Dans les discours des candidats à la présidence de la république, l’écologie n’est guère présente. Après moi le déluge, ce n’est pas nouveau dans la pensée politique!
Habituellement, ce blog ne fait que valoriser nombre de travaux auxquels j’ai participé. Mais en cette période d’élection, je ne peux m’empêcher d’exprimer ma stupéfaction devant l’indigence des discours et des propositions des candidats sur deux grands secteurs importants pour notre survie, l’environnement et l’éducation.
Les Chinois, qui ont bien pris conscience qu’ils étaient en train de mourir de pollution, risquent de faire la révolution écologique avec autant de brutalité et d’efficacité que la révolution culturelle du temps de Mao. Ils achètent tous les systèmes de potabilisation et d’épuration qui existent dans le monde, les testent avant de se décider. Et bien tôt, ils risquent d’envoyer des bataillons, armés de petits livres verts pour fermer toutes les usines polluantes. Et quand ils mettent le paquet, le Chinois sont d’une efficacité redoutable.
En 1960, 12% seulement des Français étaient raccordés au tout à l’égout et on a attendu les années 1970 pour expliquer aux agriculteurs que les surplus d’engrais qu’ils utilisaient aller polluer les nappes d’eaux souterraines.
En 1974, dans les instances internationales, les chercheurs tiraient la sonnette d’alarme: l’humanité va mourir sans doute de chimie avant de mourir de biotechnologies.
Les nouvelles pathologies sont liées aux contaminants issus des activités humaines dont la présence ubiquitaire, polyvalente et insidieuse a des effets à long terme sur la santé de l’homme (cancers, altérations endocriniennes, intoxications, etc.).
La lutte contre la pollution devient très technique, aussi sophistiquée que la chimie qui produit les nouveaux polluants.
Quant à l’éducation, elle ne remplit pas sa fonction de levier contre le chômage : les filières techniques continuent d’avoir une image d’enseignement poubelle, même s’il y a eu quelques progrès, on ne donne pas les bonnes armes aux enseignants pour captiver leur public et surtout pour être crédibles. L’industrie n’arrive pas à pourvoir les postes d’ingénieurs dont elle a besoin, et au ministère de l’Éducation, on débat depuis de nombreuses années sur la meilleure méthode pour apprendre à lire alors qu’un bon instituteur sait très bien comment faire et y parvient parfaitement lorsqu’on le laisse faire.
Enfin, si on regarde l’industrie : les groupes qui fonctionnent sont ceux qui ont mis la question humaine et l’innovation au centre de leurs stratégies et non les tours de passe passe boursiers.
Bien sûr que la mondialisation existe et qu’il faut la gérer, mais, c’est comme le grand cycle de l’eau et le petit cycle de l’eau, si on ne maîtrise pas le petit cycle, on gangrène le grand.
Il est regrettable qu’aucun des candidats aux présidentielles n’apporte un regard « développement durable » sur les solutions d’avenir à envisager. On ne peut pas résoudre des problèmes complexes avec des idées simplistes.
Dommage que le scrutin ne soit pas un vote au jugement majoritaire (voir Pour la science N° 414 : ne votez pas, jugez!).
Les paradoxes su scrutin majoritaire à deux tours sont bien connus depuis Condorcet. Si on compare le résultat issu de ce scrutin au résultat d’un scrutin dit vote au jugement majoritaire, on constate qu’il est très différent (Par exemple Marine Le Pen qui dans certains sondages est donnée arrivant en troisième position, arriverait dernière dans un scrutin au jugement majoritaire selon une simulation fait auprès de 991 personnes ).
Dans le scrutin au jugement majoritaire, on ne vote pas pour une personne: on place tous les candidats dans un tableau et on note chacun d’eux sur une grille de sept évaluations : excellent, très bien, bien, assez bien, passable, insuffisant, à rejeter.
C’est le dépouillement de ces tableaux qui donne le résultat, bien plus conforme aux aspirations de citoyens. Depuis l’instauration du vote pour le président de la république au suffrage universel en 1848, on se mord les doigts avec ce scrutin. Mais personne ne bouge.
L’écologie et vous

