Dostoïevski Fiodor Mikhaïlovitch, romancier russe
1821 (Moscou) – 1881 (Saint-Pétersbourg)
Une jeunesse malheureuse, un père détesté : à dix-sept ans, le jeune Fedor entre à l’école des ingénieurs où il s’essaie en cachette au métier d’écrivain. Son père est assassiné par ses propres serfs ; Dostoïevski, bouleversé, se sent coupable de cette mort.
Il restera hanté par le crime, la justice, le châtiment, le rachat social et le pardon, thèmes qui marquent toute son œuvre. Sous-lieutenant à vingt et un ans, il demande sa retraite deux plus tard ; il connaît avec Les Pauvres gens son premier succès littéraire.
Il subit aussi les premières crises de l’épilepsie qui l’éprouvera désormais. Il s’ouvre à la vie mondaine, à la politique, et c’est le drame : arrêté, il est condamné à mort. Après un simulacre d’exécution, il est envoyé au bagne pour quatre années, affreuses, désespérées, avec pour seul réconfort l’Evangile. A son retour, après son mariage, il consacre cinq ans à écrire Souvenirs de la maison des morts.
Dans les années 1860, alors que la Russie commence à se moderniser, Dostoïevski qui publie Crime et Châtiment passe par une fièvre de dépense, de jeu, de maladie. Il fuit ses créanciers au cours d’un long voyage en Europe au cours duquel il acquiert durablement la haine de l’Occident moderne et bourgeois, athée, en proie aux menaces du socialisme international. Il devient le chantre de la pitié et du christianisme orthodoxe russe.
L’Idiot, L’Adolescent, Les Frères Karamazov en témoignent. Le succès ne lui vient vraiment, après une vie de souffrances, qu’en 1880, grâce à son Discours sur Pouchkine dans lequel il déclare : « Etre russe, ce n’est peut-être rien d’autre qu’être un frère de tous les hommes ».
« Le chevalier à la triste figure », comme le décrit Tourgueniev, meurt alors et son enterrement est une apothéose.
1838 : première crise d’épilepsie
1843 : il est nommé officier
1844 : Les Pauvres Gens
1849 : condamnation à mort
1849-1853 : déportation en Sibérie
1861 : Souvenirs de la maison des morts
1866 : Crime et Châtiment – Le Joueur
1868 : L’Idiot
1870 : L’Eternel Mari
1871 : Les Possédés
1873-81 : Journal d’un écrivain
1880 : Les Frères Kamarazov
Tolstoï Léon Nicolaïevitch, romancier, conteur et auteur dramatique russe
1828 (Iasnaïa Poliana) – 1910 (Astapovo)
« J’ai vécu dans ce monde 55 ans, à l’exception des 14 ou 15 années de l’enfance, j’ai vécu 35 ans nihiliste au sens propre du mot : non pas socialiste et révolutionnaire, suivant le sens détourné que l’usage a donné au mot, mais nihiliste, c est à dire vide de toute foi. »
Tolstoï est l’image vivante de « l’otchaïna », ce mot intraduisible de la langue et de l’âme russe et qui signifie tout à la fois désespoir, fatalisme, sauvagerie, ascétisme, entrain triste et fou, aux confins de la folie.
Mais un esprit latin vient combattre cet anarchisme rendu passif par l’inanité de ses multiples efforts pour construire une vie plus humaine.
Richesse d’une pensée indisciplinée qui le conduit à l’impressionnisme :
« derrière se traînaient des soldats, des fourgons, des soldats, des charrettes, des soldats, des caissons, des soldats, parfois des femmes »
Pessimisme sceptique et nihiliste :
« le plus heureux, le meilleur est celui qui pense le moins, qui meurt le plus simplement. Le paysan vaut mieux que le seigneur, l’arbre vaut mieux que le paysan ».
Netteté et clarté du réalisme que Tolstoï est le premier à importer en Russie, « cette masse de chair humaine, blanche, nue, grouillant dans l’eau sale…ce sous-officier tanné, poilu ».
Nihilisme encore même dans sa crise religieuse.
L’Eglise établie : « chair morte, inutile à l’enfant nouveau-né »
ToIstoï écrit dans son journal :
« premièrement : passion du jeu = lutte possible ;
deuxièmement : sensualité = lutte très difficile ;
troisièmement : vanité = la plus terrible de toutes. »
Université de Kazan
1852 : Enfance, première nouvelle
1854-55 : Récits de Sébastopol – Adolescence
1855 : Jeunesse
1860 : il se retire dans ses terres à Iasnaïa Poliana
1862 : il se marie
1863 : Les Cosaques
1864-69 : Guerre et Paix
1873-77 : Anna Karénine
1879 : crise religieuse
1887 : La Mort d’Ivan Ilitch
1889 : La Sonate à Kreutzer
1899 : Résurrection