Les communes
La France comprend 36 767 communes dont plus de 86% ont moins de 2000 habitants!
La plupart des communes n’ont ni les moyens matériels, ni les capacités conceptuelles pour gérer l’ensemble des problèmes dont elles sont responsables (l’eau potable et l’assainissement en particulier). On crée donc des communautés de communes. Personne n’ose faire le calcul du coût engendré par toutes les personnes qui trouvent une place dans ce système et par le mille feuille administratif qui en résulte (lourdeurs des décisions, compromis coûteux, etc.). Bien sûr, ceux qui devraient faire la réforme sont les premiers à bénéficier du gâteau, donc à moins de faire la révolution, le système risque de perdurer. Le changer signifierait symboliquement qu’on sape les fondements de la république, mais n’est-ce pas une conception rétrograde que de faire d’un nombre exorbitant de communes un garant de la république?
Pourtant, au départ, grâce à la loi municipale de 1884, les mairies sont devenues foyers de vie et d’éducation politique.
La loi du 5 avril 1884 constitue la charte de l’organisation municipale française. La tutelle administrative des préfets sur les municipalités est maintenue, mais la loi consacre l’élection des maires et adjoints, la publicité des séances. Paris conserve un régime d’exception, indice de la méfiance de la province vis-à-vis de la capitale révolutionnaire : le préfet de la Seine exerce les pouvoirs du maire. Le préfet de police garde la haute main sur les policiers « municipaux ».
Dans d’autres communes, le maire « est chargé, sous la surveillance de l’administration supérieure, de la police municipale, de la police rurale et de l’exécution des actes de l’autorité supérieure qui y sont relatifs » (art. 91).
Les mairies deviennent vite des foyers de vie et d’éducation politique, tout particulièrement dans le monde rural.
Élections municipales, une chance de vous exprimer
– Votre commune est-elle encore un foyer de vie et d’éducation politique et citoyenne?
– Quelles sont les responsabilités qui restent au maire si votre commune appartient à une communauté de communes et combien de personnes supplémentaires emploie la communauté de commune?
– Le maintien d’une mairie dans un village de moins de 500 habitants garantit-il un service réel aux citoyens qui ne pourrait être simplement assuré par un relai administratif situé à la poste par exemple?
– Préférez-vous voter dans une grande ville ou dans le village où vous avez une résidence secondaire ou des attaches familiales?
– Aux municipales, votez-vous pour un parti ou pour une personne après avoir évalué ses compétences et son projet pour la commune?
– Acceptez-vous de voter pour quelqu’un qui a été « parachuté » parce qu’il fallait bien lui trouver une place?
– Lorsqu’un maire se représente pour la nième fois, regardez-vous de près la transparence de sa gestion (modifications de PLU, passe-droits, etc.) et les résultats obtenus pour la commune lors des mandats précédents avant de revoter pour lui?
– Lisez-vous attentivement les profession de foi avant de voter en faisant une analyse de texte pour décrypter le message réel derrière les slogans et tournures de publicitaires?
– Participez-vous aux réunions-débats publiques avant les élections pour poser les questions qui vous tiennent à coeur pour l’évolution de votre commune?
Bref, vous sentez-vous citoyen responsable de l’avenir de la qualité de vie dans votre commune?
Sur quels critères faites-vous votre choix lors d’élections municipales?
Petite introspection : soyez sincère avec vous-même!
Vous votez:
– sur la bonne tête du candidat
– comme votre mari (si vous êtes une femme, car l’inverse est rarement vrai. Encore une injustice : les hommes ont un cerveau et les femmes une cervelle, comme m’a balancé un homme lors de la production d’un film parce que je n’étais pas d’accord avec lui!)
– vous votez pour le même parti que pour les présidentielles (ou contre, ce qui relève de la même démarche…)
– vous épluchez les programmes et vous votez pour celui qui vous convient
-vous épluchez les programmes très attentivement et vous prêtez attention aux mots employés et aux solutions proposées pour éliminer ceux qui ont plaqué les mots à la mode parce qu’il faut les utiliser quel que soit le parti pour récolter des voix. Mais aucune proposition réaliste n’est proposée.
Si vous voyez : transition écologique, regardez attentivement les mesures déployées car, si l’on peut bien sûr faire quelque chose à l’échelle d’une commune, employer le mot ne suffira pas (il n’est que de suivre ce qui se passe aux niveaux national et mondial).
Mobilisez-vous!
Êtes-vous prêt(e) à faire du porte à porte pour défendre votre candidat aux élections. Imaginez toutes les réactions que peuvent avoir les personnes avec lesquelles vous allez vous retrouver face à face. Quels arguments déployer face à ceux qui sont acquis, face à ceux qui sont résolument pour un autre candidat et face à ceux qui ne sont pas allés voter ou qui ne veulent pas aller voter?
La vile que vous habitez vous convient-elle?
Vous n’avez peut-être choisi ni la ville où vous habitez, ni votre appartement. Peut-être les considérations financières ou historiques ou les nécessités du travail ont-elles déterminé votre choix.
Mais vous habitez là…Si le maire de votre commune vous proposait de satisfaire vos souhaits (en ce qui concerne la ville, pas votre logement) que lui demanderiez-vous?
Réfléchissez aux douze propositions que vous souhaitez voir se réaliser pour que vous vous sentiez parfaitement bien dans votre commune. Faites votre Programme de Belleville.
Les élections municipales, tous les six ans vous permettent de voter pour le candidat qui propose de concrétiser certaines de vos attentes. Commençons par la commune pour essayer de changer le monde, c’est la bonne échelle.