Mireio

Mireille de Mistral

Mireille de Mistral

Un poème épique qui souffle un vent provençal

1859 : Mistral est inquiet : J’ai achevé Mireille, je travaille à la traduction, ce qui commence à m’ennuyer … Veillez à ce que Mireio ne soit pas assassinée sur le seuil de son mas.
Mireille ne sera pas assassinée par la critique, mais plutôt saluée comme un événement littéraire, l’apparition d’un poème épique en Provence. Tout le monde s’éprend des amours malheureuses d’un pauvre tresseur d’osier et de la naïve Mireille.
Mireio est un chef d’œuvre de grâce, de sentiment, de poésie que tout le monde admirerait et saurait par cœur s’il était écrit en latin ou en grec au lieu d’être écrit en patois provençal. Mais que reste-t-il de Mireio dans le drame lyrique de Gounod (1864) ? La première version est tellement ratée que Gounod coupe et remanie tout : Mireille se marie au lieu de mourir !

Frédéric Mistral

Frédéric Mistral

Mistral Frédéric, écrivain français d’expression occitane
1830 (Maillane) – 1914 (Maillane)

Né sur la terre de Provence, il est élevé et fait ses études en Provence ; son œuvre entière est un acte pour la défense de la Provence, de son idée de la Provence. Saisi par un bouillonnement de sève provençale, il écrit en langue d’oc.
A vingt deux ans, on le salue comme le maître d’une nouvelle école poétique; à vingt quatre ans, il fonde le Félibrige avec six autres jeunes poètes. Il rêve d’une union latine en liaison avec la renaissance catalane et la jeune Roumanie. A vingt huit ans, il écrit son épopée moderne, Mireille (Mireio). Pour Mistral, c’est la gloire ; il devient objet de culte et est traduit dans le monde entier, y compris en français.
Tout d’abord libéral et républicain sans excès, après 1871 il est membre de la Ligue de la patrie française. Barrès l’admire et Maurras s’en inspire. A la fin de sa vie, Mistral, mage hors du temps, n’est plus que son œuvre. La grande foi de Mistral est de croire à une harmonie entre la vie des hommes et leur cadre de vie. En cela il est à l’origine de divers mouvements régionalistes ou fédéralistes et un écologiste avant la lettre.

1851 : licence de droit à la faculté d’Aix en Provence
1854 : le Félibrige, Mistral, Roumainville, Aubanel, Brunet, Giera, Mathieu et Tavan – les nouveaux troubadours des provinces d’Oc. – Le Journal d’aioli
1855 : L’Almanach provençal
1859 : Mireille, poème épique en douze chants
1864 : adaptation de Mireille par Gounod au théâtre lyrique
1867 : Calendal, célébration allégorique
1876 : publication Les Îles d’or, recueil de poèmes
1878 : Trésor du felibrige : dictionnaire occitan-français
1884 : Nerte, poème avignonnais
1897 : Le poème du Rhône, drame historique
1904 : Prix Nobel

Charles Gounod

Charles Gounod

Gounod Charles, compositeur français
1818 (Paris) – 1893 (Paris)
Pour un compositeur, il n’y a guère qu’une route à suivre pour se faire un nom : c’est le théâtre. Gounod plutôt attiré par la musique religieuse et symphonique se sent contraint d’écrire pour la scène.
Incompris dès ses premières œuvres (Agnus Dei), il doit attendre le succès de l’opéra comique Le Médecin malgré lui, puis de Mireille et de Roméo et Juliette pour être reconnu.
On s’acharne en effet sur ses œuvres, on lui reproche « son goût pour les derniers quatuors de Beethoven, source troublée d’où sont sortis les mauvais musiciens de l’Allemagne moderne, les Liszt, les Wagner, les Schumann, sans omettre Mendelssohn ».
Musique d’idées abstraites ! On l’accuse de manquer de boursouflure, d’être trop simple, de ne pas être scénique. « Faust (opéra), dans son ensemble, n’est point l’œuvre d’un mélodiste ». « Le véritable instaurateur de la mélodie en France », rétorque Ravel.
Il reste un grand mystique, qui saura exprimer sa méditation des textes sacrés, un grand harmoniste qui sert l’intuition d’une tonalité émancipée.

1839 : prix de Rome
1851 : Sapho, premier opéra
1859 : Agnus Dei
1858 : Le Médecin malgré lui, opéra comique
1859 : Faust, opéra
1862 : La Reine de Saba
1864 : Mireille
1867 : Roméo et Juliette
1882 : Cinq messes, Sainte Cécile – Sacré Cœur de Jésus – Jeanne d’Arc – Rédemption
1885 : Mors et vitae – Oratorios
1865-85-88 : 3 symphonies – 200 mélodies

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.