et il faut être ennemi de toute contrainte. C’est la théorie du bavarois Max Striner mort en 1856. D’autres cherchent par tous les moyens à saper la société bourgeoise.
En Espagne, le mouvement anarchiste est particulièrement présent dans deux régions. En Catalogne d’abord, à Barcelone, ville ouvrière très tôt ; et en Andalousie grâce à ses associations très vivantes de femmes et d’ouvriers agricoles. C’est un cas exceptionnel dans l’histoire de l’anarchisme.
Dans les années 1880-90, certains anarchistes ont volontiers recours à des « actes éclatants », des attentats « par la bombe ». En France, Ravachol dynamite  l’hôtel du prince de Sagan le 29 février 1892, Vaillant, Caserio assassine le président Carnot. En Suisse, Sissi l’impératrice d’Autriche est assassinée à Genève. Aux États-Unis, Mac Kinley meurt victime d’un attentat fomenté par un anarchiste polonais.

Les attentats seront le prétextes aux « lois scélérates » de privation des libertés de 1894.

L’illégalisme, la pratique du vol où la théorie sert trop souvent d’alibi au banditisme ne viendront que beaucoup plus tard.

Les mouvements littéraires et artistiques et l’anarchisme

Les petites revues symbolistes des années 1880 et 1890 ne sont restées à l’écart ni de l’anarchisme ni du dreyfusisme. Ainsi La Revue blanche, La Plume, les Entretiens politiques et littéraires, et même le Mercure de France à la longévité assurée.
Comment s’étonner des lois si, à l’heure où se renouvellent en profondeur les approches du verbe, des formes et du monde, la conservatrice Gazette des beaux-arts est doublée sur sa droite par Montjoie !, une revue ouvertement nationaliste, voire antisémite, alors que se multiplient les petites revues de « contre-réaction »?
« Aimer à la fois la peinture et la révolution », c’est ce que proposent à la veille de la guerre aussi bien les Cahiers d’aujourd’hui de Léon Werth que les Feuilles de mai de Jean Lurçat ; Les Humbles de Vullens comme L’Action d’art de Colomer, et, surtout, L’Effort libre de Jean-Richard Bloch. Aucun de ces jeunes gens n’est né avant 1880. La France n’est pas seule : la Voce en Italie (1908), Prometeo en Espagne (1908), en Russie Apollon (1909), Der Sturm (1910) en Allemagne, et L’almanach du Blaue Reiter (1911), en Grande-Bretagne Poetry and Drama (1913) expriment une montée de nouvelles avant-gardes.
Toutes ces petites revues politico-littéraires aspirent à un changement fondamental de la société. Beaucoup militent contre la guerre qui menace. Un journal tente de donner une dimension politique à cette espérance en s’ouvrant aux modes d’expression nouveaux : L’Humanité de Jaurès. Le leader socialiste s’en occupera pendant les deux ans qui lui restent à vivre.

La Revue Blanche, synthèse entre tous les arts

Revue « d’avant-garde » lancée de Belgique par les frères Natanson pour rassembler les textes et les estampes représentatifs du monde littéraire et artistique de ce temps et pour essayer de réussir la synthèse entre tous les arts.
Au dessus du titre figurent les trois mots : Littérature, Arts, Sciences : on y rencontre aussi bien, Mirbeau, Jules Renard, Proust, Blum, Tristan Bernard, Mallarmé, que Bonnard, Lautrec, Vallotton, Ibels, Hermann Paul, Sem, Capiello.
La revue publie aussi des auteurs étrangers comme Tolstoï, Nietzsche, accueille tous ceux qui veulent essayer leur plume.
Mais alors que le Mercure de France devient une revue symboliste, La Revue blanche reçoit les anarchistes, les dreyfusards. Elle arrêtera de paraître en avril 1903.

Le cabaret du Chat noir
Le cabaret du Chat noir

Le cabaret du Chat noir

L’amour de la bohème et l’horreur du bourgeois !

« Passant arrête-toi ! Cet édifice, par la volonté du destin, sous le protectorat de Jules Grévy, Fremiet et Allain-Torgé étant Archontes, Floquet Tétrarque, et Gragnon chef des archers, fut consacré aux muses et à la joie, sous les auspices du Chat Noir ! Passant, sois moderne ! »
Le Chat Noir possède un théâtre d’ombres chinoises.
Le Chat Noir édite un périodique de la même couleur.
Le Chat Noir, premier cabaret artistique, fait et défait les ministres et les écrivains.
Réalistes ou sentimentaux, anarchistes ou chauvins, grivois ou idéalistes, les auteurs du Chat Noir ont un point commun : l’amour de la bohème et l’horreur du bourgeois ; une admiration commune : Aristide Bruant, l’animateur-auteur.
Poètes-chansonniers, artistes et homme de lettres : Laurent Tailhade, Charles Cros, Maurice Donnay, Paul Delmet, Léon Xanroff, Jean Richepin, Maurice Rolliat, Adolphe Willette, Alphonse Allais, Steinlen, Caran d’Ache.

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