Delacroix Ferdinand Victor Eugène, peintre français
1798 (Charenton-Saint-Maurice) -1863 (Paris)
Artiste de ferveur et d’enthousiasme, habité du sens tragique de la vie, Eugène Delacroix, confronté à la mort dès sa jeunesse (il perd un oncle à la bataille de Friedland et sa mère alors qu’il n’a encore que seize ans), se sent très tôt des dispositions pour l’art, musique, poésie, peinture, -les marges de ses cahiers de collégien sont pleins de croquis et de ses premières réflexions-.
Il travaille à l’atelier de Guérin et s’inscrit à l’Ecole des beaux-arts, mais conscient de ses dons et persuadé que « les hommes supérieurs sont naturellement novateurs…(que) leur impulsion la plus naturelle les jette…à tenter des routes nouvelles », il nourrit son ambition de Shakespeare, de Dante, de l’Arioste et de Goethe, et étudie Goya, Michel-Ange et Rubens.
Dès 1822, lui vient le succès. Louis XVIII achète Dante et Virgile ; le Salon de 1824 accueille les Massacres de Scio.
« La couleur n’est rien, dit-il, si elle n’est pas convenable au sujet, si elle n’augmente pas l’effet du tableau par l’imagination. » Il met à profit la technique des peintres et aquarellistes anglais qu’il a fréquentés ; plus de liberté et plus de sincérité dans la vision de la nature, voilà ce qu’il trouve à Londres. Au Salon de 1827, le triomphe de Mort de Sadarnapale confirme Delacroix dans son rôle de chef de l’école romantique. Il est à l’époque très proche de Stendhal, Mérimée, Vigny, Nerval, Chopin et George Sand.
Après un voyage au Maroc qui laisse des traces profondes dans son imaginaire orientaliste, sa palette évolue vers des couleurs plus franches, aux résonances plus audacieuses. Il exécute de nombreuses commandes (pour le Palais Bourbon, l’église Saint-Denis-du-Saint-Sacrement), réalise de grands ensembles de décoration pour la Chambre et le Sénat.
Artiste complet qui domine le siècle, il sort vainqueur de la confrontation avec Ingres en 1855, il annonce les impressionnistes et les fauves.
« Ce qu’il y a de plus réel pour moi, ce sont les illusions que je crée avec ma peinture. » Baudelaire ajoutait que ce génie était « froidement déterminé à chercher les moyens d’exprimer la passion de la manière la plus visible. »
1816 : il entre dans l’atelier de Guérin où il rencontrera Géricault
1822 : Dante et Virgile aux Enfers
1824 : Massacres de Scio
1825 : Jeune orpheline au cimetière
1827 : Mort de Sardanapale
1831 : La Liberté guidant le peuple
1832 : voyage au Maroc
1834 : Femmes d’Alger dans leur appartement
1838-47 : il décore la Bibliothèque de la Chambre et du Sénat
1839 : Hamlet au cimetière
1846 : L’Enlèvement de Rebecca
1849-61 : il décore la chapelle des Saints-Anges à Saint-Sulpice
1851 : Apollon, vainqueur du serpent Python
1856 : il est élu à l’Institut
Apollon, vainqueur du serpent Python, un ouvrage très important
« Le Dieu monté sur son char, a déjà lancé une partie de ses traits ; Diane, sa sœur, volant à sa suite lui présente son carquois. Déjà percé par les flèches du Dieu de la chaleur et de la vie, le monstre sanglant se tord… » Il y a près de trois ans déjà que les crédits ont été votés pour restaurer le plafond central du palais du Louvre, confié à Delacroix quand on ouvre enfin la galerie au public pour qu’il puisse y admirer Apollon, vainqueur du serpent Python.
« La besogne que me donne mon plafond est plus forte encore que je n’avais imaginé…c’est un ouvrage très important qui sera placé dans le plus bel endroit du monde, à côté des belles compositions de Lebrun. » -Delacroix-