1870, sur la rive asiatique des Dardannelles, triste plaine à moutons entre mer et steppe, dans le misérable petit village près de la colline d’Hissarlik, le bruit court qu’un homme très riche, venu de très loin, vient d’arriver avec l’idée folle de déterrer un trésor caché sous la colline.
Cet homme, c’est Heinrich Schliemann ; depuis deux ans, il suit à la trace les héros d’Homère, il cherche la preuve de leur existence vers 1200 avant J.C. à Ilion.
Ses techniques de fouille sont rudimentaires, pas de stratigraphie, pas de datation, il cherche plus le mythe et le trésor que le passé de l’homme. Les autorités turques le tracassent, la cour d’appel d’Athènes ordonne la saisie du produit de ses fouilles en 1874 mais tout a disparu lorsqu’elle fait apposer les scellés.
Le trésor de Priam qu’il dit avoir découvert a-t-il vraiment existé ?
Mais peu importe qu’il se soit trompé plus d’une fois, il a retrouvé Troie, il a prouvé que l’histoire de l’homme occidental moderne commence bien avant 776 avant J.C., contrairement au mythe bien vivace de l’époque ; il recule ainsi les limites chronologiques de l’histoire jusqu’à moins 2000 ans pour Troie.
(extrait du Cd-Rom 1848-1914, Toute une histoire)