Vous avez une responsabilité internationale dans le domaine de l’écologie. Vous venez d’apprendre que le scénario catastrophe s’est réellement mis en marche : nous allons mourir de chaud par effet de serre dans les cinq ans si on ne fait pas quelque chose: pas un petit quelque chose ou une décision qui mettra dix ans à se mettre en oeuvre, quelque chose de draconien et d’immédiat. Car le réchauffement climatique ne se fera pas progressivement, un jour le changement sera catastrophique, brutal, soudain, comme un tremblement de terre.
En supposant qu’il soit encore temps, quels choix écologiques faites-vous?
– supprimer tous les vols aériens (pas besoin d’aller au Népal pour passer de bonnes vacances et pas besoin d’aller à New-York avec les téléconférences!),
– supprimer toutes les voitures à essence ou diesel,
– supprimer le chauffage,
– arrêter toutes les centrales au fuel, au gaz et au charbon, mais par quoi les remplacer car on stoppe les recherches sur le nucléaire d’avenir comme la fusion proton-bore.
– Taxer les produits alimentaires qui viennent des antipodes.
Faites le test: que faites-vous pour l’écologie?
Lorsqu’une situation ne vous satisfait pas, par exemple la façon sont sont gérés les déchets ménagers et le tri dans votre commune, jusqu’où êtes-vous prêt à aller pour faire aboutir vos convictions? Jusqu’où va votre civisme écologique.
Vous faites partie d’une association dans votre ville, vous aimeriez tester une nouvelle façon plus écologique et plus rentable de gérer les ordures ménagères. Vous avez trouvé une personne compétente pour vous aider à mettre le projet à exécution. Vous en parlez au maire qui est sceptique. Et il y a la législation à respecter. Vous choisissez :
de réaliser votre projet car il responsabilise les citoyens et parce que vous voulez rester libre dans votre association
Je vais voir le maire, je l’accuse d’immobilisme et le défie de m’empêcher de réaliser ce projet
Quelle est la différence entre soumission et obéissance ? Si cette attitude devenait habituelle ou systématique, des conséquences désagréables et inattendues pourraient surgir très vite.
1. Vous risquez de braquer tout le monde (se sentant accusés, certains se mettront sur la défensive), de vous faire des ennemis, de vous marginaliser.
2. Votre colère peut vous mettre en difficulté.
3. La colère est contagieuse et cela risque de dégénérer. Mais attention cela ne veut pas dire qu’il faille se taire ou avaler des couleuvres !
J’ai des relations au ministère et je les fais jouer pour dissuader le maire de m’empêcher de réaliser mon projet
Une attitude de manipulation lorsqu’elle est habituelle ou systématique a souvent des conséquences déplorables sur la qualité de nos relations.
1. Le maire peut garder un certain ressentiment envers vous. S’il a envie de prendre sa revanche, il peut en avoir les moyens.
2. Vous pouvez vous marginaliser vis-à-vis des membres de votre association, perdre la confiance de certains.
3. Des résistances très fortes peuvent apparaître en réaction à ce que certains appelleront un coup de force. Cette attitude va-t-elle contribuer au déblocage de solutions écologiques ou renforcer l’immobilisme ambiant ?
de renoncer parce que finalement, c’est trop de travail et que vous êtes déjà débordé et que c’est trop compliqué de s’opposer à tout le monde
de renoncer parce que décidément toute innovation se heurte à l’immobilisme et vous donnez votre démission de l’association
Entraînez-vous à l’écologie
L’environnement ne peut plus supporter la pression que la population humaine exerce sur lui.
Non seulement nous ne contrôlons plus les conséquences de nos activités.
Le jour où la rupture deviendra catastrophique, aucune décision politique n’y pourra plus rien. Sans effet de serre du tout, la température sur Terre serait de -19°C et avec l’effet de serre qui existait au moment de l’apparition des premières molécules organiques, la températures était de 80°C.
Essayez d’exercer une pression minimum sur l’environnement : économiser l’eau, l’électricité, n’utiliser aucun moyen de transport polluant…Il reste la marche et le vélo, car même la traction animale, si elle était utilisée par toute la population humaine, serait très polluante!
Choisir ses aliments en fonction de leur empreinte hydrique et de la pollution que génère leur production.
Ne rien acheter d’inutile.
Organiser rendez-vous et courses pour éviter les déplacements inutiles, etc.
Jusqu’où sommes nous capables d’aller pour sauver la planète? Est-ce possible d’agir sans faire écrouler toute l’organisation sociale ?
L’automobile et vous

L’automobile, symbole de liberté, outil de travail pour une bonne partie de la population hors de grandes villes, vous en priver peut il faire partie de vos choix écologiques?
Combien de kilomètres par an faites-vous parcourir à votre automobile?
Pour vous, l’automobile est-elle un objet d’art, un bijou, un moyen de séduction ou juste un moyen de se transporter? Privilégiez-vous l’esthétique, la sophistication technique ou la robustesse lorsque vous choisissez votre voiture?
Vous retournez-vous sur une belle voiture?
Seriez-vous prêt(e) à vous passer de voiture?
Un sapin écolo

Faites un petit geste avant que l’atmosphère de la Terre ne change radicalement car sa composition est régie par les échanges d’oxygène et de gaz carbonique du monde vivant.
Sans vie, l’atmosphère va devenir comme celle de Vénus, avec une pression et une température au sol très élevée.
Vous et le papier toilette

Vous êtes-vous déjà demandé combien de mètres de PQ vous utilisiez par jour?
Comment utilisez-vous le papier toilette?
L’utilisez-vous de la même façon lorsque vous êtes chez vous, dans des toilettes publiques ou chez des amis?
2 comments for “Écologie, le dilemme des choix”