Le jujubier

jujubier © Secrets de plantes

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Le jujubier, ou dattier de Chine, Zizyphus vulgaris, de la famille des Rhamnaceae, est sans doute originaire du Nord de la Chine. Il aurait été introduit et se serait naturalisé dans l’Asie occidentale, il y a peut-être 2 500 ou 3 000 ans, d’où les grecs et les romains l’auraient reçu au commencement de notre ère. D’après Pline, le jujubier aurait été apporté de Syrie à Rome par le Consul Sextus Papinius, vers la fin du règne d’Auguste (51 av. J.C – 14 après J.C.). Il serait alors devenu subspontané dans toute la région méditerranéenne. Il croît également de la Perse jusqu’au Japon, ainsi qu’en Amérique du Sud.
Le jujubier est un petit arbre des régions arides très répandu dans toute la région méditerranéenne où le climat lui convient très bien.

C’est un arbre de 6 à 8 m de hauteur, au tronc gerçuré, à l’écorce brune et aux rameaux légèrement épineux. Ses feuilles, petites, vertes, ovales, lancéolées, dentées sur les bords, sont alternes sur 2 rangs opposés. En juin-juillet, apparaissent, en petits paquets à l’aisselle des feuilles, de petites fleurs jaunes et régulières. Le fruit est un drupe de la taille d’une olive. En automne, on récolte les fruits mûrs devenus rouges. La chair comestible est d’un blanc jaunâtre, elle est spongieuse, à saveur douce et mucilagineuse, un peu farineuse. Un noyau ligneux occupe le centre.

Usages

On en utilise le fruit comme adoucissant-relaxant.
Fraîches, les jujubes sont assez nourrissantes, adoucissantes et laxatives. Elles conviennent aux personnes à l’intestin délicat, trop faible pour supporter les laxatifs trop énergiques.
Réputées jadis dans les affections des voies respiratoires, les jujubes faisaient partie des “4 fruits pectoraux” avec les dattes, les figues et les raisins secs.
Galien est le premier auteur qui ait signalé les propriétés des jujubes. Cependant, les médecins arabes leur attribuaient de grandes vertus : d’après Masih, elles calment l’âcreté du sang, remédient à l’asthme, aux douleurs des reins et de la vessie. Pour Avicenne, elles diminuent la chaleur du sang et El Israïly dit que, sèches, elles relâchent le ventre, tandis que vertes, elles constipent. Mésué la conseillait contre l’enrouement, la sécheresse de la gorge, les §catarrhes§ et la toux.
Au moyen âge et à la Renaissance, les jujubes étaient reconnues pour leur action béchique. On les conseillait pour la toux et la poitrine. Le noyau était regardé en Chine comme tonique.
Mais actuellement si les jujubes figurent toujours au Codex, elles sont à peu près absentes des officines.
Le bois, connu en ébénisterie sous le nom “d’Acajou d’Afrique” contient assez de tanin pour s’employer comme astringent à la place du cachou et du ratanhia.

Les jujubes, émollientes et hydratantes, sont utilisées en cosmétique dans des laits et des crèmes pour le corps et le visage.

Les masques faits avec la pulpe du fruit frais sont hydratants pour les peaux sèches et sensibles. C’est un fruit agréable que l’on trouve encore sur les marchés de Provence, quelquefois de Paris. Certaines espèces, originaires de Chine, portent des fruits beaucoup plus gros et qui peuvent être excellents.

Composition chimique et usages actuels

Jujubier

Jujubier

Le fruit renferme :
– des glucides, notamment des oses (glucose) et osides (gomme, mucilages, pectine, saccharose)
– des lipides
– des matières minérales : magnésium, potassium
– des acides organiques : acide ascorbique (vitamine C) en quantité importante, acide citrique, acide tartrique
– des composés phénoliques, plus particulièrement des tanins
– de l’acide zizyphique
Le fruit possède des activités antitussives et expectorantes. Il agirait également comme sédatif, hypotenseur, diurétique et anti-inflammatoire. Par ailleurs, on lui attribue des vertus anti-diarrhéiques.

Utilisations pharmaceutiques

Le jujube est traditionnellement utilisé pour le soulagement temporaire des maux de gorge et des enrouements passagers.
Les fruits étaient employés par les indigènes d’Australie en raison de leurs propriétés astringentes contre la diarrhée.
Les fruits de jujubier entrent dans la composition de la tisane des quatre fruits, associant à poids égal jujubes, dattes, figues et raisins secs, qui s’emploie dans toutes les inflammations de la gorge et des voies respiratoires.

Utilisations cosmétiques
La présence de mucilages confère au fruit de jujubier des propriétés émollientes et adoucissantes. Son contenu en tanins lui apporte des vertus astringentes. Les acides organiques lui valent des activités exfoliantes.
Les extraits de jujube participent à l’élaboration de produits tels que :
– shampooings pour cheveux gras
– produits hydratants pour le corps
– crèmes pour les mains
– lotions adoucissantes pour peaux sensibles et fragiles
– masques exfoliants pour peaux abîmées, fatiguées ou ternes
– soins émollients pour peaux sèches

Folklore

Le mot jujubier vient d’une forme méridionale “gigube”, du latin populaire “zizipus”, altération du latin “zizuphum”, transcription du grec “zizuphon”. Une autre origine nous donne l’altération de l’arabe “zizouf”.

Recettes

Pâte de jujubes

Ingrédients
1 livre de jujubes de l’année, mondés
3 kg de gomme arabique concassée
2,5 kg de sucre blanc
huile d’amande douce

Ajoutez jujubes et sucre à la gomme arabique, précédemment fondue dans l’eau. Cuisez le tout au bain-marie. Prenez soin de ne pas trop la remuer sinon elle ne sera pas transparente. Lorsque la cuillère qui sert à remuer le mélange sur le feu, appliquée sur le dos de la main, n’attache plus à la peau, la pâte est cuite. Enduisez de petits moules d’huile d’amande douce. Remplissez-les avec la pâte et mettez-les à l’étuve pendant 5 à 6 jours (on peut actuellement remplacer l’étuve par le four entrouvert à thermostat 1, en surveillant la fin de la cuisson) : la pâte doit être un peu sèche et épaisse de 7 à 9 mm.

Selon le “Manuel du confiseur” de Roret.

Autre recette

Ingrédients
400g de jujubes dénoyautées
600g de sucre blanc en poudre

Écrasez la chair des jujubes aussi finement que possible. Ajoutez le sucre fin. Roulez avec un rouleau à patisserie (ou une bouteille) et mettez sur une plaque pour 24h à l’étuve (four ouvert à th. 2).
Découpez en losanges.

Excellent adoucissant pour la toux.

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